Le quotidien d’un curé à Gaza

Etre un curé à Gaza n’est pas une mince affaire ! Pour en témoigner, le père Manuel Moussalam était en tournée dans l’agglomération lyonnaise, à Vaulx-en-Velin plus précisément.

C’est très simplement qu’il est venu en France. Lui, c’est le père Manuel Moussalam, prêtre de 1995 à 2009 à Gaza. Venu en France pour parler de la situation dans les territoires occupés mais aussi pour parler de son vécu ( ndrl : un vécu relaté par Jean-Claude Petit dans l’ouvrage Curé à Gaza), le prêtre est également présent dans l’hexagone pour une réunion sur la paix au Proche-Orient.

Ce jeudi 3 juin, c’est dans la commune de Vaulx-en-Velin que l’homme était convié. Devant une salle comble, composée d’un public hétéroclite, le père Moussalam s’est exprimé en français. Le curé, âgé de 72 ans, également pédagogue en territoire occupé, est venu partagé une partie de son histoire, de son quotidien à Gaza.

« Je suis le prêtre de tous ! Je suis prêtre pour 1,5 millions de personnes » expliquait-il à l’auditoire. « Mon peuple est tombé sous l’occupation depuis 1917. Depuis 1947, 483 villes et villages ont été détruits. Aujourd’hui Israël veut devenir un état purement ethnique et la situation devient compliquée pour les arabes là-bas. Notre problème, c’est que nous sommes faibles : les pays arabes promettent beaucoup de choses mais n’agissent pas ».

Quand Manuel Moussalam parle de Gaza, il se lève soudainement. « Gaza est devenu un zoo ou plutôt du  fumier où tout pousse. Avant 2007, 500 camions entraient quotidiennement chargés de matériels. Aujourd’hui, on en compte au maximum 17. Tout manque, surtout les matériaux de constructions. Avec les bombardements, de nombreuses maisons sont détruites, les gens vivent dans un  total dénuement. On parle de roquettes tirées depuis Gaza qui blessent les civils israéliens mais en réponse nous recevons des missiles patriotes »

Les conditions de vies sont difficiles surtout pour les enfants et écouter cet homme de dieu livrer son témoignage est une chose plus que poignante. « Jusqu’à maintenant, nous n’avons que deux heures d’électricité par jour, grand maximum. A cause du stress, les enfants sont tous malades. Ils souffrent également de malnutrition. La joie a été écrasée dans les cœurs.»

Difficile de garder la foi dans ces conditions. Difficile également de croire en une paix future au lendemain de l’opération commando contre la flottille de la paix. Pourtant, il y a un peuple à ne pas oublier qui survit au quotidien.

 

Pour en savoir plus : « Curé à Gaza » paru aux éditions de l’Aube.

 

Rochdi Chaabnia

La rédaction

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