Le porteur de paroles, quésaco ?
Outil d’éducation populaire, le porteur de paroles est inventé en 2002 par l’association Lézards Politiques. Permettant de créer des débats politiques avec les citoyens, sans posture moralisatrice ni hiérarchique, le porteur de paroles amène des réflexions sur un problème (qu’il soit sociétal, social, ou écologique par exemple). À partir d’une ou plusieurs questions, un petit groupe de porteur de paroles va alors animer les débats en réaction à ces questions. Seront ensuite affichés des phrases qui résument les échanges avec les passants, afin de matérialiser les débats et de valoriser publiquement la parole des participants. Ce dispositif réhabilite l’espace de la rue, lieu de passage, de commerce, en un espace politique où chaque citoyen peut exprimer, échanger, et débattre ses points de vue sur les questions données. L’espace public devient, ou redevient, alors un espace politique.
Exemple d’un porteur de paroles :
Dans le cadre d’une animation de porteur de paroles, qui a eu lieu quelques jours après la Journée Internationale des Droits des Femmes (rappelons le, le 8 mars) à la gare Part Dieu de Lyon, deux questions furent posées. La première traitant de la thématique de la santé sexuelle et reproductive, et l’autre des stéréotypes liés aux hommes et aux femmes. Elles s’inscrivent toutes les deux dans le cinquième Objectif de Développement Durable « Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». [Pour rappel, les Objectifs de Développement Durable, adopté par les Nations Unies en 2015, au nombre de 17, détermine les cibles à atteindre dans l’horizon de 2030, pour un monde plus juste et durable.] Le but étant d’amener les passants à des réflexions autour de ces questions posées et ainsi de créer un débat sur des sujets sociétaux. Plus précisément, la première question « L’homme viril, mythe ou réalité ? » renvoyait plutôt à sa propre définition et conception de la virilité. L’autre question « La contraception, une affaire de femme ? » quant à elle semblait ouvrir sur les questions de responsabilité et de partage, entre les genres. Véritable outils d’interaction, le porteur de paroles engendre également à complexifier ces problèmes, en apportant d’autres nuances, d’autres angles d’approches. A travers ce dispositif, les passant de la gare ont pu débattre et partager leur vision, leur représentation, ou leur expérience au sujet des questions posés. Le porteur de paroles est alors un bon moyen d’ouvrir d’autres espaces politiques, de créer des débats entre les citoyens sur des thématiques, qui affectent directement ou indirectement leur quotidien.
Article rédigé par Charlotte Ducret, Service Civique à la Maison des solidarités locales et internationales (MSLI).
Cet article a été produit avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité du bénéficiaire et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.