L’association Astuce-lycéens a mis en place depuis 2006 un partenariat entre lycées de banlieue et grandes écoles. Au programme, du soutien scolaire, des sorties culturelles mais avant tout des rencontres
Depuis la rentrée scolaire 2006, l’association Astuce-Lycéens met en place des ateliers d’aide aux devoirs dans les lycées dits de banlieue. L’objectif est de permettre aux futurs bacheliers des quartiers populaires d’avoir une ouverture sur les très sélectes Grandes Ecoles. Dès lors des projets, s’inscrivant dans le cadre du programme Trait-d’Union, Multicampus Multiquartiers, ont pour but d’effacer les frontières qui tendent à éloigner les campus des quartiers populaires. De ce fait, chaque semaine, des tuteurs bénévoles, étudiants de l’ENS LSH et Science, de l’EMLYON Business School et de l’Ecole Centrale, se rendent dans les lycées qui ont rejoint le programme afin de mener des ateliers de soutien scolaire, le lycée Jacques-Brel à Vénissieux par exemple.
De cette expérience forte en échange et en découverte, les lycéens se rendent régulièrement dans les Grandes Ecoles et participent à des projets tels la découverte de la métropole lyonnaise sous tout ses aspects ou de la capitale française et même britannique (à l’instar du programme Lyon-Londres auquel le Lyon Bondy Blog a participé en créant un blog au lycée Jacques-Brel et en menant des ateliers d’écriture journalistique), les tuteurs ont décidé de transformer l’essai, pour ainsi dire, et d’aller plus loin dans la réflexion.
Astuce lycéens a décidé d’organiser une rencontre-débat intitulé « Banlieue: et maintenant qu’est-ce qu’on fait.? ».
Dans un premier temps, trois personnalités issus des banlieues sont invités à raconter leur parcours: le rappeur d’origine vénissiance Maréchal, la comédienne Soraya Djafri (elle joue dans Banlieue 13 et Ali Soumaré, conseiller régional en Ile-de-France.
Le public est essentiellement composé d’étudiants de l’EM, mais il se trouve également de lycéens qui suivent le programme Trait-d’Union. Dans un second temps les invités étaient rejoints par d’autres intervanants dont le sociologue El yamine Soum et les entepreneurs
Le but de l’association est de montrer la banlieue sous un autre jour, évoquer les actions positives qui ne sont pas des exceptions sans être aveugle sur les problèmes liés à ce territoire, comme l’indique Ali Soumaré: » Il faut éviter de faire une norme des parcours d’exceptions ou d’échecs ».
Mais Astuce-lycéens, c’est beaucoup plus qu’un simple partenariat Grandes Ecoles-quartiers populaires:
» Ce sont des thématiques qui nous touchent et qui « font sens » pour nous, un sentiment d’utilité sociale et un moyen d’exprimer intelligemment notre perception des réalités des milieux populaires. J’aime cette association parce qu’on y fait des choses concrètes et qu’on est au contact avec des centaines de lycéens c’est notre « coeur de métier » indique Karim, 21 ans et étudiant à l’EM Lyon.
Rafika Bendermel