Lil Fish, voyage entre trip hop et bass music

A l’occasion de la sortie de son nouvel EP « Organic », Lil Fish a accordé une interview au Lyon Bondy Blog. Parcours, projets, musique, Lil Fish a répondu à nos questions avec la passion qui l’anime dans son travail.

Lyon Bondy Blog : Pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Lil Fish : Je m’appelle Fabien, j’ai 29 ans. Ça fait environ 10 ans que j’ai mis le nez dans la musique, notamment la musique électronique. Quand j’étais plus jeune, j’écoutais de tout.  Pendant un moment j’écoutais du rock, ensuite du rap, du rap français, etc… De temps en temps j’écoutais aussi des groupes plus électro, comme The Chemical Brothers, The Prodigy. C’était surtout ça les deux gros groupes quand j’étais jeune. Je les ai découvert via mon oncle, qui écoutait beaucoup de musique électronique et qui était bien dans le mouvement techno à cette période-là. Finalement, j’ai un peu baigné dans la musique électronique quand j’étais jeune, et j’avais bien accroché ces deux groupes. De là, ça m’a amené à d’autres choses en fouillant un peu. Depuis cette époque, je dois avouer que je suis resté un peu bloqué sur la musique électronique.

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LBB : En écoutant tes musiques, on voit que tu aimes varier les sonorités et que tu es assez diversifié, comme entre Organic et Theory.

Lil Fish : Oui, c’est vrai. Theory est plus énergique, un peu plus énervée alors que d’autres sont plus planantes, plus dans l’image, dans le voyage. Après, j’ai écouté beaucoup de trip hop, et je pense que c’est ce côté-là qui m’a attiré, un peu plus chill, plus lent dans le tempo, et je pense que cela se retrouve dans ma musique aujourd’hui. Il y a des artistes comme Bonobo ou Amon Tobin, pour citer uniquement les plus connus , qui m’ont beaucoup influencé. Le label Ninja Tune et le label Warp Records, pour le coté expérimental, m’ont donné goût à ça et m’ont donné envie de faire de la musique électronique.

 
 
LBB : Pourquoi ce nom d’artiste, Lil Fish ?

Lil Fish : C’est une manière de dire qu’on est tous comme des petits poissons, au milieu d’un océan. L’idée c’est que si on est tous réunis, tous les petits poissons peuvent former un gros poisson et bouffer celui qui est entrain de nous mettre la misère (rire). Il y a donc un petit message derrière mon nom de scène !

LBB : Comment tu as commencé à faire de la musique ? Tu y as toujours touché un peu, ou tu es tombé dedans d’un coup ?

Lil Fish : J’avais commencé à bidouiller avec mon pote d’enfance. On avait découvert tout ça, comme beaucoup d’autres, je pense. On a commencé à bidouiller sur les logiciels, c’était ce que c’était (rire)! Plus tard, mon oncle m’a offert un CD des Birdy Nam Nam, le premier. Il y avait un DVD dedans, dont je me souviens bien. On voyait le groupe qui faisait de la musique sur quatre platines, et ça nous avait marqué. De là, ça m’a donné envie d’acheter des platines, et j’ai commencé comme ça. J’avais une table pour scratcher, faire des effets. Finalement, j’ai branché ça à l’ordinateur et j’ai commencé à faire des beats.

LBB : Comment tu qualifierais la scène électronique à Toulouse ?  
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Lil Fish : La scène électro est intéressante à Toulouse. Le milieu « underground » est assez développé. Il y a une grosse scène bass music, donc je m’y retrouve là-dessus. Les gens aiment beaucoup la drum and bass, le dubstep marche très bien également, et le hip hop aussi. Il y a un bon public à Toulouse !

LBB : Tu utilises des titres frappants, comme Theory, Apologize, Organic, etc. Est-ce qu’il y a une signification, un message transmis à travers tes musiques ?

Lil Fish : Il y a une histoire, une trame, oui. C’est un appel à prendre du recul sur nous, sur notre condition en tant qu’humain, notre temps sur cette planète et ce qu’on en fait. J’avais une volonté d’évoquer tout ça avec des titres marquants. Je pense notamment à Apologize, qui serait une manière de s’excuser pour ce que l’on fait. J’ai ce côté « nature » et j’aime bien le mettre en avant dans ma musique. Finalement, c’est toujours la nature qui prendra le dessus, et je voulais aborder ce thème dans mes musiques. Je me dis que si je peux toucher trois personnes, alors elles pourront aussi en faire tilter trois autres, et ainsi de suite.

LBB : Comment tu qualifierais ta musique ?

Lil Fish : Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de style défini, par rapport à avant où beaucoup d’artistes étaient mis dans telle ou telle case. Maintenant, il y a tout qui se mélange, donc c’est assez dur à dire. Pour citer quelques mots qui définissent ma musique, je dirais l’idée du voyage, de s’évader psychiquement, le côté énergique et tribal presque. J’ai aussi ce côté musique du monde, avec des instruments provenant d’un peu partout. Finalement, la global bass définit assez bien ce que je fais, c’est un style de musique qui se développe en ce moment.

LBB : Est-ce que tu dirais que la France est un bon pays pour se développer en tant qu’artiste ?

Lil Fish : De manière personnelle, il y a des gens qui m’ont aidé, clairement. Je pense à CloZee par exemple, qui m’a beaucoup soutenu et qui me soutient encore. Il y a aussi les labels avec qui j’ai travaillé qui, par définition, te soutiennent sur ton projet. J’ai fait beaucoup de collaboration également, j’adore ça. Mais ce n’est pas vraiment de l’aide en soit, c’est plutôt un échange. En France, le sentiment que j’ai, et qui n’appartient qu’à moi, c’est que l’on est chacun dans son coin. En musique électronique en tout cas, on a du lourd en France, il y a des pointures, mais on se rend compte que chacun fait son projet. Par la force des choses, chacun à sa vie et n’a pas forcément le temps, moi le premier d’ailleurs ! J’ai l’impression que c’est différent aux Etats-Unis. Organic est sorti sur un label aux Etats-Unis, qui s’appelle Gravitas Recordings. Ça m’a apporté une visibilité là-bas, et je vois qu’il y a tout de suite beaucoup plus de soutiens. Les gens viennent t’écrire, des artistes qui sont en place viennent t’écrire spontanément, c’est complétement différent. On dirait qu’il y a une compétition en France qui ne devrait pas exister, et qui n’existe pas outre-Atlantique.

LBB : Est-ce que tu as des projets futurs ou en cours ?

Lil Fish : Oui, c’est mon deuxième projet ! On a monté un groupe mêlant hip hop, soul, funk, jazz. Le groupe s’appelle SupaChill. Mister French Wax et moi sommes les deux beat maker, on fait les instrus. On est accompagné d’une chanteuse soul, d’un rappeur anglais, et de trompettes, trombones, flûtes et basses. Donc on est une grosse formation ! On a sorti notre premier album en octobre, sur un label bordelais, Banzai Lab. On a fait nos premiers festivals et notre première tournée durant ce printemps-là. Il y a encore ce côté trip hop, assez festif, j’invite tout le monde à écouter ! :)

 

Organic et The Lost Voices, disponibles sur soundcloud :

      Lil-Fish-3-The-Lost-Voices-ft.-CloZee
      Lil-Fish-5-Organic

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