Saint-Fons : Une mairie divisée 

Saint-Fons, la ville oubliée de la métropole lyonnaise n’a cessé de faire parler d’elle ces dernières semaines. Un plan a été mis en place il y a peu pour la gestion des jeunes de 18-25 ans. Parallèlement à cela, les Saintfoniards ont appris la condamnation de leur directeur général des services Guillaume Llorach via la presse.

Saint-Fons, ville de la métropole encrée entre le 7ème arrondissement (quartier de Gerland et Vénissieux), est une commune de moins de 20 000 habitants. Depuis 20 ans la commune Saintfoniarde est en pleine mutation, notamment avec l’arrivée du Tramway qui peut redynamiser la ville. Il y a tout de même des problèmes existentiels, au niveau des jeunes et de la mairie. La ville se renferme sur elle-même. D’après l’Insee il y aurait 22,1% de chômeurs en 2022.

La jeunesse au cœur du développement de la ville 

La ville Saintfoniarde manque d’attractivité. La métropole, depuis 2020 avec l’arrivée de Bruno Bernard propose des solutions en adéquation avec ce territoire pour développer et assurer un avenir pérenne pour les jeunes. Le maire de Saint-Fons, grâce à l’accompagnement de l’état et de la métropole et la mairie a pu mettre en place un projet de cité éducative « Nous l’avons là, il est né l’année dernière et ça fait deux ans qu’on était dessus, on a créé un pôle jeunesse pour les 18-25 ans avec un local ciblé qui existe et qui est à côté de notre lieu associatif que l’on appelle la fabrique. Les jeunes ont maintenant un local et un responsable ». 

L’ancienne maire de Saint-Fons Nathalie Frier rétorque : « Pour que ces gamins aient une ouverture. Il faut qu’on arrive à leur ouvrir l’esprit. Je me suis toujours dérogé sur quelque chose, Saint-Fons est précurseur en matière éducative, d’animation. Je me suis toujours aperçu que les enfants allaient au périscolaire mais qu’au moment du collège, ils décrochaient, on les perdait. À ce moment qu’est-ce qu’on doit mettre en place ? Qu’on les aide à financer des projets, si c’est pour la collectivité en elle-même, c’est discutable mais je pense qu’il n’y a pas que l’éducation et la jeunesse à Saint-Fons ». 

Chacun a sa vision de la politique envers cette population, on peut dire que les élus de cette commune ont peut-être raison ou tort. Est-ce que les premiers à en pâtir ne serait pas la jeunesse Saint-Foniarde ? La situation sportive à Saint-Fons n’est pas florissante. Ne serait-ce pas l’occasion pour la ville de donner de l’importance aux jeunes cette ville de l’est lyonnais ? 

La situation de Guillaume Llorach fait toujours débat à la mairie de Saint-Fons 

Alors qu’il était directeur de cabinet à Tignieu-Jameyzieu, entre 2016 et 2018, Guillaume Llorach avait été accusé de harcèlement moral par trois employées. Le 8 novembre 2021, le tribunal de Bourgoin-Jallieu avait prononcé une relaxe partielle, faute de faits constitués. C’est alors qu’il a finalement été condamné en appel à Grenoble le 21 février dernier à un an de sursis probatoire et une peine d’inéligibilité de trois ans.

Une condamnation qui a continué à mettre le feu aux poudres au sein de la mairie de Saint-Fons. Pour l’actuel maire de la ville, l’heure est à l’attente avant de prendre d’éventuelles décisions. « Je m’en séparerai quand la justice dira que je devrai m’en séparer. Pour l’instant, il y a un recours, j’attends que la justice ait terminé son travail pour mettre en place la peine qui revient à monsieur Llorach ».

De son côté, Nathalie Frier pense que le manque d’agents de la ville est lié à cette condamnation « Ça l’a ternie forcément (l’image de la ville) par ce qu’il y a cette affaire. En plus de cette affaire, aujourd’hui il y a une grosse problématique sur le mal-être des agents de la ville qui est réel même si on aimerait nous faire taire sur ce sujet-là. Aujourd’hui, il y a une fuite des agents, du directeur, il y a un taux d’absentéisme qui est énorme, un management très compliqué. Effectivement, je pense que c’est une affaire qui peut entacher Saint-Fons. » 

Malgré cette condamnation, Christian Duchêne continue de rester optimiste quant à la santé mentale de ses employés. « Je vais réorganiser les services, j’ai des directeurs dans tous les services, une DRH qui est complète. J’ai signé en 2021 une convention pour traiter d’éventuel problèmes de harcèlement au travail ce qui n’a jamais été fait depuis, on n’a jamais eu de cas. J’ai mis en place depuis que je suis maire plus de 40 réunions de concertations avec le personnel. C’est un niveau qui n’était jamais atteint. Tous les changements qui ont eu lieu dans la collectivité depuis que je suis maire ont été faits dans le cadre de concertations. J’ai créé le plan prévention, santé, sécurité au travail avec l’embauche d’un préventeur. Une personne qui travaille à la DRH et qui est chargée de suivre les agents pour faire remonter les problèmes de dysfonctionnement du service. »

Alors que l’affaire devrait être jugée par la Cour de cassation, d’après le droit français, le pourvoi en cassation n’est pas suspensif que pour les dommages et intérêts. En d’autres termes, l’exécution de la décision ne doit pas être interrompue par la saisine de la Cour.

Élu avec l’aide de l’association de la gauche, qui ne sont pas très heureux de cette condamnation, Christian Duchêne va devoir prendre des décisions claires afin de finir son mandat dans la meilleure des conditions. 

Article rédigé par Matthéo Detais

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