Le collectif AMIE (Accompagnement des Mineurs Isolés Étrangers) a organisé le 27 juin dernier à 18h30, un pique-nique solidaire à la place des terreaux. L’objectif était d’attirer l’attention sur des mineurs dis « affamés » vivant dans une situation précaire depuis un mois. Cet accueil a été créé à l’initiative de La ligue des droits de l’homme et de Médecins du Monde. Plusieurs personnes se sont alors réunies avec les bénévoles et les jeunes migrants devant l’Hôtel de Ville de Lyon afin de protester contre la suppression des financements pour les repas de ces jeunes.
« On est là pour les jeunes sans famille, ceux qui sont notamment laissés de côté et qui sont sans repas depuis un mois. On espère qu’ils puissent être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance » déclare l’un des porte-paroles du collectif. Venant de pays étrangers, ils sont près d’une cinquantaine de mineurs à être dans cette situation insupportable. Ces derniers disposaient d’un repas une fois par jour financé par la Métropole de Lyon, il y a maintenant un mois que cette aide a été supprimée.
« La mobilisation a payé »
Depuis mai dernier, ces mineurs isolés étrangers ne peuvent plus disposer de leur seul repas par jour aux restaurants sociaux. La cause, l’annulation de la convention signée par la ville de Lyon avec le Secours catholique. Après la décision de l’arrêt des activités de Sésame (Accueil migrants Lyon), la liste permettant à ces jeunes de manger, a également pris fin à cette même date. La ville de Lyon avait été prévenue en avril de cette situation mais aucune mesure n’a été prise afin de rectifier le tir. Ainsi, aucune démarches de bénévoles, d’associations ou d’entreprises n’avaient abouties jusqu’au 27 juin.
En effet un rendez-vous avait été organisé à cette date afin de finaliser un accord concernant la situation de ces mineurs. « Mais depuis hier il semble qu’il y ait eu un miracle » déclare le porte-parole. L’accord planifié depuis le 26 juin a été conclu juste avant le pique-nique à 15 heures, ce qui signifie la possibilité pour ces jeunes de bénéficier à nouveau de leur repas. Une des bénévoles du collectif, Mireille, explique que « la mobilisation a payé ». Quant à la question si un seul repas est suffisant « Non. Ils se débrouillent pendant le reste de la journée » dit Mireille qui ajoute « Ces jeunes sont arrivés en France tous seuls, sur dix il y’en a qu’un seul qui arrive à bon port ».
Avec un recensement de demandeurs qui a atteint la barre symbolique des 100 mille demandes l’an dernier, la France a cependant connu une baisse d’acceptation. De 38 % en 2016 ce taux a légèrement baissé à 36 % en 2017. « En 2016 on était 23ème sur 28 pays européennes pour la délivrance d’un titre de réfugié » explique une autre porte-parole.
« Ils mangeront peut-être une fois par jour mais ils ne dormiront pas sous un toit »
Au-delà de la suppression de repas, la crise pour ces jeunes ne s’arrête pas là. Le 29 mai dernier, la Ville de Lyon avait fait expulser des mineurs isolés dans le 7ème arrondissement. 35 mineurs ont par la suite été hébergés à la résidence de la Sarra. Toutefois, le foyer de la Sarra a été évacué par la préfecture le 26 juin dernier où habitaient ces mêmes jeunes en attendant la reconnaissance de leur minorité. Dans son discours Mireille déclare « Ils mangeront peut-être une fois par jour mais ils ne dormiront pas sous un toit ».
Ces jeunes sont maintenant en attente de procédure pour savoir leur âge exact. Parmi eux, certains ont déjà été considérés comme majeurs, ce qui rend plus complexe leur prise en charge. Pour les jeunes ayant été reconnus comme mineurs, ceux-là ont été envoyés dans d’autres foyers spécialisés.