À Villeurbanne s’est tenue Jeudi dernier une soirée de soutien à Salah Hamouri, un franco-palestinien de 23 ans, condamné à sept ans de prison en Israël.
La présence de l’ancien député à la retraite Jean-Claude Lefort au comité de soutien de Salah, pourrait étonner. Mais après « 19 années au palais Bourbon », ce dernier a choisi de prendre sa retraite et poursuivre « les combats qui m’ont toujours animés », en particulier celui de la paix au Proche-Orient : « Cette guerre qui n’en finit pas », dit-il pour qualifier le conflit israélo-palestinien. Et en ce qui concerne Salah Hamouri, Jean-Claude Lefort ne mâche pas ses mots : « J’ai assisté au chantage du procureur du tribunal militaire qui a appelé son avocate pour que le message suivant soit passé à sa famille : « 7 ans de prison pour complot et appartenance à la jeunesse FPLP. S’il n’accepte pas c’est 14 ans ». »
Mais de quoi l’accuse-t-on ? Quels « faits » a-t-il reconnu ? « Le seul fait établi est qu’il est juste passé devant le domicile du rabbin Yossef Ovadia. C’est tout. Il est donc accusé d’avoir eu l’idée d’attentat mais de ne pas l’avoir mise à exécution ? Franchement qui peut dire que cela c’est de la « justice » ? » La mère de Salah a tout fait de son côté pour sensibiliser le gouvernement français : elle rencontra il y a quelques mois Bernrard Kouchner qui lui promit d’accélérer son procès qui tardait depuis 3 ans : il tint promesse !, Salah fut condamné à 7 ans : « Cela se passait le lundi 18 février dernier. J’étais sur place avec ses parents après avoir rendu visite à Salah dans sa prison. Voilà pourquoi je ne peux supporter qu’on dise que Salah a accepté de« plaider coupable ». Non, Salah a accepté de s’accuser faussement pour éviter 7 ans de prison ! »
Un Palestinien présent dans la salle témoigne de cette atmosphère : « Les prisons israéliennes font perdre la raison pour nous faire fuir de chez nous, sans oublier les 65 femmes prisonnières politiques ou en détention administrative. » Pour résumer, ils se sentent seuls à faire respecter leurs droits.
Abdelaziz Chaambi, lance un coup de gueule contre la représentante de la Ligue des droits de l’homme, pour leur inaction. Je décide alors de l’interpeller : « Je suis travailleur social au chômage depuis 5 ans à cause de l’islamophobie, suppose-t-il. Je suis attiré par la Palestine, car c’est le 3e lieu saint de l’Islam et puis aussi parce que le peuple frère palestinien souffre depuis 60 ans »…
« Mon coup de gueule s’adresse effectivement aux responsables de la Ligue des droits de l’homme de Lyon dont je suis membre et qui ont refusé de diffuser l’appel à cette soirée de soutien à Salah Hamouri, et ce malgré plusieurs tentatives. De la même manière ils ont refusé de diffuser le texte qui annonce la création de CRI (Coordination contre le Racisme et l’islamophobie). Les Palestiniens ne sont-ils pas des hommes pour bénéficier du soutien de la LDH ? Et pourquoi l’Etat français utilisent tous les moyens pour demander la libération du soldat israélien Gilat Shalit [enlevé par un commando palestinien] et ne font rien pour Salah ? »
Je me tourne vers un représentant de l’Union juive française pour la paix, présent à mes côtés, pour savoir ce qu’il en pensait : « Il ne faut pas comparer un malheur à un autre, car à la différence de Salah Hamouri, Guilad Shalit est enfermé on ne sait où, même la Croix Rouge! ne connait son état de santé (qui serait problématique) et il n’a aucune visite, ni d’avocat, ni de sa famille. »
Auteur : Azzedine Benelkadi