par Hier alors que le marché du Ramadan ouvrait pour la première fois cette année, le changement d’horaire qui prévoit désormais le marche le matin a fait de nombreux mécontents. Explications.
Hier, premier jour de Ramadan, je me suis rendue comme à mon habitude au marché du Ramadan, situé place Bahadourian, (du nom de l’épicerie en face qui porte le même nom) au sein du quartier Guillotière. Je me dirige vers les étales quand je croise une connaissance que je n’avais pas vue depuis longtemps. Nous discutons et il me demande ce que je viens faire ici : « je viens pour la même chose que toi, faire des provisions. – Je crois que ça ne va pas être possible cet après-midi, il n’y a pas de marché, je ne sais pas ce qui se passe il y a des gens là-bas qui ne sont pas contents».
Depuis quinze ans, le marché c’est l’après-midi et il n’y avait pas de problème. Maintenant c’est le matin, ça pose des problèmes, les musulmans qui sortent du travail passe directement ici pour faire leur courses pour manger le soir, ils n’ont pas le temps de cuisiner . Un repas du ramadan correspond à un copieux repas de Noël, mais cela tout les soirs durant un mois, cela nécessite une longue préparation. » indique Zohra Aït-Maten, élue à la mairie du 7e arrondissement.
Cette dernière, qui venait faire ses courses comme tout le monde, a rapidement été prise à partie par les clients et quelques commerçants mécontents. « C’est le service du Grand Lyon qui a fixé ces horaires avec la mosquée de Lyon et l’association OQP qui gère l’organisation du marché. J’ai eu la direction de la sécurité au téléphone (d’où l’attroupement autour d’elle), l’accord a été pris par tous les partis ».lance un client en colère. Vous parlez de qui ? « Déjà l’année dernière la police avait lancé des gaz lacrymogènes sur les gens, il y avait des personnes âgées et des enfants, ils mettent des barrières comme si on était des animaux. Et puis ça gène Bahadourian, ça lui fait de la concurrence ».
« Vous savez les commerçants de ce marché sont des gens qui sont très pauvres, certains viennent de très loin pour vendre leurs produits. Il y a beaucoup de personnes âgées qui n’ont pas les moyens de vivre et ça les aide beaucoup ».
« La consommation car les commerçants ne sont pas en mesure de répondre à cette exigence. Il y a un arrêté municipal, nous ne faisons qu’appliquer la loi.C’est l’association OQP qui aurait du les en informer. On se retrouve en première ligne. C’est 14h30 l’heure limite mais à mon avis le marché pourrait se tenir un peu plus longtemps ».
« On est arrivé en réunion et tout était déjà réglé. On a accepté car nous n’étions pas en mesure de refuser, c’est une question d’hygiène. Le recteur de la mosquée de Lyon n’a été mis au courant que des finalités. Les gens étaient au courant par le bouche à oreille. Ce marché est une animation de quartier, ce n’est pas un marché comme les autres. Si on avait le choix, ce serait de 14h à 20h mais ça gêne la circulation de la police qui fait sa relève à 18h30. C’était trop compliqué de s’arranger avec la police, les pompiers… Et puis la police a menacé de mettre des amendes».
« Je travaille ici depuis 1982 et ça a toujours commencé à midi. Je travaille toute seule et il n’y a jamais eu de problème. Je n’ai pas d’autre moyen pour payer mes factures. Ces nouveaux horaires vont poser problème car les clients ne viennent qu’en fin d’après-midi ».
« Vous savez au mois d’août la chaleur est très importante l’après-midi. Je comprends qu’il y ait un souci mais nous avons fait des réunions depuis le mois d’avril, la ville de Lyon a pris trois arrêtés. Il y a beaucoup de denrées alimentaires et on ne peut pas aller à l’encontre des questions de santé ».
« Ce vrai que ce n’est pas très clair mais c’est l’association OQP qui aurait du communiquer, c’est elle qui est la mieux placée. C’est un loupé, ça arrive ». Ce fut déjà le cas l’en passé, des habitants m’ont dit que les policiers ont fait partir les gens à coup de gaz lacrymogène le premier jour du Ramadan : « je n’en ai pas entendu parler, les policiers ont une mission à remplir mais ce n’est pas toujours évident ».
Rafika Bendermel
