Les dessous des mariages religieux

Se marier n’est pas qu’une question de robe, de chaussures, de coiffures et de déco fleurie… Pour certains, c’est aussi une question de religion, avec, parfois, à la clé, une sérieuse préparation.

Le printemps arrive et avec lui son lot de mariages en tout genre. Les mariages civils tout d’abord (les seuls à avoir une valeur juridique). Mais aussi les mariages religieux, qu’ils soient chrétiens, juifs ou musulmans. Souvent bien différentes de la cérémonie qu’officie M. Le Maire, ces unions religieuses peuvent parfois se transformer en véritable rite de passage. Dans la religion catholique ou évangélique, par exemple, pas de mariage sans préparation. Avant le grand Jour, le couple chrétien (ou à moitié chrétien), doit s’engager à rencontrer un prêtre à 5 ou 6 reprises au cours des mois précédant la cérémonie.

Au cours de ces entretiens, ils devront signer une « déclaration d’intention ». Dans cette « déclaration », ces derniers s’engagent notamment  à la fidélité, à la vérité, à la procréation. En bref, si vous ne voulez pas d’enfants, impossible de se marier à l’Eglise. Place ensuite à de profondes réflexions sur le couple, l’engagement, le pardon, le dialogue et… la sexualité ! « C’est un peu comme une thérapie de couple, sauf que vous n’avez pas en face de vous un psy ou un sexologue mais un homme d’Eglise ! », souligne en souriant Emilie, catholique non pratiquante.  Mieux, chez les évangéliques, les fiancés doivent, durant près de 6 mois, à raison d’une heure par semaine, assister à des ateliers de couple. « Les hommes et les femmes sont ensemble, on nous apprend comment bien communiquer, comment vivre au quotidien. Les hommes ont même des cours de cuisine ! », explique Soraya, d’origine brésilienne.
Revue et corrigée avec le nombre croissant de divorces en France, cette préparation au mariage est, peut-être aussi, selon Katrin de confession juive, « une façon pour les prêtres de savoir à qui ils ont affaire. N’oublions pas que chez les catholiques, un prêtre peut être amené à marier un couple qu’il ne connaît pas du tout. » En revanche, chez les juifs, cette préparation n’existe pas. Le rabbin ne peut pas célébrer une union si l’un des deux fiancés n’est pas juif et connaît, en règle générale, le couple. « On estime que l’apprentissage a été fait tout au long de la vie et qu’il n’y a donc pas besoin de répéter les fondamentaux. », souligne Katrin.
Idem chez les musulmans, où le mariage religieux ne se perpétue que par «tradition, pour faire plaisir aux parents », selon Azzedine. « En France, les musulmans font passer le mariage civil avant tout. C’est le seul reconnu par les autorités civiles. Une fois le contrat signé devant M.le Maire, si vous voulez vous séparer, il faudra forcément passer par le divorce, qui est un acte long et parfois douloureux. On estime donc qu’un couple qui choisit de se marier civilement le fait de façon réfléchie et pas sur un coup de tête ! »

Finalement, préparation ou pas, le mariage religieux n’est pas forcément un gage d’amour éternel. Peut-être y a-t-il moins de divorce chez les juifs, les catholiques ou les musulmans… Reste qu’en France, le nombre de divorce est passé de 5 % en 1914 à 45 % après 2000. * (chiffre SOS Papa.net 2005). « Cela est simplement le reflet de notre société. Avant les gens n’avaient pas le choix, aujourd’hui oui ! Selon moi, chacun est libre de se marier religieusement mais la laicité doit rester prioritaire. » conclue Azzedine.

Pour aller plus loin : 
Lire l’article « Attention la facture, y a du mariage dans l’air »

Auteur : Pascale Lagahe

 

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