La première université de la finance pour les jeunes de la banlieue non diplômés s’est ouverte aujourd’hui à Lyon.
La première Université de la Finance (UNIFI) vient d’ouvrir ses portes et c’est à Lyon que son président, Rodolphe Pedro, dirigeant de la Compagnie française de conseil et d’investissement (CFCI), a choisi de créer la première promotion, composée de trente jeunes non diplômés.
Des écoles de finance, il y en a beaucoup, c’est vrai, mais l’UNIFI est un concept novateur dans son genre. Cet organisme de formation, spécialisé dans l’insertion dans la distribution de produits d’épargne et d’assurance vie, offre aux jeunes non diplômés la possibilité de suivre un programme en quatre mois et de sortir avec une qualification reconnue par le Ministère de l’économie ainsi que par la branche des banques et des assurances.
De nombreux journalistes étaient présents, dans les locaux de l’IDRAC, célèbre école de commerce et partenaire de l’opération, pour le lancement de l’UNIFI, dont la plupart a fait le voyage depuis Paris.
Les deux premiers étudiants à avoir intégré l’école, Mehdi, 20 ans et Farouk, 29 ans, ne devaient sans doute pas s’attendre à autant de médiatisation, sans cesse interviewés par M6, I-Télé ou encore TF1. Non, leur motivation est tout autre et en même temps très simple, si simple qu’ils n’ont eu de cesse de le répéter devant les journalistes : trouver un emploi stable.
Les deux premiers étudiants à avoir intégré l’école, Mehdi, 20 ans et Farouk, 29 ans, ne devaient sans doute pas s’attendre à autant de médiatisation, sans cesse interviewés par M6, I-Télé ou encore TF1. Non, leur motivation est tout autre et en même temps très simple, si simple qu’ils n’ont eu de cesse de le répéter devant les journalistes : trouver un emploi stable.
Au programme, 500 heures de cours, 2 heures par jour, 3 jours par semaine sur une période de quatre mois accompagnés d’une expérience sur le terrain dès le début. Les stagiaires ayant le statut d’auto-entrepreneur, ils sont rémunérés et la formation est gratuite, s’adressant de ce fait à un public plutôt défavorisé. En effet, Rodolphe Pedro le dit lui-même : « La majorité de mes collaborateurs sont issus de quartiers difficiles, j’ai toujours voulu que la CFCI soit un modèle d’intégration et de valorisation. J’ai formé près de cents collaborateurs, mais sur ce marché, il en faudrait près de 50 000. Il y a un besoin réel de démarcheurs financiers, et de nombreux jeunes qualifiés ont envie de s’investir ». Mais le principal problème, malgré les diplômes et la volonté de réussir, c’est la discrimination rencontrée par de nombreux jeunes, noirs ou maghrébins, qualifiés ou non, qui veulent travailler. Rodolphe Pedro insiste d’ailleurs sur ce point. D’après lui, les patrons ont encore du chemin à accomplir dans ce domaine, tout le monde connait le plafond de verre.
Le parcours de Farouk et Mehdi ne sort pas vraiment de l’ordinaire, quand on porte un nom à consonnance maghrébine par exemple, assorti à une couleur de peau plutôt mate. Accumulation des formations, pointage fréquent au Pôle emploi, des CDD qui s’enchaînent mais rien de stable au final. Et c’est d’autant plus dur de recommencer lorsque l’on n’a plus vingt ans et un enfant, comme c’est le cas de Farouk. Pourtant, cette fois-ci, Farouk et Mehdi ont envie d’y croire, de penser que cela pourrait se conclure par quelque chose de concret. Le 12 octobre prochain, ils suivront cette formation jusqu’en mars, après cela ils seront démarcheurs financiers, à l’instar des étudiants des six autres qui ouvriront prochainement (Paris, Nice,Montpellier, Nantes, Toulouse et Grenoble).
Auteur : Rafika Bendermel