Alors que la situation au Japon continue d’empirer, la crainte d’un incident nucléaire grandit en France, et notamment en région Rhône-Alpes.
Une « culture de sûreté » dans les centrales nucléaires
L’entreprise, société anonyme depuis 2004, est la principale entreprise de production et de fourniture d’électricité en France où près de 87 % de la production est d’origine nucléaire. Selon une « culture sûreté », EDF assure que la sécurité des centrales françaises repose sur le professionnalisme, le contrôle et la prise en charge de l’expérience des agents. Ainsi, en 2010, 2 300 000 heures de formation ont été dispensées, dont 353 500 heures sur les simulateurs, réplique parfaite de la salle de commande d’un réacteur dont sont dotées les 19 centrales nucléaires françaises. Le groupe insiste également sur les contrôles rigoureux et fréquents des installations, où des essais périodiques sont effectués afin de s’assurer du bon fonctionnement du matériel.
Par ailleurs, sous la tutelle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), EDF organise 450 visites de contrôles par an (pour une durée d’environ trois mois) sur l’ensemble des installations nucléaires. A ces contrôles s’ajoutent ceux menés par l’Inspection nucléaire. Rattachée au directeur de la division nucléaire d’EDF, elle réalise, sur l’ensemble des centrales, une soixantaine d’inspections, globales ou thématiques, par an. Mais si la sécurité est une réelle priorité, l’erreur peut parfois être humaine.
Des négligences humaines et matérielles
De leur côté, les associations antinucléaires telles que « Sortir du nucléaire » rétorquent que les anomalies de série s’accumulent sur les plus vieilles centrales françaises. Selon un rapport de la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE), EDF se fait régulièrement épingler par l’ASN. Elle relève notamment un manque d’effectif, d’informations et de rigueur dans le respect des « règles en matière de radioprotection », propices aux incidents nucléaires. A la centrale du Bugey, selon « Sortir du nucléaire », la dégradation se serait généralisée. Elle coïnciderait avec la mise en place en 2002 par EDF d’un « plan de restructuration drastique » dans les centrales nucléaires françaises, qui a donné lieu à plusieurs incidents sérieux.
Rappelons qu’en cas de forte exposition à la radioactivité, les risques sont réels: d’œdèmes cérébraux jusqu’à l’effondrement du système immunitaire, la mort peut parfois survenir dans les 48 heures. Dans le cas d’une radiation plus faible, les pathologies peuvent se déclarer des années plus tard mais ne sont pas pour autant moins lourdes de conséquences: perte de cheveux et des poils, cancers de la thyroïde, du poumon, ou encore destruction des globules et des plaquettes.
Aussi, si la sécurité est une forte préoccupation pour tous lorsqu’il s’agit du nucléaire, les inquiétudes à son égard restent fortes dans la région du Rhône, où cette ressource n’est pas près de s’épuiser.
Auteur : Hervé Savary