Renaud Pfeffer : “L’Europe ne doit pas accueillir toute la misère du monde, ni le fanatisme, l’extrémisme et l’insécurité”  

La liste « Maîtriser notre destin », est dirigée par François-Xavier Bellamy, qui appartient au parti Les Républicains et qui a siégé au Parlement européen au sein du Groupe du Parti populaire européen. Renaud Pfeffer, lui occupe la 69e place sur cette liste, il est également membre des Républicains, vice-président délégué à la sécurité au sein de la région Auvergne Rhône-Alpes  et maire de Mornant. Ce candidat présente un projet européen visant à refonder la droite, à offrir une alternative à la majorité présidentielle et aux extrêmes.  

Lyon Bondy Blog : Cette année, il y aura au moins 21 millions de primo-votants au total pour ces élections européennes, dont 9 % en France sur l’ensemble de son corps électoral, comment vous procédez pour attirer cet électorat jeune à voter pour votre liste ?      

Renaud PFEFFER : L’objectif est de permettre à chacun de s’approprier la question européenne. Sans négliger les préoccupations quotidiennes et les enjeux nationaux, il s’agit de prendre du recul et de partager les questions européennes avec un discours clair, compréhensible, porteur de valeurs et de convictions. L’idée est d’associer les citoyens, en particulier les jeunes, à notre destin commun. 

L.B.B : Pourquoi, selon vous, la France affiche un niveau d’euroscepticisme plus élevé par rapport aux autres membres de l’Union européenne, soit 34 %, comme le révèle la dernière enquête Eurobaromètre. Alors que des pays comme le Portugal, l’Irlande et le Danemark montrent une perception beaucoup plus optimiste de l’UE. 
 

R.P : Je pense que nos dirigeants et en particulier le gouvernement actuel, détournent l’attention de leurs propres échecs et de leur incapacité à agir en blâmant l’Europe, qu’ils utilisent comme bouc émissaire.  

L.B.B : Lors des élections européennes de 2019, le taux d’abstention à Vaulx-en-Velin était de 73,28 % parmi les 16 705 inscrits. Comment procédez-vous pour lutter contre l’abstention et pour convaincre les habitants des quartiers populaires à voter pour vous ?  

R.P : Seuls, nous ne pouvons rien accomplir. Notre rôle est de travailler sur le terrain, de militer et de promouvoir nos idées et convictions. Cependant, pourquoi y a-t-il autant d’abstentions ? Aujourd’hui, bien que je n’aie rien contre les journalistes, la médiatisation et la manière dont l’élection européenne est présentée dans les médias n’incitent pas les gens à aller voter.  

L.B.B : Quelles sont quelques-unes de vos mesures qui pourraient convaincre les quartiers populaires à voter pour vous ? 

R.P : Je pense que la plupart des habitants des quartiers populaires ont perdu confiance en la politique et l’espoir en un avenir meilleur. Notre rôle est de leur démontrer que, par des décisions courageuses et une politique ambitieuse sur des sujets clés comme la sécurité, la santé et le pouvoir d’achat, un avenir meilleur leur est accessible.  

L.B.B : Que prévoit votre programme européen concernant le pouvoir d’achat ? Sachant qu’il s’agit de la principale préoccupation des électeurs français représentant 57 % dans le sondage Ifop Fiducial.  

R.P : La première étape pour sortir notre pays du marasme économique et social est de retrouver notre souveraineté alimentaire, sanitaire et industrielle. En abandonnant les politiques qui nous mènent dans l’impasse et en plaçant les citoyens au cœur de notre projet, nous pourrons améliorer le pouvoir d’achat. Par exemple, la perte de notre souveraineté énergétique suite à la fermeture des centrales nucléaires a immédiatement augmenté les factures d’énergie. De même, des réglementations agricoles nationales plus strictes que celles européennes ont rendu la nourriture plus coûteuse. Revenir à une production locale et réindustrialiser le pays aura des effets positifs sur l’environnement, l’emploi et l’économie. 

Je suis convaincu que réduire les normes et les charges pesant sur les entreprises, les agriculteurs et les citoyens est essentiel pour augmenter le pouvoir d’achat. Actuellement, ces règles affectent directement notre compétitivité et notre pouvoir d’achat.  

L.B.B : Selon le même sondage que la question précédente ce serait l’immigration qui arrive en deuxième position vis-à-vis des préoccupations des Français pour ces élections européennes à 38%, quel est votre plan européen à ce sujet ?  

R.P : Je pense que toute entité constituée doit avoir des frontières et l’Europe doit pouvoir choisir son immigration. Devons-nous subir l’immigration ou la choisir ? Cela implique de remplir notre devoir humanitaire tout en reconnaissant que nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde en ouvrant nos portes à tous. Il est nécessaire de mettre un stop à l’immigration. De plus, les citoyens établissent un lien entre immigration et dette sociale, immigration et insécurité. Nous devons reprendre notre destin en main, d’autant plus que les migrations vont s’accentuer en raison de la croissance démographique mondiale, des crises climatiques et des conflits géopolitiques. L’Europe ne doit pas accueillir toute la misère du monde, ni le fanatisme, l’extrémisme et l’insécurité qui peuvent l’accompagner.  

L.B.B : Le 6 février dernier, la Commission européenne a proposé un nouvel objectif pour 2040, qui est de réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre. Que pensez-vous de ce projet et comment cela est-il possible d’après vous ?  

R.P : Je pense qu’il est essentiel de réduire notre impact sur l’environnement et de préserver la planète. En France, nous avons l’économie et l’agriculture les plus vertes du monde. Plutôt que de nous imposer des contraintes excessives et de suivre une écologie punitive, nous devons adopter une écologie de l’innovation, du progrès, de la production et de la création de valeur. En somme, face à l’écologie punitive, nous avons besoin d’un modèle d’écologie positive.  

L.B.B : Selon le dernier sondage Toluna Harris Interactive pour RTL, M6 et Challenges, votre liste est créditée de 7,5 % des intentions de vote. Êtes-vous confiant quant à votre capacité à maintenir ce pourcentage pour réussir à rester au-dessus du seuil de 5 %, nécessaire pour obtenir des sièges au Parlement européen ?  

R.P : On nous a imposé médiatiquement un débat entre Macron et Le Pen. Le fait que le Premier ministre intervienne sur un plateau et que le président convoque toutes les rédactions du pays à deux jours de l’élection me semble très malsain d’un point de vue démocratique. Je suis convaincu que la France, en tant que pays démocratique, connaîtra l’alternance. Cette alternance ne peut pas être représentée uniquement par Macron ou les extrêmes. Cette élection européenne doit nous permettre de présenter une ligne claire, sérieuse et porteuse d’espoir. Elle doit créer un nouvel élan pour refonder la droite en France et proposer une véritable alternative à la politique macroniste, qui n’a engendré que plus d’insécurité, de dettes et de misère. 

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