Vendredi 1 er avril, à Vénissieux, Nathalie Arthaud s’est saisie de l’actualité ukrainienne pour lancer un appel à l‘union internationale des ouvriers lors de son meeting, tout en éclaircissant la proposition phare de son programme.
Devant une assemblée de 600 militants de tout âge, dans une salle remplie, la candidate du parti Lutte Ouvrière (LO) portant 0,5% des intentions de vote, s’est présentée comme porteuse d’un message d’espoir pour les ouvriers du monde. S’inscrivant dans la tradition du parti, ce meeting est un moment d’encouragement à la lutte des classes. Mais, aussi une occasion pour rappeler que LO représente le peuple et ses revendications propres, au contraire d’autres candidats, comme Emmanuel Macron « le candidat le plus cynique, mais par là même, le plus sincère (…) promet du sang et des larmes ».
Au côté de Nathalie Arthaud, Michel Piot ouvre le meeting avec sérieux, mais non sans humour, en présentant les candidats Lutte Ouvrière des différentes circonscriptions. Il en profite pour dénoncer succinctement les conditions dans lesquelles chacun travaille : « Delphine est infirmière à l’hôpital de la Croix-Rousse (…) pour combler le manque de personnel, la direction veut les faire travailler 12 heures, de jour comme de nuit ». Le public est attentif, et ponctue chaque présentation par des applaudissements. Ce moment permet à l’assemblée de possiblement s’identifier dans les conditions de leurs candidats.
La Guerre comme conséquence directe du capitalisme
Nathalie Arthaud commence par s’adresser aux travailleurs de l’assemblée, et plus largement à ceux du monde entier. Se saisissant de la guerre en Ukraine, l’oratrice appelle à soutenir les peuples, à se voir en eux : « Comme nous, ils étaient ouvriers (…) enseignants, agriculteurs ». Elle rappelle que le peuple est la seule victime de ce contexte, et que chacun va l’être aussi, notamment car les pays tendent à participer à l’escalade de la violence. « Nous risquons une escalade guerrière ». Elle condamne alors les actions de Poutine, mais aussi celles de l’OTAN, qui fournit des armes à l’Ukraine. « La guerre en Ukraine, comme toutes celles qui l’ont précédé, ont toutes à voir avec l’ordre capitaliste ».
Dans une rapide énumération, la candidate évoque les différentes guerres : « en Irak, en Libye, au Mali, au Yémen ». Elle va ainsi expliciter la raison principale de la guerre : Le capitalisme. « Le capitalisme et la guerre sont indissociables », selon Nathalie Arthaud ; les conflits armés sont la conséquence d’une société d’exploitation, d’inégalités.
Un appel à l’union internationale des ouvriers
La candidate lance un appel, qu’elle espère retentira, à la révolution des peuples. Elle ne se présente pas comme la sauveuse suprême, mais comme une lanceuse d’alerte, porteuse d’un message empreint d’espoir et de salut. Ce message commence par rappeler aux travailleurs qu’ils existent, qu’ils sont une force motrice au fonctionnement des sociétés. Pour elle, le changement ne peut venir d’en haut : « Même si Mélenchon arrive au pouvoir, il ne pourrait rien faire contre le grand patronat et contre les financiers, sans la force sociale que représente les travailleurs quand ils se battent ». Elle invite les auditeurs à se battre, et même plus : Nathalie Arthaud tend une main aux révolutionnaires sceptiques, en les encourageant à rejoindre le combat.
En un mot, la candidate encourage à la révolution traditionnelle qu’est le « Grand soir ». Selon elle, la situation actuelle exprime l’urgence d’inverser les rapports de force, d’où son appel intarissable à l’Union internationale des travailleurs.
Un projet économique justifié
Ce meeting est aussi un moment pour lever le doute sur des points assez controversés du programme. La candidate justifie sa proposition pour le SMIC à 2000 euros net par mois : « 2000 euros de salaire net c’est un minimum pour ne pas à avoir à compter chaque euros ». Elle insiste bien sur le fait que cette proposition est valable pour tout le monde (retraités, handicapés) : « l’énergie, l’essence sont au même prix pour tout le monde » clame-t-elle. En tant que professeure d’économie éclairée, Nathalie Arthaud explique que ce n’est pas une proposition irréaliste, comme pourrait le dire ces opposants : « l’augmentation générale des salaires créerait une spirale inflationniste (…) quand leurs profits ou dividendes explosent, là il n’y a pas de problèmes ! » s’insurge-t-elle.
Un espoir en la jeunesse populaire
Nathalie Arthaud déplore aussi la précarité des quartiers populaires, et le fait que ces jeunes ne se sentent pas représentés. Elle les considère comme délaissés, victimes d’un racisme « décomplexé ». Selon elle, ces jeunes doivent avoir une place : « Cette jeunesse finira par se politiser si elle réalise qu’elle peut aussi faire les choses ». La candidate pense que chacun à sa place en politique, d’où la nécessité de porter la voix de chaque individu.
Le meeting se finit sur l’Internationale, chantée en cœur par les militants.
La rédaction