Après 8 ans de tournée pour son premier spectacle, Sami Ameziane, ou le comte de Bouderbala, était, samedi 11 novembre, à la Bourse du travail de Lyon. Son second spectacle a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. À plus de 10 ans de carrière, l’humoriste de 38 ans – ou « presque quarantenaire » comme il se nomme lui-même – n’a rien perdu de son humour et son énergie.
Une table, une chaise et une bouteille d’eau, rien de plus. C’est ce qui a accueilli la foule ce samedi 11 novembre à la Bourse du travail de Lyon. Malgré une pluie fine, le public s’était déplacé en nombre pour le second spectacle du comte de Bouderbala.
C’est face à une salle presque complète que s’est présenté l’humoriste. Avec une énergie communicative, il demande, à peine entré en scène, qu’on éclaire également le public. Les projecteurs se braquent sur nous, première étape pour lancer l’interaction. Cette interaction, le comte la nourrit tout au long du spectacle avec quelques improvisations. L’ambiance se détend et nous devenons tous des acteurs du show.
Sur une scène simple, caractéristique des one man shows, l’humoriste commence par vanter ironiquement les efforts faits pour les décors. Il enchaîne par une définition du flop, démonstration à l’appui. Son premier sketch se base sur des enregistrements d’autres humoristes dont il se moque ouvertement, toujours dans la bienveillance et l’humilité. Il le dit lui-même, « ce sont les risques du métier, ça peut arriver à n’importe qui ». Il n’hésitera pas d’ailleurs à recommencer, en parlant notamment des rappeurs et de la chanson française. Toujours plus dans une discussion que dans un monologue, il jongle entre sujets d’actualité sensibles et sujets moins complexes. Entre critique et humour, le comte évite les faux-pas en mélangeant subtilité et burlesque. Et si quelques spectateurs réprouvent certaines blagues « lourdes », la majorité du public salut un esprit fin et une écriture habile.
Bon acteur et décomplexé, il illustre ses blagues par des imitations et des scènes grotesques ou caricaturales. Se définissant lui-même comme étant un bouffon ou « le roi des fous », il joue avec son public. Celui-ci répond bien et arrive parfois même à prendre le comte au dépourvu. Mais toujours prompt à réagir, il retombe à chaque fois sur ses pieds. Une interaction qui fait passer le temps plus vite encore. Au bout de la grosse heure et demie que représente le show et à l’annonce de la fin, certains spectateurs sont surpris. « C’est déjà fini ? » s’étonne ma voisine de droite, ainsi que beaucoup d’autres, alors que les applaudissements remplissent la salle.
Après quelques minutes, le comte revient sur scène et fait un rappel audacieux en engageant la salle dans un jeu de questions-réponses, tout en improvisation et dans le plus pur style des « stand up » américains. Une prise de risque qui lui plaît autant qu’aux spectateurs qui, mis en confiance, s’en donnent à cœur joie. Une marque de fabrique de l’humoriste, certification que chaque spectacle se différencie des autres et que le public fait entièrement parti du show. Sami ne manque pas de rappeler que le public est bien l’acteur principal du monde du spectacle avant de nous remercier longuement.
Ce sont donc des spectateurs satisfaits qui ressortent finalement de la salle. « C’est un spectacle que je recommande, oui », nous confie un homme en quittant le spectacle. D’autres se disent impressionnés par la dynamique du spectacle : « il ne s’arrête jamais et il passe du coq à l’âne, tout s’enchaîne très très vite et il aborde beaucoup de sujets à la fois ». Quelques spectateurs nous parlent d’un « spectacle militant » qui « ose aborder des sujets d’actualité tout en restant très drôle ». On n’hésite pas dans la foule à souligner la qualité des spectacles du comte, surtout chez celles et ceux qui dénoncent une « nouvelle catégorie de comiques, jeunes, qui ne font pas rire ». Beaucoup disent vouloir retourner le voir, vantant l’unicité de chaque spectacle. « J’ai bien aimé le rappel improvisé un peu stand up, il a pu mettre en avant sa capacité à rebondir tout de suite, sa réactivité », déclare une spectatrice, ravie.
C’est donc un franc succès que rencontre le second spectacle du comte de Bouderbala à Lyon. Un spectacle qui promet encore une longue tournée.
Martin Sanchez