A la suite de l’expulsion ce mardi matin, le Lyon Bondy Blog a posé quelques questions à la nouvelle élue lyonnaise Sophia Popoff concernant la politique de la ville de Lyon en termes d’hébergement d’urgence. Interview.
Lyon Bondy Blog : Nous sommes avec Madame Popoff, nouvelle adjointe au logement d’urgence de la ville Lyon. Suite à l’expulsion ce mardi matin des mineurs non-accompagnés qui occupaient le squat du 13 rue Neyret, quelle va être la proposition de relogement de la Ville de Lyon et de la Métropole du Rhône pour les 28 jeunes qui restent sans solution de relogement ?
Sophia Popoff : On regrette fermement cette expulsion qui a été effectuée à la demande du propriétaire (La fondation Lasalle) et avec les forces de l’ordre. Sans aucune proposition de relogement avec mise à l’abri de ces jeunes.
A notre connaissance, le bâtiment abritait 70 mineurs non-accompagnés. La date et l’heure de l’expulsion était connue juste le matin-même des occupants. On regrette fermement cette décision. Le maire de Lyon et la mairie du 1er arrondissement avaient déjà alerté les services de l’État.
Cette expulsion était assez prévisible. Nous n’avons pas pu poser un diagnostic et mettre en place des solutions de relogement de ces jeunes qui pour la plupart à notre connaissance en recours de minorité. Moi j’ai écrit aux services de l’état, et également je les ai contactés par téléphone. On demande à la préfecture de prendre ses responsabilités en termes de mise à l’abri de ces jeunes.
LBB : Mi-septembre, Boris Miachon-Debard , élu PCF du 7ème arrondissement, il voulait qu’il y ait un dialogue entre les propriétaires de logements vacants et les institutions municipales. Que pensez-vous de cette initiative et où en est-on ?
S.P : La ville de Lyon a fait plusieurs propositions à plusieurs reprises et notamment à la préfecture sur des bâtiments vacants qui pourraient être mobilisés pour aider la préfecture à remplir ses obligations en termes d’hébergement d’urgence.
Récemment j’ai fait une suggestion, pour le moment je n’ai aucune réponse de leur part sur ces mobilisations.
LBB : Une tribune de deux député(e)s a été publiée sur notre site concernant le nombre d’enfants à la rue. Il reste 2000 enfants qui dorment dans la rue en France. Dans une semaine, la trêve hivernale va commencer. Comment va travailler la ville de Lyon avec les hébergements d’urgence pour fluidifier l’accueil des sans-abris ?
S.P: On s’associe à l’initiative parlementaire de Marie Charlotte Garin et d’autres député(e)s pour obliger l’État à prendre ses responsabilités sur l’hébergement d’urgence. Il faut qu’ils aboutissent (L’Etat) à des résultats concernant les 2000 enfants qui dorment dans la rue.
Malheureusement la réalité, c’est qu’il y a plus de 2000 enfants dans la rue chaque soir dans toute la France. Nous on s’associe avec cette initiative, qui vise notamment l’État pour qu’il prenne ses responsabilités et d’y mettre les moyens. La préfecture est responsable du Plan Grand Froid.
Aujourd’hui, les informations que j’ai reçues, sur le nombre de places qui vont être mobilisées, je suis assez inquiète car on parle de seulement une dizaine de places à ma connaissance.
LBB : Le groupe MIRS (Insoumis) a sorti un communiqué de presse ce mardi et qui se désolidarise de la majorité de gauche concernant l’hébergement d’urgence à la Métropole. Quel est votre ressenti ?
S.P : J’attends que le groupe insoumis vous réponde. Moi aujourd’hui, je réponds pour la ville de Lyon. La ville comme vous le savez met en place la mise à l’abri des personnes fragiles. Pour vous dire, on a mis 500 personnes à l’abri aux frais de la Ville dans des bâtiments de ville ou d’autres bâtiments mis à disposition. Il faut rappeler à l’état qu’il doit prendre ses responsabilités. Il faut également qu’il fasse respecter l’état de droit sur notre territoire et donc qu’il mette à l’abri toutes les personnes fragiles.