UDI : entre alliance et résiliation

A quelques jours du premier tour des législatives, les premiers sondages commencent à tomber. Le parti du président de la République récemment élu, ne semble pas avoir de mal à s’offrir une majorité parlementaire.

Partie comme favorite aux élections présidentielles de 2017, la Droite s’est rapidement retrouvée dépassée par l’affaire Fillon. L’alliance entre les Républicains et l’Union des Démocrates Indépendants a été, par conséquent, durement remise en cause. En mars dernier, François Fillon et le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde ont finalement trouvé un accord. Après l’échec du candidat de la droite aux présidentielles, l’objectif se tourne vers les législatives où Djida Tazdait a mis la clé sous la porte à un mois du premier tour.

La République en Marche, une alternative qui semble évidente aux candidats UDI.

Tout semblait tracé pour les présidentielles. Le parti centriste offrait son soutien à François Fillon. Mais l’affaire d’emploi fictif a remis en jeu l’alliance. De nombreux électeurs se sont ralliés au parti d’En Marche, comme l’ancien député européen Jean Arthuis. Ce dernier se retrouve également dans une poursuite judiciaire pour des emplois présumés fictifs d’assistant parlementaire. Il se dit « choqué et blessé » par ces attaques. Le parti précédemment brisé tente de renaître, notamment grâce à son alliance qui semble prendre plus de sens pour les législatives. Ce rassemblement serait la solution pour assurer « une vraie majorité parlementaire ». Pour le premier tour qui se déroule le 11 juin, les centristes se montrent favoris et se placent en deuxième position avec 19 % d’intentions de vote après La République En Marche (33 %) selon un sondage lfop-Fiducial pour le Journal Du Dimanche et Sud Radio.

Même si l’alliance est signée, les tensions ne sont pas pour autant apaisées entre l’UDI et LR dans le Rhône. Denis Broliquier, maire du 2e arrondissement de Lyon, estime sa candidature plus justifiée que celle de Laurence Balas : « J’ai une plus grande légitimité avec une meilleure connaissance de la circonscription […] le profil que je présente est plus ancré », déclare-t-il lors d’une conférence de presse du 15 mai. Anne Lorne, candidate des Républicains dans la première circonscription, se trouvait face à Djida Tazdaït avant son désistement en mai dernier.

Djida Tazdaït rejoint la République en Marche

Un divorce entre candidat et parti.

La première député française d’origine maghrébine au parlement européen, Djida Tazdaït a décidé de mettre la clé sous la porte. Cette militante se bat pour l’intégration de tous les français de toutes origines. Engagée dans la première circonscription du Rhône avec Anne Lorne, Djida Tazdaït considérait que le territoire dans lequel elle candidatait, avait du potentiel si Les Républicains et L’Union des Démocrates Indépendants s’unissaient : « Je trouve que ce qu’elle a de spécifique c’est qu’on a des chances de la gagner si l’UDI et les Républicains partent unis. C’est un terreau sociologiquement acquis au centre par de nombreux scrutins » déclare-t-elle sur Jazz Radio.

Or, ses rapports avec la candidate des Républicains de la première circonscription ne suivent pas. Les valeurs que prônait l’ancienne députée européenne ne correspondaient plus avec celles de l’UDI, notamment avec Anne Lorne qui se positionne en faveur de la Manif’ pour tous : « La situation particulière que je vis c’est que les Républicains ont choisi un profil de candidate qui est vraiment antimonique avec les valeurs que je défends […] Même si je suis plutôt loyale et respectueuse, j’ai été investie par l’UDI et j’attends que les négociations évoluent. Je pense que c’est impossible de soutenir ou passer un accord avec Anne Lorne », annonce la conseillère municipale sur Jazz Radio. N’étant plus en phase avec les idées du parti UDI, Djida Tazdaït a alors décidé de se rallier aux côtés d’Emmanuel Macron pour La République En Marche en saluant « l’action d’ouverture et d’optimisation de toutes les forces nationales […] que réalise M. le Président de la République ».

Lors de la conférence de presse de Christophe Geourjon servant à présenter sa suppléante Hélène Dabbadie, ce dernier répond aux différentes questions des journalistes. Notamment celle sur Djida Tazdaït suite à son changement de parti, passant de l’UDI à la République en Marche :

      Conf_rence_presse_UDI

 

Après une présidentielle mouvementée, l’UDI remonte dans les sondages même si le parti doit faire face aux diverses tensions au sein de l’alliance dans le Rhône. La résiliation de Djida Tazdaït en fait partie.

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