L’école à l’heure du déconfinement : une réouverture qui pose question

C’est à partir du 11 mai que les écoles rouvriront en France, comme voté dans le plan de déconfinement du 28 avril par l’Assemblée nationale. Bien que des explications ont été amenées par Gérard Collomb pour Lyon, beaucoup d’interrogations persistent dans le corps enseignant et les associations de parents d’élèves. Contacté, le syndicat d’enseignants Sud Éducation Rhône doute de la faisabilité du projet, et pourrait revendiquer le droit de retrait si nécessaire.

La réouverture des écoles, amendée dans le plan de déconfinement du 28 avril, est prévue à partir du 11 mai, contre l’avis du conseil scientifique qui préconise une rentrée en septembre. La scolarisation se fera sur la base du volontariat des parents à annoncer le gouvernement. Diego Arenas, coprésident de la Fédération de parents d’élèves FCPE, a dénoncé le caractère partiel de celui-ci sur l’antenne d’RMC : à l’heure actuelle, dès le 1er juin, il est prévu que les parents devront fournir à leur employeur une attestion d’impossibilité de scolarisation de l’établissement scolaire pour continuer à percevoir le chômage partiel.

« Tout sera impeccablement mené »

Gérard Collomb, dans une interview pour BFM Lyon, a fait le point ce lundi sur la réouverture des écoles. 

 Le maire de Lyon à annoncer que les écoles rouvriront progressivement pour 14 000 élèves de la ville dès le jeudi 14 mai. Les premières classes à rouvrir seront les grandes sections, les CP, et les CM2. Les classes « devraient » ne pas dépasser 14 élèves et les établissements devront suivre le plan de sécurité sanitaire donnée par le gouvernement. Sur ce point, Gérard Collomb assure que « toutes les écoles ont été approvisionnées » et que « d’un point de vue sanitaire, tout sera impeccablement mené ».

De plus, si des cas de contamination au Covid-19 sont avérés chez les enfants ou les personnes de l’établissement, des tests seront « immédiatement faits » et les écoles « pourraient être amenées à être fermées ». Au sujet des cantines, les écoles devront  mettre en place des mesures strictes, avec notamment plus de roulement pour réduire les effectifs d’élèves lors des repas.

Autre point abordé, la formation des groupes. Lorsque ceux-ci sont fait, les parents qui ont décidé de mettre leurs enfants à l’école ne pourront pas se rétracter. Pour les élèves prioritaires ou ceux qui n’ont pas accès à du matériel numérique pour les cours à distances, le chef d’établissement devra contacter les familles concernées selon Gérard Collomb. 

Il ajoute que ces mesures seront valables sous couvert de la validation des conditions de déconfinement,  annoncée le 7 mai.

 « Si jamais nous estimons qu’il y a un danger, on fera valoir notre droit de retrait »

Denis Pourrat, professeur syndiqué à Sud Éducation Rhône, nous a fait part des interrogations du syndicat d’enseignants sur la réouverture des écoles.

La décision de faire rentrer en premier lieu les élèves de maternelle et primaire étonne au sein des enseignants, car les élèves de ces classes  « ne sont pas les plus à même de mettre en pratiques les obligations sanitaires ». Pour le syndicat, la stratégie de réouverture des écoles du gouvernement s’inscrit plus dans une logique économique que solidaire : « Pour nous, la réouverture des écoles est plus un moyen pour le gouvernement de faire garder les enfants pour arrêter le chômage partiel ».

Par ailleurs, le protocole de sécurité sanitaire que les établissements scolaires devront adopter semble « inapplicables » dans beaucoup d’établissements « faute de moyens ».

Les questions juridiques liées aux risques de contamination font aussi l’objet de l’attention des enseignants. Si des parents décident de déposer un recours pour leur enfant qui a été contaminé à l’école, qui est responsable ? À cette question, Denis Pourrat nous a confié qu’à ce jour, les réponses restent floues. Cela inquiète d’autant plus le syndicat, car « lors d’incident, on a souvent vu l’administration se défausser ».

Des discussions au niveau syndical sont en cours. La possibilité de mettre en avant un droit de retrait si la situation de sécurité sanitaire n’est pas tenue pourrait être envisagée.

 

 

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