Le Lyon Bondy Blog a réalisé une émission sur la contraception à Radio Pluriel. Nous nous sommes demandé dans quelle mesure la contraception féminine pose problème. Pour cela, nous sommes allés rencontrer des acteurs et témoins sur le sujet.
En ce mois de mars dédié aux droits des femmes, le Lyon Bondy Blog a souhaité réaliser une émission sur un sujet omniprésent et inévitable pour les femmes : la contraception. Autorisée en 1967 en France, la contraception féminine est devenue remboursable par la Sécurité Sociale en 1974. Cependant, les moyens contraceptifs ont leur part d’ombre. Entre 2012-2013, éclate « la crise de la pilule ». La prise des pilules de 3ème et 4ème génération multiplie les risques de thrombose et serait responsable de plusieurs milliers d’accidents cardiovasculaires. Entre 2010 et 2013, le recours à la contraception orale a baissé, passant de 50 à 41 % chez les femmes de 15 à 49 ans selon l’Ined.
Des moyens contraceptifs masculins qui peinent à se faire connaître et reconnaître
Nous nous sommes également intéressées à la contraception masculine, car, oui, c’est un sujet qui concerne les deux genres. Alors que la contraception féminine est gratuite pour les 18-25 ans depuis le 1er janvier 2022, celle dite masculine peine à se faire reconnaître et être l’objet de recherches sérieuses.
Dans un premier temps, nous sommes allées rencontrer un des acteurs phares pour un meilleur accès à la contraception : le planning familial. C’est une association, au sein de laquelle se relaient chaque semaine des médecins, des gynécologues et des sages-femmes qui proposent des consultations sur la contraception féminine et masculine. Nous avons interrogé le docteur Noémie Gagnieux, médecin généraliste, (une des seuls d’ailleurs qui se penche sur la contraception masculine à Lyon) sur les stéréotypes ou les difficultés autour de la contraception. Elle explique : « Je reçois malheureusement beaucoup de patientes qui décrivent des maltraitances médicales ».
Nous sommes également allées à la rencontre de Estelle, mère de 3 enfants et aujourd’hui sans contraception, qui a connu plusieurs mésaventures avec ses différents moyens contraceptifs. Et afin de parler des effets secondaires, nous avons pu interrogé Carla, 21 ans, sur ses expériences compliquées. « J’avais très mal pendant mes règles, et ma gynéco ne m’a pas trop écouté parce qu’elle m’a prescrit la pilule Leeloo, la pilule de base et ça a accentué mes douleurs de règles x10. C’était insoutenable. »
Enfin, nous nous sommes rendus à un atelier de couture de ce qu’on appelle les jockstraps, des slips pour remonter les testicules, une méthode de contraception masculine thermique.
Là-bas, nous nous sommes entretenus avec Erwan Taverne, qui animait l’atelier. Il est le co-fondateur de GARCON, Association d’Action et de Recherche pour la CONtraception, qui se penche notamment sur la contraception pour hommes. L’association a pour but de diffuser les savoirs et savoir-faire contraceptifs. Aujourd’hui il estime qu’il y a « beaucoup à faire et trop peu de moyens, que ce soit humains et financiers » en termes de contraception masculine. Il enchaine : « Nous, aujourd’hui, on fait le boulot qui n’est pas fait par les institutions ».
C’était également pour nous l’occasion de parler contraception thermique et fiabilité avec Samuel, présent à l’atelier et membre du collectif parisien « Zéro millions », pour le développement des contraceptions testiculaires. Il organise aussi des ateliers pour apprendre aux personnes les différentes pratiques contraceptives, pour les mettre en contact avec des médecins spécialisés ou encore pour leur permettre de réaliser eux-mêmes leur propre contraception thermique.