L’association France-Ethiopie, fondée en 2005, vient en aide aux populations démunies de Dire Dawa (2e ville du pays). Grâce à la générosité de Jean-Paul Bret (maire de Villeurbanne) et de Pascale Crozon (députée de Villeurbanne, 6e circonscription du Rhône), leur travail commence à porter ses fruits. Rencontre avec Sofiane Nouh, président de cette association et professeur de français à l’université de Dire-Dawa.
L’association France-Ethiopie existe depuis 2005. Pourquoi l’avoir créée ?
Nous avons créé cette association justement dans le but d’améliorer notre ville de Dire Dawa, notamment en termes d’éducation, de santé et d’environnement car il s’agit des points fondamentaux sur lesquels nous devons progresser afin de développer la ville. Nous avons notamment mis en place la construction de puits, l’accès à l’eau potable étant un problème récurrent en Afrique.
L’Ethiopie, depuis quelques années, connaît un renouveau économique avec l’arrivée de plusieurs investisseurs turcs, chinois et français entre autres. Cela engendre-t-il un problème entre les classes ?
Non, ou alors on ne le sent pas beaucoup. La question se pose surtout dans les grandes villes qui sont en train d’émerger car, depuis cinq ans, on observe une croissance entre 8 et 10 %. Il y aura toujours une lutte des classes, mais cela n’est pas propre à l’Ethiopie, c’est dans tous les pays.
Il est vrai que les personnes aisées continueront de s’enrichir mais notre gouvernement a choisi un moyen de gestion alternatif et essaye de développer notre patrie. Il y a trente ans de cela, il n’y avait que deux universités et maintenant on en compte 33 ! Notre pays va donc de l’avant, nous nous développons. Cela va dans le bon sens, mais il restera toujours des personnes sur le coté.
Revenons quand même à notre association. Grâce à la dotation de Pascale Crozon (députée de la 6e circonscription du Rhône, qui a accordé la 2 x 10 000 € NDLR) nous avons pu créer une maternité à Dire Dawa, nous avons également pu creuser un puit permettant à près de 80 000 personnes (soit 35 % de la population de la ville) d’être alimentées en eau potable. Nous avons aussi pu rénover l’hôpital en fournissant des outils et du matériel plus adaptés et moderniser l’école pour handicapés, institution vieillissante car nous n’envisageons pas de laisser quiconque de côté. Grâce à ces travaux nous avons déjà pu noter une baisse de la mortalité infantile et pour tout cela je remercie la députée pour son aide précieuse.
Vous organisez, samedi prochain, le Noël éthiopien, au centre culturel de Villeurbanne. En quoi consiste cet événement ?
Le Noël éthiopien c’est comme le Noël occidental. Nous profitons surtout de cette occasion pour présenter le travail que nous avons effectué au cours de l’année 2016 et la présentation des projets pour l’année à venir.
Le but de cet événement est de promouvoir notre pays. Chaque année nous avons le plaisir de recevoir Ruth, styliste reconnue mondialement, qui présente sa nouvelle collection à travers un défilé de mode qu’elle prend entièrement à sa charge. Tous les tissus de la collection sont 100 % « made in Ethiopie ». C’est toujours un immense plaisir d’avoir ce privilège lors de cette soirée. Il y aura également, la cérémonie du café afin de valoriser les produits locaux mais aussi des concerts et un repas, le but premier étant de promouvoir notre pays de cœur.
Pourquoi le « Noël éthiopien » ?
Car il y a un décalage de sept ans entre le calendrier européen et celui de l’Ethiopie (calendrier julien NDLR), on suit le rythme des saisons. Nous, nous sommes en 2009. Même, s’il y a une mosaïque de cultures dans notre pays, dès qu’il y a une fête, le pays se rassemble, c’est génial !