La déclaration était attendue. Un peu plus d’un mois après avoir annoncé sa possible présence dans la course à l’élection présidentielle, Christiane Taubira a officialisé sa candidature ce samedi matin depuis l’esplanade de la grande côte à Lyon. La gauche compte désormais six candidats.
Le rendez-vous a été fixé au milieu de la semaine. Christiane Taubira, l’ancienne ministre de la Justice, a convoqué ses sympathisants ce samedi 15 janvier à Lyon, sur l’esplanade de la Grande Côté, lieu emblématique de la Révolte des Canuts en 1831. Ouvriers de la soie, les Canut sont à l’origine de nombreuses révoltes sociales. 10 H 30, les premiers soutiens commencent à investir les lieux, pancarte à la main. « On est là pour soutenir la seule candidate possible pour l’union de la gauche », lance Marjorie, militante. Depuis l’annonce de sa potentielle candidature, la candidate à l’élection présidentielle de 2002, forte de sa place dans le paysage politique français, a déjà réussi à fédérer autour d’elle. L’esplanade se remplit peu à peu. La presse, venue en nombre couvrir l’événement installe son matériel, la prise de parole va commencer. Près de 500 personnes attendent Christiane Taubira. Il est 11 H 15, Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon, ouvre le bal, rappelle l’histoire des canuts, de ce lieu si symbolique et conclue par un « merci Christiane de porter l’espoir ». Olivia Fortin, adjointe au maire à Marseille et fondatrice du collectif citoyen Mad Mars lui succède.
« Je suis candidate à l’élection présidentielle »
L’ancienne garde des Sceaux arrive ensuite. Manteau épais, écharpe autour du cou pour faire face la fraîcheur lyonnaise, elle rejoint l’estrade et le pupitre sous une pluie d’applaudissements. « J’honore le rendez-vous que je vous avais fixé pour la mi-janvier », lance-t-elle au début de son propos. La pression monte, il est alors 11 H 35 et Christiane Taubira s’exclame : « Je suis candidate à l’élection présidentielle. » Explosion de joie pour les 500 sympathisants. C’est donc la fin du suspense, celle qui s’est éloignée de la vie politique après sa démission du gouvernement en janvier 2016, est officiellement candidate à la présidence de la République. Dans la suite de son discours, la désormais candidate a présenté les grandes lignes de son programme : « Émancipation jeunesse, justice sociale et écologique. » Plusieurs propositions ont été avancées : revenu de 800 euros par mois pour les étudiants, SMIC à 1400 euros net, le recrutement de 100 000 soignants ou encore permettre à ce que tous les français aient accès à un médecin soignant. Discours terminé, Christiane Taubira a profité d’un dernier bain de foule puis est repartie, toujours sous les applaudissements.
Six candidats à gauche
Tous les yeux se tournent maintenant vers Anne Hidalgo, elle aussi en campagne à Lyon ce samedi 15 janvier. Si Taubira rejoint la primaire populaire et qu’elle en « reconnaîtra le résultat » , la candidate du PS pour l’élection présidentielle qui souffle le chaud et le froid concernant cette primaire, ne semble vraiment plus décider à y participer. Ainsi, avec la candidature de la femme politique née en Guyane, à gauche, on retrouve maintenant six candidats : Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo et donc Christiane Taubira. D’après un sondage de l’Ifop-Fiducial, aucun ne dépasse les 10%, le candidat de la France Insoumise cumule à 8,5% quand la maire de Paris atteint 3,5%. À un peu moins de 100 jours de l’élection présidentielle, la gauche se divise encore un peu plus et complique encore davantage le choix des électeurs.