Portraits de jeunes militants : adroit(e) à l’extérieur, tendre à l’intérieur

A l’aube des élections Municipales, le Lyon Bondy Blog a souhaité partir à la rencontre de certains visages cachés qui œuvrent en sous-terrain pour l’élection d’un candidat. Ils tractent sur les marchés, s’affairent à la communication de la campagne, sont responsables d’une cellule. Ils sont jeunes, passionnés de politique et consacrent la majeure partie de leur temps libre à militer au sein d’un parti. Le LBB est allé questionner ces militants sur les raisons et le sens de leur engagement. Voici leurs portraits.

4

Pierre Bellicaud est un militant UMP très actif dans la campagne municipale du 1er arrondissement de Lyon. C’est à cette occasion qu’il s’est encarté, après un parcours initiatique entamé lors de la campagne présidentielle. À 18 ans, le jeune homme a déjà la rhétorique et l’allure du serial politique. À lui, désormais, de tracer son propre chemin partisan.

À 18 ans, Pierre Bellicaud, né à Lyon, possède déjà la rhétorique et le charisme de l’homme politique. Il est également soucieux de son image et de son look : chaussures pointues – qu’il n’hésite pas à faire claquer sur le vieux parquet lorsqu’il réfléchit – jeans serré, veste de blaser, chemise blanche ouverte pour se donner un air détendu. Il y a un peu de Michel Havard dans ce jeune militant UMP, pour lequel il fait actuellement campagne dans le premier arrondissement (campagne conjointe avec l’UDI). Mais c’est plutôt en Nicolas Sarkozy que le jeune étudiant en droit-science-po tire toute son admiration. Élevé à Saint-Paul-trois-Châteaux, le jeune homme est fier de ses terres drômoises, haut lieu de production de « l’or noir local », la truffe, comme il aime le rappeler.  Pierre est un amoureux inconditionnel du terroir français, à l’image d’un certain Jacques Chirac…

« La campagne de 2012, un déclic »

C’est sur son territoire d’adoption que le jeune homme a développé sa curiosité pour la politique. Non pas sur les marchés ou dans les permanences locales mais devant son poste de télévision, dans les journaux, en suivant le parcours présidentiel de Nicolas Sarkozy. Sarkozy, un nom qui revient très souvent dans la bouche du militant, comme un modèle à suivre ou un père héroïsé, symbole de cette génération : « Il m’a donné de l’entrain, de la motivation, de la fierté » détaille-t-il.  Chez l’ancien ministre de l’Intérieur et maire de Neuilly-sur-Seine, Pierre apprécie sa force « de conviction, de persuasion, en somme son art de la rhétorique ». Les élections présidentielles de 2012 lui ont permis de franchir une étape, passant d’observateur curieux à jeune sympathisant actif : « cette campagne, c’est le déclic » notamment car « le discours de Sarkozy au Trocadéro était inoubliable, le plus beau que j’ai jamais entendu ». Assurément, l’acte fondateur de son engagement de militant.

Ses cercles amicaux et familiaux ont constitué ses premiers terrains d’entraînements. À l’aide du site internet de la campagne – où il puise les idées fortes du candidat malheureux -, d’un envoi massif d’emails et de son aisance à l’oral, il persuade de nombreux proches de voter pour Nicolas Sarkozy. « Je pense que j’ai scellé le vote de ma famille et autour de moi » glisse-t-il, pronostiquant un vote à droite de ses parents, eux-mêmes peu politisés. En somme, une première victoire politique.

« L’école de la vie »

Le soir du 6 mai 2012, le jeune étudiant est défait mais pas abattu. Fier « d’appartenir désormais à un mouvement », ce premier revers n’entache en rien sa volonté d’engagement. Il se forge ses premières convictions politiques, des idées plutôt théoriques où le patriotisme prime : « j’ai l’amour de mon pays, je suis fier d’être français », martèle-t-il à plusieurs reprises. Avant de dégainer les valeurs traditionnelles de la droite, comme « celle du travail ». Son jeune âge et son manque d’expérience ne lui permettent sans doute pas encore d’avancer une réflexion politique plus personnelle.

Ce qui est certain, c’est que Pierre éprouve une profonde admiration pour la politique, dans le sens noble du terme : « L’engagement politique, c’est être proche des citoyens […] Je veux avoir un engagement sincère et ne pas être cloisonné dans mes valeurs». Avant de se donner un but plus précis, « celui de redonner le sourire aux gens». Après tout, sous la Grèce antique, la politique visait au bonheur des citoyens, avant que les sophistes n’introduisent l’art de la rhétorique et ne corrompent la cité Athénienne…

Le scrutin municipal a été pour Pierre l’occasion d’officialiser son engagement en s’encartant à l’UMP et en rejoignant l’équipe de campagne de Michel Havard.  « La campagne électorale, c’est l’école de la vie », affirme Pierre Bellicaud avec un regard pétillant, oubliant peut-être un peu vite que la politique, c’est aussi l’école du pouvoir.

Maxime Hanssen

Ex Service civique au #LBB. Diplômé d'une maîtrise d'Histoire après un mémoire de recherche sur l'histoire politique de la Hongrie. Journaliste à Acteurs de l'économie - La Tribune. En formation professionnelle à l'ESJ Lille Pro. Contributeur éternel au LBB et citoyen européen.

Voir tous les articles de Maxime Hanssen →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *