Zen Zila, une note d’engagement

Rencontre avec Wahid Chaid et Laurent Benitah, les fondateurs de Zen Zila. Un groupe de musique lyonnais qui prône l’engagement citoyen depuis près de 15 ans !

Zen Zila, c’est un style musical atypique alimenté par deux histoires et un engagement citoyen certain. Zen Zila, c’est une rencontre, il y a une quinzaine d’années, entre deux travailleurs sociaux, Wahid Chaib et Laurent Benitah. Le premier est originaire de St Jean Villeurbanne et le second a grandi à la Croix Rousse. Mais Zen Zila, qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas du vent (quatrième album et une tournée prometteuse), ce n’est pas non plus du « business » (Wahid travaille toujours dans le même centre social). Il y a presque quelque chose d’inné, de spontané dans leur musique. D’ailleurs, Wahid, le chanteur n’a jamais pris un seul cours de chant. On est loin des textes enragés de certains groupes. Chez Zen Zila, on prône le respect de la différence. D’ailleurs la différence, on la retrouve à tous les niveaux, le public, la musique et au sein même du groupe.

  Qu’est ce que Zen Zila signifie ?
 En arabe, ça veut dire tremblement de terre, secousse. Mais, on a appris par la suite que ça pouvait aussi être la secousse émotionnelle…

Parlez-nous de votre tournée qui se révèle ambitieuse…
L’idée, c’est de jouer dans les grandes salles et de faire venir des personnes qui n’ont pas l’habitude de les fréquenter. On essaye de créer un lien. Parce qu’en banlieue, les concerts sont très souvent mal organisés faute de moyens.

En quoi ce 4ème album trouve-t-il une place significative dans le contexte politico-culturel actuel ?
C’est un retour aux sources, une fraîcheur, pile dans l’air du temps. Il faut dire qu’il y a peu de gens colorés dans ce paysage. En France, c’est très difficile de faire passer un message. On l’a ressenti notamment après le 21 avril 2002. A cette époque,tu pouvais oublier le passage à la télé si tu étais basané. Il y a eu un renfermement. Il faut lutter contre ça. C’est une manière de libérer la parole parce qu’à un certain niveau, il y a un blocage…

Justement, vous portez un message optimiste quant à la diversité. Pensez-vous qu’en France, on n’exploite pas assez l’aspect pluriculturel de notre société ?
C’est sûr, on a un discours fédérateur. En France, les gens vivent les uns à côté des autres, ils ne vivent pas ensemble. Mais, nous, on ne se cantonne pas à cibler une seule communauté.

D’ailleurs, votre public est lui-même particulièrement diversifié…
Oui, à l’image de notre musique et de notre groupe ! (ndlr : la violoniste du groupe, Diane Delauney est une talentueuse blonde qui a fait ses classes au Conservatoire). Pourtant, c’est pas calculé. Tu fais la musique comme tu le sens et après tu constates le résultat et tu te dis qu’il y a une part inconsciente qui s’exprime.

Pour en savoir plus :   http://www.myspace.com/zenzila   http://zenzila.artistes.universalmusic.fr/

Laurine Pereira

La rédaction

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