Aux Clochards Célestes, les slameurs murmurent sur les murs

Ils racontent les murs, n’utilisent que les mots. Ce mercredi 10 juillet, le Cercle des poètes à la rue, présentait son spectacle “Des Mots, Des Murs” au théâtre des Clochards Célestes, dans les pentes de la Croix-Rousse.

Le Cercle des poètes à la rue, collectif né en 2013 et aujourd’hui composé de neuf artistes (Nos, Hugo, Slamouraï, Gyslain, Grisppal, Phosphore, Léon Brouillard, Lexa et Kevin), présentait pour la deuxième année consécutive son spectacle intitulé “Des Mots, Des Murs”, fruit de son pôle “création artistique”. Ce mercredi, les slameurs effectuaient une première représentation dans la salle comble du Théâtre des Clochards Célestes (1er arrondissement). 

Écrit majoritairement en 2018, le spectacle a été en partie remodelé cette année suite à l’arrivée de Sébastien Mortamet à la direction artistique, dix jours seulement avant la première représentation. “J’ai connu le Cercle des poètes à la rue il y a un an et demi, lors d’une scène ouverte”, indique le metteur en scène. “Je ne connaissais rien du tout au slam. Mais un jour, j’ai écrit un texte, et c’est parti. Ce que j’ai aimé dans le slam, c’est la simplicité du discours.” Formé pendant trois ans au théâtre de l’Iris de Villeurbanne, sous la direction de Philippe Clément, le metteur en scène a tenu à apporter d’avantage de sobriété, en retirant au maximum les accessoires et artifices de la nouvelle mouture du spectacle. “Tout est dans le mot. C’est dans l’histoire que vous allez nous raconter que l’on va se figurer le mur.”

« Il y a autant de slameurs que de définitions du slam »

Durant cinquante -denses- minutes, les slameurs enchaînent les textes en explorant le thème des murs et frontières, des réseaux sociaux à la question migratoire, de la Palestine au Brésil en passant par les thématiques de genre, avec le texte “Clara” proposé par Slamouraï en clotûre du spectacle. Une pluralité de lectures qui semble aller de pair avec diversité du slam en lui même, style nourri d’influences multiples, de la poésie classique au rap. “Les influences rap sont réelles pour certains slameurs, indique Grisspal, l’un des artistes du collectif. C’est mon cas. Phosphore et Lexa en font aussi, par exemple. Mais d’autres sont plus portés vers la poésie classique”. 

Arrivé à Lyon au début des années 2000, le mouvement poétique continue de se développer dans l’agglomération. “Le slam intéresse de plus en plus, et je pense que les gens ont pris conscience que ce n’est pas que de l’art, mais aussi un moyen de s’exprimer”, poursuit Grisppal.  “C’est de la poésie oralisée, mais il n’y a pas que de la poésie à proprement parler. Le slam, c’est surtout ça. C’est le fait qu’il y a autant de slameurs que de définition du slam.

 

Message à tous les maçons de leur propre esprit,

A ceux qui se tournent le dos à eux-mêmes,

Il n’est que nos envies et point de prophéties,

et rien n’est à jeter dans l’essai d’un Je t’aime.” Grisppal

 

“Des Mots, Des Murs”, par le Cercle des poètes à la rue, mise en scène par Sébastien Mortamet et Louise Vignaud, jusqu’au dimanche 14 juillet au Théâtre des Clochards Célestes. 

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