Quel modèle économique pour faire survivre la presse et garantir aux citoyens du monde un droit à l’info?

Depuis le début du confinement et avec toutes ces nouvelles technologies (wattsapp, télégram, etc), plusieurs échanges de magazines de presse et de livres se font sous format PDF.

Quand nous échangeons avec mes amis sur le coût excessif de la presse papier, la majorité d’entre eux est contente et satisfaite de pouvoir la lire piratée, mais une petite minorité est tout de même révoltée car elle considère cette pratique comme un vol.

Olivier, gérant d’entreprise me disait récemment « ne pas être favorable, car la diffusion de journaux entiers comme c’est fait via les réseaux sociaux est totalement illégale. Car, au-delà de la propriété intellectuelle, c’est tout un pan de la démocratie que l’on met en danger si on ne rémunère pas la presse. Derrière la presse, il y a des personnes qui travaillent, qui enquêtent, qui rédigent, qui prennent des risques et, surtout, qui nous informent. La presse n’est pas et ne peut pas être gratuite. »

C’est aussi le cas de Maxime, journaliste qui peut comprendre les démarches bienveillantes d’informer, mais qui n’’accepte pas cette pratique et le met en colère. Pour lui, « La presse est aujourd’hui en grande difficulté et diffuser gratuitement le travail des médias et des journalistes, c’est creuser les chiffres du chômage des cartes de presse de demain. C’est attaquer la liberté économique de la presse, la fragiliser davantage, la rendre encore plus en proie aux puissances d’argent et de pouvoir. En un mot, ne pas respecter le droit à l’information. Derrière ce qui pourrait sembler une bonne idée, derrière ce cadeau, c’est une atteinte grave à la profession de journaliste qui a besoin de ses lecteurs, sinon, personne n’aura de PDF à faire tourner gratuitement… ».

Mais comment alors permettre l’accès à l’information aux classes populaires? Maxime a bien conscience « ce n’est vraiment pas simple, car en même temps, une info payante coupe aussi une partie de la population aux revenus faibles du droit d être informé, qui doit arbitrer entre les aliments et l’achat de culture ou de l’infos… »

En 2007 avec Naima Daïra, nous avions commencé a lancé le Lyon Bondy Blog, avec l’aide de Nordine Nabili du Bondy Blog. En 3 mois, nous étions passés à 15 dans l’équipe hébergée par l’association Banlieues d’Europe.

Notre but était de pousser les personnes des quartiers populaires à aller chercher l’information et découvrir la cité via le journalisme, pour transmettre une image différente des médias habituels. Egalement nous donnions des cours dans des écoles et MJC à des jeunes pour apprendre à faire des blogs.

Nous diffusions alors gratuitement nos articles car nous étions tous bénévoles, et nous disposions de très peu d’aides publiques, car nous nous concentrions sur l’écriture d’articles en oubliant de nous occuper de la paperasserie administrative, à ce jour aucun changement.

L’information fait partie de la vie autant que la politique et la religion. En échange de l’aide que leur apporte l’Etat, les médias pourraient avoir des abonnements à tarifs spéciaux pour les bas revenus. Comme on le fait dans les transports en commun, cinéma, piscine et autres.

Exemple des 10 plus grosses subventions versé par l’état en 2016 :

Aujourd’hui en France (7.7 M€), Libération (6.5 M€), Le Figaro (6.5M€), Le Monde (5.4 M€), La Croix (4.4 M€), Ouest France (4.1M€), L’Humanité (3.6M€), La dépêche (1.6M€), Les Echos (1.6M€), Le Progrès (1.6M€).

Selon Katia, fonctionnaire « Je suis pour une indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir public. Ne faudrait il pas mieux transformer ces aides en chèque médias ou chaque citoyen choisiraient selon ses choix de lecture, chèque dont le montant serait selon le niveau de revenu de chacun?»

On est au cœur du sujet, avec Raphael, président de centre social qui dit « La sphère d’intelligence collective des esprits reliés par internet, préfigure l’émergence d’une pensée planétaire universelle. Elle permet d’influencer un récit planétaire de l’universalisme et de la pensée humaniste du 3ème millénaire, pas celle des Lumière occidentale, mais une pensée nouvelle intégrant toutes la philosophie humanistes planétaire, des philosophies animistes aux philosophies matérialiste et libérales des temps modernes. Pour cela il faut comprendre le besoin de l’internet accessible a tous et de l’accès à tous (voir gratuit), à la connaissance, aux arts, à la littérature, à la poésie, à la musique la physique, la philosophie, l’information, etc… À partir d’un simple Smartphone dans le monde entier y compris dans les déserts les plus éloignés de la civilisation. »

Quel modèle économique faut-il pour faire survivre la presse et garantir aux citoyens du monde un droit à l’info? Pendant cette période de confinement le Maroc a interdit la version papier de la presse et les médias ont mis en ligne leurs journaux gratuitement.

« Aimons la goutte qui fait débordé le vase, c’est la que débute tout changement »

Azzedine Benelkadi

2 réflexions sur « Quel modèle économique pour faire survivre la presse et garantir aux citoyens du monde un droit à l’info? »

  1. Je trouve cet article intéressant, je pense que le chèque presse est une bonne solution pour inciter les citoyens à lire la presse.

  2. La presse et les médias participent à la constitution d’un véritable « Espace public », qui est la forme actualisée de l’agora et qui permet le débat citoyen. Très bel article, contribuons tous à élaborer le modèle qui permettra de faire vivre la presse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *