Avant le premier tour des élections municipales de Givors qui aura lieu ce dimanche 5 décembre, le Lyon Bondy Blog est allé rencontrer les candidats des 6 différentes listes. Pour cette quatrième interview, nous avons interrogé l’ancien maire de Givors dont l’élection a été invalidée par le Conseil d’État il y a un mois, Mohamed Boudjellaba (gauche écologiste).
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Mohamed Boudjellaba, j’ai 52 ans, je suis marié, j’ai 4 enfants et je suis l’ancien maire de Givors. Je me présente à cette élection parce que je suis un homme politique local qui a envie de changer la vie de ses concitoyens et transformer Givors, qui n’est à mes yeux pas suffisamment mise en valeur.
Vous étiez-vous préparé pour cette seconde élection ?
Non, ce n’est pas forcément quelque chose à laquelle on se prépare. Par contre, c’est un combat que j’ai décidé de mener car j’ai le sentiment qu’il y a une forme d’injustice à notre égard.
Quels sont les enjeux principaux de Givors ?
Il faut remettre Givors sur les rails. On souhaite fonder une nouvelle maison de santé pluriprofessionnelle, une nouvelle crèche de 60 berceaux d’ici la fin du mandat, un nouveau groupe scolaire avec une cantine pour tous. Également, on va augmenter le nombre de policiers municipaux et moderniser notre système de vidéoprotection. Nous voulons aussi ramener des entreprises pour créer des centaines d’emplois sur le territoire.
Quelle est votre relation avec la métropole ?
On travaille main dans la main avec la métropole. On s’inscrit pleinement dans la métropole avec un soutien plein et entier du président de la métropole Bruno Bernard.
On entend assez peu parler de Givors contrairement à d’autres communes du Rhône comme Villeurbanne. Comment redonner de l’attractivité à Givors ?
Il y a 59 communes dans la métropole, peut être que Villeurbanne communique aussi un peu plus que les autres, mais on fait beaucoup de choses à Givors avec la métropole. On achète des commerces, on refait nos voiries, on a pris des mesures concernant la propreté de la ville avec une collecte de ramassage des ordures ménagères supplémentaire. Nous travaillons ensemble sur de futurs projets notamment sur le quartier des Vernes. Il faut faire de Givors une ville apaisée et agréable à vivre. Nous avons des atouts ; nous sommes à la fois à la campagne et à la ville.
Comment on apaise cette ville justement ?
On a déjà commencé à le faire. Moi, je suis là pour protéger nos concitoyens. Il faut demander plus d’effectifs de police nationale comme j’ai pu augmenter la police municipale et faire en sorte que les gens se sentent en sécurité dans notre ville.
Givors compte plusieurs conseils de quartiers, est-ce que la démocratie participative est caractéristique de Givors ?
La notion d’échange et de dialogue est une caractéristique de Givors qui est un peu plus prégnante qu’ailleurs, oui. On discute beaucoup, on partage et ensuite on prend des décisions. Aujourd’hui, on est en train de repenser notre modèle de concertation et de discussion. À la fois il va y avoir des projets qui vont être discutés avec l’ensemble de la ville et à la fois nous avons mis en place un budget participatif à hauteur de 100 000€ qui va être discuté par quartier avec les habitants.
L’année dernière, le taux d’abstention aux municipales à Givors était d’environ 70%. Comment donner envie aux Givordins d’aller voter ?
C’est malheureusement assez connu l’abstention à Givors et ça fait partie des choses, avec la nouvelle équipe municipale, sur lesquelles on œuvre. On doit travailler pour faire en sorte que la démocratie puisse agir au mieux et sur l’ensemble dans la commune. Il faut faire participer les gens et notamment les jeunes à la vie démocratique de leur ville. Il faut sensibiliser à la vie politique, aux transformations qu’on peut faire sur la ville. C’est un travail au quotidien.
Avez-vous des projets de constructions ou de rénovations ?
On a arrêté tout projet de logements sociaux à Givors parce qu’on estime qu’il y en a suffisamment et qu’aujourd’hui on autorisera uniquement les projets d’accession à la propriété. Amener les gens à acheter c’est le travail des promoteurs, c’est eux qui font les projets et nous on valide. Sur l’habitat social, l’idée, c’est de moderniser pour rendre du pouvoir d’achat aux habitants. Il faut revoir l’enveloppe énergétique. Quand vous dépensez 800 € de chauffage par an pour un logement social de 50 m², avec une enveloppe énergétique, vous divisez pratiquement par deux la note de chauffage. C’est vous donner plus de pouvoir d’achat aux personnes qui en ont très peu. Ces projets de rénovation thermique se font avec les bailleurs sociaux et ce sont des choses qui mettent du temps, mais on y travaille !
Concernant les transports, comment comptez-vous faciliter les déplacements des Givordins ?
Nous demandons à ce que nous soyons relayés plus facilement, que ce soit entre Givors et Lyon mais aussi Vienne parce qu’on est à la croisée des chemins. Et puis Brignais avec un tram-train pour lequel on demande un financement à la région. On doit développer les modes doux avec le vélo et les transports en commun avec le Sytral et la SNCF. On doit limiter les déplacements en voiture. Et pour ça, les Givordins doivent pouvoir se déplacer le plus simplement dans notre ville et la métropole en transport en commun. Aussi, on mettra en place des cars interquartiers pour amener les gens soit à la gare, soit dans les différentes administrations. Ce sont des choses que nous sommes en train de construire.