À Lyon, l’élection se fait par arrondissement. Chaque arrondissement est doté d’un conseil élu qui désigne un maire. Cette année, la loi prévoit que les conseillers communautaires (représentant les communes au sein des communautés urbaines) sont élus en même temps par un vote et pour la même durée – six ans- que les conseillers municipaux. Concrètement, le bulletin de vote contient les deux listes : une pour les conseillers communautaires et une pour les candidats à la mairie. Les conseillers d’arrondissements siègent au conseil municipal selon une répartition proportionnelle et en fonction de l’importance démographique de l’arrondissement. C’est le conseil municipal qui élit le maire de la ville. Lyon compte 221 conseillers d’arrondissements dont 73 conseillers municipaux. L’enjeu des municipales à Lyon n’est donc pas forcément la mairie centrale (que Gérard Collomb est bien engagé à remporter pour un troisième mandat consécutif) mais plutôt la présidence du Grand Lyon, que la droite espère rafler. Pour cela, il faudra que la liste UMP-UDI reprenne certains arrondissements comme par exemple le troisième et le cinquième. Tour d’horizon.
Créé en 1852 au moment de la fondation des cinq premiers arrondissements de Lyon, le 5ème présente un poids électoral modéré dans la conquête de la mairie, avec 8 conseillers municipaux et 24 élus potentiels. L’intérêt réside plutôt dans la candidature de Michel Havard, grand favori du secteur (UMP-UDI), également dans la course à l’Hôtel de ville. Fief historique du centre-droit jusqu’en 2001, le 5ème est depuis administré par la socialiste Alexandrine Passon, qui ne se représentera pour une nouvelle mandature. C’est Thomas Rudigoz qui reprend l’écharpe rose. A noté que le Front national peut créer la surprise. Au-delà des tribulations électorales, voyons sur le terrain quels sont deux principaux enjeux.
– Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le bas du 5ème arrondissement est devenu pour certains lyonnais infréquentables, de par l’implantation importante du mouvement nationaliste. Pour tous les candidats, il faut assainir cet espace. Le candidat Front de gauche, Benoit Roux précise que « ce quartier doit revenir à tous. »
– La question du transport a été évoquée à de nombreuses reprises par les têtes de liste. Le 5ème cristallise cette interrogation sur plusieurs points : Michel Havard veut prolonger la ligne B jusqu’à Saint-Paul pour désengorger le C3, la ligne la plus empruntée du réseau TCL (55 000 voyageurs quotidiens), tandis que les socialistes souhaiteraient fusionner les deux voies de bus afin d’augmenter la fréquence. Christophe Cédat, sur idée de la tête de liste centriste Eric Lafont (Centre) propose quant à lui un aérotram partant du Parc de la tête d’or en passant par Fourvière, jusqu’à Perrache.