Perrache : évacuation d’un campement à quelques semaines du marché de Noël

Les forces de l’ordre ont procédé ce mardi 21 octobre 2025 à l’évacuation d’un campement de fortune installé sous les voûtes de la gare de Lyon-Perrache (2ᵉ arr.), à la demande de la Métropole de Lyon. Un évènement qui témoigne d’une dure réalité sociale.

Le site abritait environ 25 personnes, principalement des hommes, vivant dans tentes et abris de fortune. Cinq occupants, âgés de 20 à 41 ans et de nationalités algérienne, marocaine, tunisienne et égyptienne, ont été identifiés en situation irrégulière et remis à la Police aux frontières (PAF).

Les autres occupants ont été pris en charge en vue d’une solution de relogement. La Métropole prévoit d’installer des dispositifs de protection pour empêcher toute réinstallation à cet emplacement.

Chaque année, le même constat : les plus précaires déplacés

L’année précédente, le 21 novembre 2024, un campement de personnes sans-abri avait déjà été évacué à Lyon en amont du marché de Noël, signe d’un schéma d’intervention récurrent. À Lyon, les opérations d’évacuation de campements précaires coïncident régulièrement avec l’installation du marché de Noël sur la place Carnot, qui débute cette année le 29 novembre. Il est situé à quelques mètres seulement des voûtes de Perrache, sur la place Carnot dans le 2ème arrondissement. Chaque automne, à l’approche de cet événement emblématique qui attire des milliers de visiteurs, les autorités procèdent à des « remises en ordre » de l’espace public.
Si la Métropole et la préfecture justifient ces interventions par des raisons de sécurité et de salubrité, leur calendrier interroge, tandis que la place Carnot s’illuminera pour célébrer la magie de Noël, la question sociale, elle, reste dans l’ombre.

Des chiffres qui témoignent d’une précarité persistante

Les évacuations répétées de campements de fortune à Lyon ne sont pas des faits isolés : elles reflètent une réalité sociale profonde. Selon l’INSEE, 3,5 millions de personnes en France sont mal logées ou sans domicile fixe. Cette précarité touche aussi les personnes sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF). En 2022, 134 280 OQTF ont été prononcées, mais seules 6,8 % ont abouti à une mesure effective d’éloignement, laissant un grand nombre d’individus dans une situation administrative et sociale très fragile, souvent sans accès au logement.

À Lyon, ces chiffres prennent une dimension concrète : les campements de fortune, comme celui évacué sous les voûtes de la gare Perrache, ou bien celui situé sous le pont de la gare Jean Macé qui abritais 40 tentes et 50 à 150 personnes, sont le reflet visible de cette crise structurelle du logement. Le manque d’alternatives conduit des centaines de personnes à vivre dans des conditions précaires, parfois à proximité des grands événements festifs ou touristiques de la ville.

Une mobilisation face à ces situations d’urgence

Plusieurs association et collectif mènent ainsi des actions pour lutter contre ces évènements et proposer des solutions viables pour les personnes sans-abri et plus largement les personnes en situation de précarité. À Lyon, l’association Alynea, Samu social se mobilisent et en 2024, elle a accompagné quelque 9 700 personnes, dont 5 000 sans-abris, et assuré chaque nuit l’hébergement d’environ 900 individus.

Article signée par Hydaya Qadwimi

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