Genepi: Une journée de sensibilisation sur l’univers carcéral

Le lecteur du Lyon Bondy Blog est curieux, amateur d’échanges, de rencontres et de plein air? N’ est effrayé ni par les murailles, les crêpes au chocolat, et les sourires accueillant? Voilà qui tombe à pic…

Tout change et depuis toujours. Ce mouvement perpétuel, condition sine qua non à l’existence de tout organisme vivant, semble atteindre des proportions démentielles dès lors que l’on s’attarde sur le cas de ce cher être humain. Sans ordre d’importance: les moeurs, les voitures, l’art, les sciences,les modes, l’architecture, les philosophies…Si la liste est sans fin, elle s’avère néanmoins loin d’être inintéressante.

Aujourd’hui en France, la prison est un genre d’institution atypique et hautement symbolique de cette capacité à révéler quelque chose d’une société en se contentant de se montrer, d’être là. L’exemple lyonnais incarne ici une tendance nationale. Interrogeons le miroir.

Que nous disent en 2011 les établissements de Saint-Paul et de Saint-Joseph situés dans le quartier de Perrache? Ils montrent, mais sans être là. Depuis leurs fermeture, Ils affichent une enveloppe vide, un corps déserté, un fantôme visible en permanence . De ce paradoxe d’une absence bien présente,un constat très concret suivi de près par son ombre: l’ évacuation de ses « habitants » au-delà des marges de ses marges et implicitement, l’affichage d’un dessein politique. Une délocalisation loin du voisinage quotidien de la  majorité, assimilable à une volonté d’exclusion.

Mais aussi, l’affirmation d’une présence jugée indigne et inopportune aux yeux d’un grand nombre, pour finalement apercevoir en corolaire, l’aveu d’un certain embarras politique devant ces monuments embarrassants, vestiges anachroniques. Saint Quentin Fallavier, Villefranche sur Saone, Corbas ou Meyzieu sont donc devenus petit à petit les facettes de cette réalité.
Tenus à plusieurs dizaines de kilomètres de l’agglomération, toujours là donc, mais muets et cachés, au milieu de zones industrielles ou en rase campagne. Le message semble clair… Le GENEPI, association étudiante oeuvrant à l’entretien d’une passerelle entre extérieur et intérieur des territoires carcéraux, sous forme d’aides scolaires ou d’ateliers socio-culturels hebdomadaires auprès des personnes incarcérées, investit une fois de plus l’espace public.

Samedi 16 Avril, de 9h à 20h les bénévoles génépistes poseront leurs bagages place Sathonay (arrêt hôtel de ville) pour rendre à cet univers opaque la visibilité lui faisant défaut. Pour cela,de nombreuses animations seront proposées afin de conjuguer sensibilisation aux conditions de vie pénitentiaire, avec des discussions ludiques et chaleureuses. Mur d’expression libre, artistes de tout poils, ainsi qu’une exposition seront sur place pour l’occasion.

Symboliquement, une cellule de 9m2, ouverte à tous, sera dressée au coeur de la place. Par cette relocalisation temporaire au coeur de la cité, s’inscrit d’une part le désir d’une circulation de la parole du détenu dans l’espace public:  s’il est privé de liberté, celui-ci n’est pas censé l’ être aussi de sa liberté d’expression. D’autre part, d’un recentrage et d’une réactivation d’ un débat négligé, en dépit de son urgence, et de surcroît dans la patrie des droits de l’homme. Au final, mettre en avant les prises de position adoptées par l’association depuis 30 ans. Bref, n’hésitez pas à laissez porter vos âmes curieuses vers le premier arrondissement, tout en profitant de la douceur du climat. Les noctambules ne seront pas lésés pour autant,  le début de soirée sera l’occasion d’un diaporama que je vous laisse la surprise de découvrir.

www.genepi.fr/
www.tcl.fr/

Jean-Romain Mora

La rédaction

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