par À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’Institut français de la civilisation musulmane (IFCM) a accueilli une exposition consacrée aux combattants venus d’ailleurs qui ont participé à la Résistance. Une initiative largement saluée par les visiteurs.
Le week-dernier, a l’occasion des journées du patrimoine. L’IFCM a ouvert ses portes à une exposition singulière, dédiée à la mémoire de combattants étrangers engagés dans la Résistance française. L’événement est porté par Brahim Zennaf, auteur du documentaire Mémoire oubliée, et Kamel Mouellef, scénariste de bandes dessinées historiques (Turcos et Les résistants oubliés), qui s’attachent à redonner vie à des destins effacés du récit national.
On y découvre l’histoire méconnue de syndicalistes, ouvriers, hommes et femmes venus du Maghreb, d’Arménie, d’Inde, de Russie ou encore d’Afrique noire. Tous ont contribué, parfois au prix de leur vie, à la défense de la liberté et de la dignité humaine en France.
« Partager le destin de la France dans ses heures les plus glorieuses n’exigeait pas d’être né sur son sol, ni de se limiter à une seule culture », rappelle Bertrand Debeaux, syndicaliste Force Ouvrière, rencontré sur place. Il souligne aussi l’engagement des femmes, longtemps relégué au second plan, dont le sacrifice mérite aujourd’hui une reconnaissance pleine et entière.
La mémoire au service du présent
Pour Bertrand, cette exposition constitue « une nécessité ». Selon lui, elle devrait même être intégrée aux programmes scolaires, en s’appuyant notamment sur les bandes dessinées de Kamel Mouellef : « Ce sont des outils pédagogiques extraordinaires pour transmettre à nos enfants une partie de l’histoire encore trop méconnue », insiste-t-il.
Et de conclure : « À une époque où la défiance et la division fragilisent notre société, ces exemples lumineux rappellent qu’une France unie est possible autour de valeurs partagées. »
Des visiteurs touchés
Shintaro, professeur de Sciences-po à Tokyo , « J’ai trouvé l’exposition ainsi que le documentaire, tres intéressants pour me permettre de decouvrir cette aspect que je connais mal sur l’histoire de la France et de la comparer avec l’histoire coloniale japonaise»
L’exposition a suscité de nombreuses réactions comme celle de :
Rayan, étudiant, témoigne : « C’est une expérience enrichissante, presque comme un voyage dans le temps, qui met en lumière la richesse de la diversité. Elle invite à réfléchir sur ce qui nous unit et montre que la diversité est une composante essentielle de ce qu’est être français aujourd’hui. Ce type d’initiative devrait absolument être partagé dans les écoles, les quartiers, et même auprès des institutions comme la police, pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle. »
Anthony, professeur, confie : « L’exposition fut un voyage culturel à travers le temps et nous a permis de plonger dans un univers fascinant. Quant au documentaire sur la mosquée, il m’a apporté une part d’histoire que je ne connaissais pas. À travers l’intervention de personnalités comme le Père Delorme, j’ai senti une profonde envie d’œcuménisme. »
Driss, professeur de lycée : « L’expo est très bien. Ça montre que nous avons toujours été proches de la France. »
Belkacem, fonctionnaire : « Devoir de mémoire. Les deux expos se complètent bien. C’est important d’avoir ces deux supports, cela permet une immersion totale dans un sujet comme celui-ci. »
Cette initiative doit beaucoup à des passionnés comme Brahim Zennaf (Association le Grain), et Mohamed Amrani (Association le Grain). Kamel Mouellef , passionné d’histoire et auteur de B.D aime rappeler cette phrase de Missak Manouchian, prononcée devant ses juges : « Vous avez hérité de la nationalité française, nous l’avons méritée. »
Par Azzedine Benelkadi
