Lieu de répit du 1er arrondissement : le bilan avant la fermeture

Le 20 juillet dernier, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon en collaboration avec la Coordination Urgence Migrants, mettait à disposition de jeunes migrants mineurs, une salle non occupée pour l’été. Alors que cette salle ferme aujourd’hui et retrouvera l’accueil d’activités associatives dès lundi, l’heure est maintenant au bilan.

Durant 7 semaines, ce sont au moins 50 jeunes qui ont pu accéder à de la nourriture pour le petit-déjeuner et le dîner chaque jour dans ce lieu de répit, et plus d’une vingtaine qui ont pu être logés chaque nuit. C’est au total près de 150 jeunes, de toutes origines, qui ont été accueillis durant plus d’un mois. 143 d’entre eux ont pu renseigner leur identité. Les bénévoles et services s’occupant d’eux ont précisément pu établir des fiches très renseignées à propos de 130 de ces jeunes. Sur l’ensemble des jeunes accueillis, on sait qu’ils étaient principalement de jeunes garçons et que seules deux filles étaient présentes. Pour moitié venus de la Guinée, ces jeunes étaient auparavant dans la rue alors que la canicule prenait place, que les nuits étaient quelques fois occupées par des orages violents, nul doute que ces conditions étaient inadaptées à des jeunes de 15-16 ans, livrés à eux-mêmes dans de telles conditions.

Après avoir alerté la métropole de Lyon et demandé des soutiens dès le mois de juillet, puis voyant que la situation n’évoluait pas, madame la maire a pris l’initiative de mettre à disposition cette salle en travaillant avec la CUM. Ainsi et depuis le début de cette opération que Nathalie Perrin-Gilbert qualifie « d’humanitaire », il a été possible de fournir à ces jeunes un toit pour les nuits, ainsi que des repas, chaque matin et chaque soir en semaine et en ajoutant le déjeuner le weekend.

Un élan de générosité et de solidarité favorisant le bon fonctionnement de cet accueil.

En dehors de cette salle où se réfugier la nuit, où pouvoir accéder à des sanitaires et ce lieu qui permet de se ressourcer en mangeant, ce sont des moments de partage, de discussions, de loisirs et même de cours de français qui ont été proposés à ces jeunes, notamment le weekend. Ils ont également pu être aidés et guidés dans des démarches de procédures administratives.

Tout cela a été rendu possible grâce à près de 80 bénévoles qui se sont relayés tout au long de ce mois : certains préparaient les repas, les servaient, d’autres assuraient l’accueil de 17 h à 23 h, puis deux bénévoles passaient toujours la nuit sur les lieux, jusque 7 h, afin d’assurer la sécurité de ces jeunes mineurs. Il s’agit là de la mobilisation de nombreuses associations telles que la CUM (qui est intégrée depuis l’ouverture de la salle), le Secours populaire, des collectifs étudiants, l’AMIE (Association Mobilité Insertion Emploi) ou encore la RESF (Réseau éducation sans frontières).

Au-delà des associations, ce sont les habitants et commerçants du quartier qui se sont aussi mobilisés : des dons de vêtements, de nourriture ont été faits par les riverains et deux boulangers ont donné leurs invendus de la journée à ces jeunes : pains et viennoiseries, leurs permettant de profiter de plusieurs repas chaque jour.

La salle ferme… mais tous les jeunes n’ont pas encore de solutions

Il relève désormais de la responsabilité de David Kimelfeld, maire du 4e arrondissement de la ville et président de la métropole, de s’occuper de cette situation. Dès la fin de l’ouverture de ce lieu de répit, Kimelfeld recevra un document recensant la totalité des jeunes en attente de solutions. Puisqu’ils sont mineurs, c’est la circulaire de madame Taubira (ancienne ministre de la Justice) qui entre en jeu et impose, sur le papier, une mise à l’abri, une évaluation et orientation individuelle de chaque jeune, phase qui aujourd’hui n’est pas correctement effectuée par les services concernés. Alors qu’une mise à l’abri de 5 jours est imposée entre le moment où le jeune est recensé et son évaluation, ce délai n’est pas respecté et une dizaine de jours est même rapportée quant au délai d’attente pour l’évaluation. Durant ce temps, aucun hébergement n’est proposé à ces jeunes.

Cependant, sur la totalité des jeunes accueillis dans ce lieu de répit provisoire, il est important de noter que 22 % (soit 32 jeunes) ont pu être logés par l’IDEF (Institut départemental de l’Enfance et de la Famille) et le forum après évaluation.

Un accueil se poursuivra cependant chaque mercredi et vendredi matin, de 8 h à 14 h avec la présence du RESF et de l’AMIE. Ce seront également des ateliers qui leur seront proposés chaque dimanche, cela se traduisant par des activités artistiques, de la danse, du théâtre, de la musique, de l’initiation à la photographie. Ces jeunes seront notamment accueillis par la Croix Blanche de Lyon et l’œil de Lynx.

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