Villeurbanne : Toï Toï le Zinc, un lieu social et culturel

Installée dans le quartier Croix-Luizet, la salle de spectacle et concert Toï Toï le Zinc fait vivre la culture à Villeurbanne. Entre événements culturels et engagement social, ce lieu entend incarner l’esprit populaire de la 19e ville de France.

Depuis 14 ans, la salle de spectacle Toï Toï le Zinc anime la vie du quartier Croix-Luizet à Villeurbanne. Fondé en 2005 par trois amis qui souhaitent « pallier le manque de lieux de création pour le spectacle vivant et notamment le manque d’espaces de résidence adaptés à la danse ». C’est en 2008, que cet ancien garage est transformé en salle de spectacle et de concert, puis deviendra au fil du temps « un lieu incontournable » où vit la culture sous toutes ses formes. À l’origine focalisé sur la danse, le lieu rencontre un manque d’engouement, puis se diversifie et s’ouvre à d’autres formes d’expressions culturelles. La danse reste, malgré tout, représentée au sein de Toï Toï via un rendez-vous trimestriel.

Aujourd’hui, c’est l’association TaTaToom qui s’occupe de la programmation, qui se veut de plus en plus variée. Entre concerts, stand-up, spectacles de danse et de théâtre, …, les événements se multiplient. Passant du rock à la pop psychédélique, de la techno au rap, aucun style n’est oublié. Une diversité culturelle qui se veut toujours ancrée dans la région. « On privilégie les artistes du coin. On a vraiment la volonté d’aider au développement d’une scène locale », affirme Fanny Autard, chargée de communication à Toï Toï le Zinc.

À l’instar de la scène de stand-up régionale qui se développe de jour en jour. « Pour le stand-up on marche avec le même collectif d’artistes (Fornine Comedy) depuis au moins trois ans, voire plus. Ce sont eux qui ont la charge de la soirée. Tous les mardis soir, Kacem de la Fontaine, qui est le maître de cérémonie, invite différents artistes, masculins ou féminins, qui font du stand-up. Ça peut être des premières scènes, des humoristes un peu plus connus qui essayent de tester des sketchs. », détaille Fanny Autard. Des événements qui ont une portée sociale : « Kacem est en lien avec les centres sociaux du coin pour faire venir des jeunes lors de ces soirées stand-up. Également, lorsqu’on a des artistes en résidence qui viennent sur la journée ou deux trois jours dans la semaine. On contacte des collèges du coin et on propose aux professeurs, avec qui on est en lien, de faire venir une classe pour assister à une répétition. ».

Une culture accessible à tous et des ambitions sociales

Si la vocation première de Toï Toï le Zinc est de faire vivre la culture à Villeurbanne, la salle de spectacle porte aussi des ambitions et engagements sociaux. Cela commence par son système de fonctionnement : le bénévolat. Lors d’événements en tout genre, une vingtaine de bénévoles assurent la bonne organisation des soirées, de l’accueil des artistes à la billetterie.

Autre particularité du lieu, l’application de « tarif solidaire ». Les prix varient entre six et dix euros en fonction des événements. Chacun est libre de payer ce qu’il peut en fonction de ses capacités financières, sans qu’aucun justificatif ne soit demandé. D’ailleurs, une grande partie des événements sont gratuits. Une autre démarche se rapproche de ce concept, la mise en place des « boissons suspendues ». L’idée est simple, vous payez deux boissons pour en donner une à ceux qui ne pourraient pas s’en offrir.

Toï Toï le Zinc se démarque également en soutenant des actions sociales comme « Les boîtes de Noël », pour lesquelles la salle de concert sert de point de collecte. « On en a déjà récolté quelques-unes », précise Fanny Autard. Autre illustration de leur ancrage sociale et locale, la structure s’est associée à Règles Élémentaires et une association étudiante de l’INSA (Les sans culottes) pour mettre en place une collecte de produits hygiéniques, distribués ensuite aux plus démunis. Des actions qui ont vocation à perdurer et pourquoi pas se diversifier. « Les boîtes de Noël c’est parce qu’on a eu l’opportunité de le faire. Si on nous le propose l’année prochaine, on le fera avec grand plaisir ! Pour Règle Élémentaire, à la base ça devait être temporaire. Finalement, ça continue à marcher et ça nous parle comme projet. Par conséquent, on a décidé de le conserver, en tout cas pour l’instant. {…} Ce type d’actions correspond complètement à l’objectif du lieu et ça nous paraît important. ».

« On essaye de donner une voix aux associations qui, elles, ont des choses à dire et à défendre »

De temps en temps, la salle est mise à disposition d’association, que ce soit pour des débats, des conférences, réunions, etc. L’occasion pour ces structures de faire passer leurs messages, explique Fanny Autard, « Ce type d’évènement nous engage dans des discussions autour des questions sociales, autour des questions d’écologie,  ….. Ce sont les grandes valeurs qu’on défend. On cherche comment est-ce qu’on peut aider les gens, mais on ne les aide pas vraiment. Cependant, on essaye de donner une voix aux associations qui, elles, ont des choses à dire et à défendre. {…} Par exemple, l’année dernière on a fait plusieurs projets avec l’OIP (Observatoire International des Prisons). La première soirée avec eux était une rencontre théâtrale autour d’une question juridique. Ça a découlé derrière en plusieurs événements à leur côté, comme un concert de soutien. »

Concernant les structures qui interviennent à Toï Toï le Zinc, ce sont principalement les associations qui contactent la salle de spectacle. Rare sont celles refusées :« Pour ce qui est des associations ou autres, je ne crois pas qu’on en ait refusé. On est un peu catalogué depuis que le lieu existe comme un lieu engagé fortement dans différentes thématiques. Par conséquent, les associations viennent vers nous assez naturellement. Par exemple, on accueille bientôt Extinction Rébellion, ils nous contactent, car ils ont vu que la salle était proche de leurs valeurs. », rapporte la chargée de communication.Tout en précisant que c’est « une démarche naturelle » issue d’une « volonté globale » de la part de leur équipe.

La salle de concert et spectacle adhère aussi à plusieurs dispositifs comme « Angela ». Importé du Royaume-Uni, ce dispositif à pour but de permettre à toutes personnes subissant du harcèlement de trouver un lieu sûr pour se réfugier. Dans ce cadre, l’équipe de Toï Toï le Zinc a développé une charte pour assurer au mieux l’accueil d’une personne demandant un refuge.

Tout au long de l’année, Toï Toï le Zinc propose de multiples représentations. Pour en savoir plus, rendez-vous ici.

Léo Ballery

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