Le monstre Dieudonné en spectacle

Au Transbordeur, le 24 octobre, à 20h, une bombe a menacé d’exploser. Cela arrive lorsque Dieudonné se rend à Lyon car, comme de partout, c’est un événement à teneur concentrée en polémique. Son dernier spectacle‘’Sandrine’’a fait salle comble.

J’ai rencontré Youness qui a assisté au spectacle de Dieudonné, l’humoriste « peu fréquentable », et il nous livre son point de vue.
« Beaucoup de légendes urbaines et faramineuses tournent aujourd’hui autour de cette personnalité. L’une d’elle annonce qu’il serait le parrain du petit-fils de Jean-Marie LePen et que ce dernier serait le parrain de sa propre fille…Ces nouvelles ont-elles pour but de détruire la crédibilité de Dieudonné vis à vis de la dangerosité de ses discours ? Veulent-elles stopper l’ascension d’une personne qui pourrait changer les mentalités ? Cela me rappelle la conférence annulée de Tarik Ramadan en1994… De quel droit ce pays des Droits de l’Homme, qui est un modèle démocratique et culturel pour de nombreuses nations, possédant la liberté comme dogme peut-il interdire un spectacle ? »

D’ailleurs, le directeur du Transbordeur, Victor Bosch, a été autorisé par la ville (ce qui ne fut pas le cas en 2004 ) à laisser libre cours au spectacle. Il précise que supprimer cet évènement serait inutile face à l’absence de violence et d’extrémisme. La ville de Grenoble, elle, avait refusé de laisser Dieudonné prendre le micro, mais son spectacle a pu in extremis se tenir.

Youness poursuit : « Au niveau des contestations, il n’y en a eu…aucune…les mouvements opposants type LICRA, MRAP… ont choisi de poser leurs armes en boycottant le spectacle afin de ne pas créer de troubles. A l’entrée, les forces de l’ordre étaient représentées par une petite poignée de gardes civils et de 6 ou 7 vigils privés ». Désormais pourvu de ces entrées difficilement obtenues (toutes les places ont été vendues), Youness a pu entrer et,  préfère contribuer au succès de cet artiste et le soutenir dans son engagement en lui fournissant une aide financière en payant sa place.  La salle était bondée, obligé de s’asseoir sur les marches, il me fit le profil ADN du public : à 90% « blanc » et peuplé de personnes entre 25 et 35 ans.

Selon Youness, dès son entrée sur les planches, Dieudonné a précisé la raison pour laquelle il n’abordera pas trop le sujet de la Palestine : les journalistes. En grand nombre ce soir-là, ceux ci, suivant la mouvance de l’opinion publique, allaient sûrement le « descendre » le lendemain. C’est ainsi que l’artiste exprime le souhait de se produire prochainement au Canada, une contrée peut-être plus ouverte.

La rédaction

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