Avant le premier tour des élections municipales de Givors qui aura lieu ce dimanche 5 décembre, le Lyon Bondy Blog est allé rencontrer les candidats des 6 différentes listes. Nous sommes partis à la rencontre de Christiane Charnay, ancienne maire de la ville et candidate Gauche Unie. Elle nous reçoit avec son directeur de campagne Yves Cotten. Suite et fin de notre entrevue avec la candidate.
En terme de logement, quels sont vos projets de rénovation ?
On va redynamiser le service logement mis à mal ces derniers 15 mois. On a pas mal de logements sociaux mais aussi de la mixité puisqu’on a des constructions nouvelles avec un apport de copropriété. On appelle ça « le parcours de l’habitant de Givors » qui peut démarrer dans un logement social et pouvoir acquérir un logement. Je trouve que c’est important de maintenir ce parcours résidentiel pour les Givordins.
YC : Sachant que la mairie ne fait pas les rénovations, elle doit cependant les promouvoir. Il y a un quartier qui a un problème là-dessus, c’est le quartier des plaines. On s’est engagés à animer une concertation avec les bailleurs sociaux parce qu’il y a un vrai problème d’insalubrité. C’est tout la problématique de Givors : on a beaucoup de logements anciens, les bailleurs ont été mis a mal par des lois successives qui ont réduit leurs moyens. C’est une bataille au quotidien de leur demander de faire les rénovations qui conviennent.
En 2018, il y avait un peu plus de 20 000 habitants à Givors. Quels sont les moyens mis en œuvre pour construire plus de logements ?
Pour l’instant, on répond aux demandes de logement à Givors, donc ce n’est pas envisagé.
YC : On n’est pas pour la bétonisation. Il faut plutôt rénover les habitations et les quartiers. C’est un souhait des habitants.
Quels moyens comptez-vous mettre en œuvre pour la mixité sociale ?
Des copropriétés mises en place par les bailleurs privés, il y en a eu pas mal. Après je trouve que la mixité sociale dans nos quartiers n’empêchent pas le vivre ensemble donc pour nous, ça ne crée pas de tensions particulières.
Qu’est ce que vous allez mettre en place avec la région pour les train ? Et les TCL ?
On demande un RER, on souhaite que le cadencement soit plus dense surtout en heure de pointe. On va travailler étroitement avec la région pour être entendu, parce que ça fait un petit moment qu’on le réclame. Après avec les TCL, je dis souvent que, du fait qu’on soit dans la métropole, on devrait avoir les mêmes services que les autres communes métropolitaines. Ce qui n’est pas le cas et ce n’est pas normal. Donc on travaillera avec le SYTRAL pour avoir le même service que les Lyonnais.
YC : On a des projets précis pour privilégier les services en commun : on va donc favoriser les services de parking près des gares et l’offre de parkings sécurisés à vélos dans les gares et les quartiers. Les habitants ont des logements mais si il n’y a pas de parkings dans les quartiers, ils ne prennent pas de vélos. Il faut aussi travailler tout le plan de circulation de la ville. On va faire une étude préalable pour montrer à la métropole les nécessités. Il y a des milliers de voitures qui traversent la ville, il faut couvrir l’autoroute. Dans les projets concrets, on veut faire 2 gares d’autopartage : ce sont des gares où les personnes attendent leur covoiturage et ont un point pour recharger leur téléphone. On veut aussi développer un service public du télétravail. Aujourd’hui, sur les 4 500 Givordins qui travaillent à l’extérieur de la ville, il y en a une partie, probablement plusieurs centaines, qui pourraient travailler de chez eux. Seulement, ils ne peuvent pas car leur logement ne le permet pas. Donc, en créant une offre pour le télétravail, on veut permettre à ces gens-là de ne pas bouger pendant quelques jours. Ils vont ainsi gagner du temps et de l’argent. Concernant les TCL, on va demander de nouveaux arrêts de bus dans plusieurs quartiers. Et on va créer une navette mini-bus, pour des quartiers comme les Bans, pour se rendre au centre-ville.
Le chômage est en augmentation depuis 2008. Comment allez-vous développer l’emploi et l’insertion ?
Il y a déjà pas mal de structures qui travaillent sur le chômage : la mission locale, le pôle emploi. On va continuer de travailler avec elles. Créer de l’emploi, c’est aussi se développer économiquement et attirer de nouvelles entreprises. C’est important.
YC : On va faire un plan avec les commerçants. Dedans, il y a la création de nouvelles entreprises, mais aussi l’insertion des jeunes.
Sur la question de la préservation de l’environnement, quelles sont les mesures que vous allez mettre en place dans la ville pour les questions écologiques ?
Dans notre programme, on met en priorité des espaces verts, notamment dans nos écoles. On a aussi, dans le quartier de Bans, la proposition d’une véritable forêt urbaine. Les 2/3 de Givors sont en zone verte. On doit les préserver !
YC : En face de nous, certains disent que nous sommes la liste écologique. Si l’on parle d’écologie à Givors, on doit d’abord parler du problème de la circulation et des transports. On peut faire de l’écologie de surface, mais le vrai problème c’est ça. Ce qui fait que les gens ressentent un problème d’environnement ici à Givors, c’est pas parce qu’il y aurait un manque d’espace vert mais parce qu’ils respirent des cochonneries toute la journée et parce qu’on a un problème de transport. Pour mettre en place la transition écologique, il faut mieux gérer le transport à Givors. Les Givordins roulent toute la journée et ça provoque des bouchons, surtout vers 18h. Ça, c’est le priorité avec la Métropole.
Le rôle de la municipalité, c’est de donner envie aux gens d’utiliser d’abord les transports en commun pour aller à Givors : seulement 11% des trajets se font en transports en commun. Pourquoi ? Parce que c’est mal desservi. On est au milieu de tout mais avec une mauvaise desserte. Donc la question de l’environnement, ce n’est pas de distribuer des poules ou de faire du compost dans un coin. Surtout qu’avec le compost, il faut faire attention ; on avait mis des boites de compost un peu partout, maintenant les gens nous demande une dératisation. Donc l’écologie est traitée de deux manières dans notre programme : le transport et le volet éducation-jeunesse.
Comment mettre les jeunes au cœur des politiques de la ville ?
Les jeunes sont au cœur de notre programme. Ils seront, par exemple, au cœur des missions locales, qui sont des structures s’occupant des jeunes de 16 à 25 ans. On travaillait avant avec eux et on continuera.
YC : On a un volet éducation et parentalité, donc on a vraiment inclut ça dans notre programme.
Le waterpolo est le sport ‘’phare’’ de la ville. Quels sont les autres sports que vous allez développer davantage ?
On pense que le sport est important, on a énormément de clubs sportifs dans la ville : le rugby, le foot, le judo, la boxe… On a une quarantaine d’associations sportives. Donc on va les aider a se développer et à les faire rayonner à Givors.
YC : Il y a une infrastructure sportive très importante à Givors. La ville a été classée comme « Ville Active et Sportive » en 2017. Le problème, c’est qu’avec la désorganisation des services, on a plus de lignes d’ensemble et les clubs nous l’ont dit : ils vivent tous chacun de leur coté alors qu’avant, il y avait une sorte de communauté sportive. Là, on a décidé de faire « les états généraux du sport à Givors ». On consultera tous les clubs pour éviter qu’ils aient une vision trop fermée de leur sport. Comme beaucoup de jeunes veulent faire du sport, ils se doivent d’avoir une vision de la jeunesse givordine pour les intégrer dans leur club. Grâce à nos « états généraux », on a une vision sur 10 ans pour que Givors redevienne une pépinière qui fait des champions.
CC : À Givors, on a des structures qui répondent aux enjeux des associations sportives : un parc des sports, un gymnase dans le sud de la ville… Mais en effet, il faut remettre du lien entre toutes les associations sportives de Givors pour qu’elles assurent vraiment un rôle social auprès des jeunes.
Entre le théâtre de Givors, la MJC et le pôle culturel Madiba, est-ce que selon vous la ville laisse assez de place à la culture ?
Il y a une programmation importante à Givors : théâtre, conservatoire, associations culturelles, expositions… On a une activité très riche. On la maintiendra bien sûr. On peut sortir tous les soirs à Givors, parce qu’il y a des animations proposées par les associations culturelles.
Il n’y a qu’une seule maison de santé et un hôpital pour Givors. Selon vous, est-ce que tous les moyens sont mis en œuvre pour la santé des givordins ?
On est très inquiets par rapport à l’hôpital de Givors, qui commence à fermer ses urgences. On a toujours ce projet de centre de santé municipale et la problématique de Givors, c’est le manque de médecins traitants. Il faut absolument en retrouver à Givors. C’est évidemment un problème qui ne touche pas que notre ville, mais à travers ce projet de centre de santé municipale, on va essayer de répondre à cette demande. On va se battre, notamment avec l’ARS, pour qu’on aide Givors sur ce volet-là.
YC : On veut créer ce centre de santé municipal, qui n’est pas pareil qu’une maison de santé. On avait commencer à le faire mais ça n’a pas abouti.
Comment a été géré la vaccination ? Avez-vous peur de la 5ème vague ?
Je n’aime pas trop critiquer ce qui a été fait… C’est à partir de l’hôpital qu’il y a eu un centre de vaccination ; on aurait pu mettre un centre de vaccination à la mairie à disposition des habitants. Ça été mis en place par la bonne volonté des médecins et infirmières, mais ça n’a pas été suffisant. Nos habitants sont allés se faire vacciner ailleurs, comme tout le monde. J’ai géré la crise du Covid en 2020 et je pense l’avoir bien gérée. On s’est retrouvés face à des difficultés pendant cette crise et j’espère que cet 5ème vague ne va pas impacter autant la vie de nos concitoyens.