La France Insoumise répond à Andrea Kotarac

Semer le doute et la discorde… ? Était-ce l’intention de M. Kotarac en évoquant le fait qu’il rencontrerait encore d’anciens amis politiques de la France insoumise ? Il n’y parviendra pas. Quand un ami vous trahit, vous êtes tenté de lui demander des comptes, non pas pour renouer, mais pour tenter de comprendre ce qui vous abasourdit, même si, in fine, le transfuge reste incompréhensible, et que cesse alors toute amitié. Car une aventure politique est aussi une aventure humaine.

Face aux déclarations de M. Kotarac dans la presse, où il épargne Jean-Luc Mélenchon, mais où il attaque le mouvement dont lui-même a fait partie, il ne fait aucun doute que notre devoir de militants est de lui répondre, ce qu’a décidé collectivement le groupe d’action « Le 8e insoumis ».

Lors des élections municipales de 2014, M. Kotarac s’était présenté dans le 8e arrondissement sous l’étiquette « Lyon Citoyenne et Solidaire », soutenue notamment par le Parti de Gauche. Nous avions fait campagne à ses côtés lors des dernières élections présidentielles et législatives en 2017, puis européennes en 2019. Nous regrettons sa décision de quitter la France Insoumise et de rejoindre un parti qui, historiquement et sur le fond, est en incohérence avec ce à quoi nous aspirons politiquement.

Nous nous reconnaissons dans un mouvement républicain qui, contrairement au Rassemblement national, n’a pas une vision communautariste, mais veut fédérer tous les membres de la communauté nationale autour de visions politiques communes pour ne les traiter qu’en qualité de citoyens et citoyennes. Deux visions divergentes du fameux « Vivre ensemble ».

Si l’on accepte par ailleurs que l’élection présidentielle de 2017 ait rebattu les cartes de la politique française en la restructurant autour de quatre pôles, et partant, ait redéfini le clivage gauche/droite, il n’en reste pas moins que l’extrême-droite existe encore bel et bien, et puissamment.

Nous réaffirmons donc ici quelques-uns de nos différents positionnements avec force et conviction au regard de l’article visé :
Le Rassemblement national considère qu’il existe deux, voire trois (qui sait, quatre ou cinq) communautés en France. Nous considérons la seule communauté citoyenne républicaine et laïque : la communauté nationale. Il en va ainsi des droits de chacun qui vit sur le territoire français à nos yeux qui doivent tous jouir des droits liés à notre République. Nulle patrie républicaine ne peut se construire sur l’exaltation ethnique et c’est précisément ce que recherche le Rassemblement National.

Les groupuscules violents qui gravitent autour du Rassemblement National depuis des lustres, et en particulier à Lyon, montrent que l’extrême-droite est un danger pour toutes et tous. Nous sommes loin des « dogmes de la méchante extrême-droite des années 80 » de M. Kotarac, quand des automobilistes se font frapper à la fin d’un match de football dans la Presqu’île. Ainsi, ils ne s’attaquent pas à l’oligarchie, mais au peuple français dans sa liberté de manifester sa joie ou simplement de circuler.

L’argument visant à laisser entendre que Mme Le Pen ne serait pas anti-sociale au titre que 47 % des ouvriers votent pour elle est pour le moins fallacieux et ne se fonde sur rien d’autre qu’un chiffre. Aucune analyse soit politique soit sociologique ne l’étaye. En revanche, nous savons qu’elle a voté contre l’augmentation du SMIC. Quoi de plus anti-social quand en 1936 et 1968, les luttes sociales ont apporté une augmentation significative dudit SMIC ? Combien d’ouvriers ont mis, le jour des élections européennes, un bulletin du Rassemblement National dans l’urne parce qu’ils étaient « fâchés mais pas fachos » ? Fâchés de la manière dont le gouvernement Macron et les institutions européennes détricotent petit à petit toutes les conquêtes sociales ?

Pour forger une communauté de destin, nous avons fait le choix de constituer une fédération populaire : « Lyon En Commun ». Au-delà des partis et mouvements, c’est une démarche qui intègre toute dynamique associative et syndicale pour faire advenir le Lyon qui vient, le Lyon qui bouge pour déconfisquer la ville. La réappropriation par le peuple de ses moyens d’actions politiques est centrale dans notre démarche. Le seul défi que nous aurons à relever sera l’abstention. Nous sommes résolus à proposer une alternative écosocialiste à l’ordolibéralisme et au système de cooptation qui règne à Lyon depuis tant d’années.

Le groupe de la France Insoumise du 8e arrondissement de Lyon s’inscrit totalement et fermement en faux par rapport à tout positionnement actuel de M. Kotarac. Si lui tient à dire que rien ne nous oppose, nous affirmons au contraire qu’entre l’ethnique et le politique, nous avons fait le choix du politique. En ce sens toutes nos réponses respectives divergent. M. Kotarac cherche à faire oublier ses errements politiques en s’attaquant à ses camarades d’hier. Nous condamnons cette tactique électoraliste qui n’a qu’un seul but, attaquer la démarche de révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux. Nous ferons oublier sa campagne des Municipales de 2014. En novembre dernier était lancée l’initiative « Lyon en commun » par Nathalie Perrin-Gilbert et Elliott Aubin. Au sein du 8e arrondissement, nous aurons à cœur de porter en étendard le triptyque de notre formation citoyenne : Pour le Lyon démocratique,écologique et solidaire qui vient.

Pierre Mourier, Mathieu Azcué et Michèle le Dily. 

Pour le groupe d’action du 8e insoumis

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