Un bus sillonne la France en ce moment pour faire connaître la nouvelle legislation en matière de droit au logement social. Il a fait étape à Lyon
DALO, plus facile à dire que Droit au Logement Opposable, a été mis en place par la loi du 5 mars 2007. Elle designe l’Etat comme garant du droit à un logement ou un hébergement décent de toute personne qui ne parvient pas à y accéder ou s’y maintenir par ses propres moyens. Pour les associations d’aide au logement ce droit n’est pas assez connu, d’où cette initiative d’un bus DALO itinérant et installé mardi sur la place Bellecour.
Un jeune couple « mixte » comme on a pris l’habitude de dire, s’approche timidement, bras dessus bras dessous, puis monte dans le bus. Arrive ensuite un jeune homme, il expose sa situation : »je suis hébergé trois jours par-ci trois jours par-là, et j’ai du mal à trouver du travail à cause de cette situation ». On lui donne les coordonnées d’une association d’aide au logement des jeunes qu’il pourra contacter et qui l’aidera à trouver un toit. Un homme s’approche, se plaint d’avoir un logement très dégradé sans réaction du propriétaire et lance « les propriétaires sont plus puissants que Sarkozy! »
Ces quelques situations illustrent le quotidien de milliers de personnes dans le Rhône, pas de logement, logement insalubre, logement suroccupé… Une demande de logement social sur trois est concluante, et le bilan serait moins pire qu’ailleurs en raison « d’une volonté politique de la Ville de Lyon de produire des logements sociaux » selon les organisateurs. Pourtant l’offre d’hébergement – logement temporaire tel que foyer – ne permet pas de répondre aux besoins des ménages.
Concrètement recourir au DALO signifie que tout demandeur de logement social, peut saisir une commission (de médiation) qui statuera sous six mois soit en répondant favorablement et attribue un logement, soit oriente vers un hébergement, soit rejette la demande en motivant le rejet. Il concerne les personnes sans logement, sans réponse à leur demande de logement social, celles occupant des logements indécents ou insalubres, celles expulsées de leur logement et les personnes en logement transitoire depuis plus de 18 mois.
A partir du 1er décembre 2008, il sera possible de faire un recours contentieux en saisissant le tribunal administratif contre une décision de la commisssion reconnaissant le droit à un logement mais qui n’aurait pas été suivie d’effet dans un délai entre 3 et 6 mois.
Cette action d’information est plus que nécessaire pour ce miltant du logement des jeunes « je regrette simplement que le bus n’ait pas fait escale en banlieue là où nous recevons un très grand nombre de personnes sans logement et hébergées ».
En savoir plus : www.infodalo.fr
Fouzia Othman