Villefranche-sur-Saône : le béton est dans le pré…

Rafika a vécu toute son enfance au quartier Belleroche, à Villefranche-sur-Sâone. Une cité, en plein coeur du Beaujolais, dans laquelle vivent près de 6000 habitants. Souvenirs…

 aaa_tAh, Villefranche-sur-Saône… Cette ville qui m’a vue naître, située à 30km au nord de Lyon, mériterait un blog à elle toute seule ! En plein cœur du Beaujolais, elle compte près de 40 000 habitants, avec son centre ville et sa banlieue qui abrite près de la moitié des Caladois. Je me suis toujours dit : « Si tous les habitants des quartiers votaient à Villefranche, alors ça ferait longtemps qu’on aurait  un maire arabe ! »

Villefranche-sur-Saône est à la croisée des chemins entre nature et béton. Les différents quartiers sont répartis aux limites de la ville. Puis, au delà de ces frontières, il y a ce qu’on appelle la France profonde, la France rurale, la campagne quoi ! Mon quartier, Belleroche, le plus grand de la ville avec ses 6000 habitants, est un lieu, comment dirais-je, « atypique ». Coincé entre la ville et la campagne, ses points de vue ont de quoi surprendre. Au choix, selon que vous soyez rat des villes ou rat des champs, vous pourrez admirer  les tours de béton ou les hectares de vignes. Bien sûr, dans ce quartier, tout le monde se connaît, même si tout le monde ne se parle pas. J’y ai vécu dix-huit ans et c’est ici que se trouvent tous mes souvenirs d’enfance.

Dans mon immeuble, qui compte douze étages (le plus grand du quartier, on le surnomme la grande tour et mon père l’appelle la tour infernale), on ne passait pas notre temps à tenir les murs. Si on avait le malheur de traîner dans l’allée, il y avait toujours un papa qui passait par-là pour nous faire déguerpir. Il y avait aussi la laitière qui venait une fois par semaine et qui nous apportait du lait fermenté, el ben, dont mon père raffolait !

Du coup l’alternative, c’était d’aller à la campagne, dans le pré qui se trouve juste en face de ma tour. On y construisait des cabanes, on y passait toute la journée. Partant le matin et rentrant le soir, chacun amenait eau et nourriture pour ne pas être obligé de rentrer. Nos parents n’aimaient pas qu’on y aille, même si on était quinze. Ils préféraient qu’on reste devant notre immeuble pour pouvoir nous surveiller depuis la fenêtre. Malheureusement, aujourd’hui, le pré a été racheté et a été investi par de nombreuses villas avec piscine. Adieu la cabane du renard !

Mais Belleroche ce n’est pas qu’un vaste terrain doté de tours et de barres. Il y a trois écoles primaires, un collège, un centre commercial et une église entre autres et bien sûr la Maison de Quartier. C’est comme un microcosme, tout est fait pour qu’on y reste.

C’est avec une certaine nostalgie cultivée que je repense à toutes ses années dans le Beaujolais. Résidant aujourd’hui à Lyon, je prends plaisir à fouiller sur Internet pour raviver mes souvenirs. J’ai déniché toutes sortes de groupe sur les réseaux sociaux et notamment celui des habitants du quartier Belleroche. 162 membres à son actif qui s’échangent des photos et se remémorent avec humour les anecdotes du quartier… « On a passé de bon moment! J’ai plein de souvenirs dans ma tête! Il y en avait des bons et aussi des mauvais. Mais c’était quand même la belle vie ».

Mon quartier à moi est un village fait de béton et de cabanes dans le pré. Ma ville à moi, c’est celle qui fête le beaujolais et les conscrits mais qui n’invite pas les banlieusards à y participer.

Auteur : Rafika Bendermel
Crédit photo : Cité2France

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