Mercredi 13 janvier, un collectif d’étudiants lyonnais a officiellement lancé une pétition afin de demander le retour des cours en présentiel. Sujets à des difficultés de concentration, certains étudiants vivent mal le distanciel. Ce vendredi 22 janvier, des actions de sensibilisation devraient être relayées dans toute la France.
Si la fermeture des universités en mars puis en novembre 2020 a été mal vécue pour beaucoup, des étudiants ne renoncent pas et se mobilisent pour obtenir la réouverture de leur établissement scolaire. C’est pourquoi face à l’inaction du gouvernement et à l’indifférence des pouvoirs publics, un collectif d’étudiants de Lyon a officiellement lancé, ce mercredi 13 janvier, une pétition demandant la remise en place des cours en présentiel. Le 20 janvier, la pétition avait dépassé les 800 signatures.
Une pétition qui vise le gouvernement
La pétition dénonce la “non-prise de parti” du gouvernement sur l’avenir de la jeunesse française et sa volonté de garder les cours en distanciel. « On veut faire prendre conscience au gouvernement qu’il faut prendre des mesures fortes pour résoudre les véritables problèmes de cette crise qui met notamment en exergue la précarité étudiante (…) Lors du premier confinement nous n’avions pas assez de hauteur pour se rendre compte qu’en réalité, ce ne sont pas les cours en université qui pouvaient créer des cas de contaminations, mais plutôt ce qu’on fait autour des universités », explique Laurine, initiatrice de la pétition. Celle-ci n’est pas restreinte aux étudiants français mais est ouverte à toutes et à tous : « Ce phénomène massif concerne absolument tout le monde, même les personnes qui sont actives dans la mesure où les étudiants et les jeunes sont l’avenir du pays et qu’il ne faut absolument pas délaisser ça », dénonce-t-elle.
Un plan d’action pour sensibiliser le public et les décideurs
La pétition n’est pourtant au 20 janvier que diffusée dans les groupes des différentes promotions de chaque université lyonnaise. « Cette pétition n’a pas encore vraiment été médiatisée », explique Laurine. Afin de sensibiliser encore plus la population, les étudiants prévoient de mener des actions à visée nationale ce vendredi 22 janvier. Ils souhaitent entre autres occuper les places des bibliothèques universitaires des villes pendant 2 heures pour montrer leur opposition aux décisions prises par le gouvernement. « Le but de cette action est de montrer qu’on est capable d’étudier avec les gestes barrières, que nous ne sommes pas des enfants et qu’on peut nous faire confiance. Que tout se passera bien et que Frédérique Vidal (ministre de l’enseignement supérieur) a tort de ne pas le croire ! », éclaircit l’initiatrice du mouvement. « Il faut passer à l’étape supérieure, les témoignages qui dénoncent les conditions étudiantes doivent être pris en compte. Il s’agit d’un soutien aux doyens, professeurs, présidents d’universités et un complément pacifique et légal aux manifs.»
Un mouvement qui prend de l’ampleur dans toute la France
Les étudiants lyonnais ne sont pas les seuls à demander une réouverture des universités et la mise en place de cours en présentiel. Ils collaborent avec des collectifs de plusieurs autres villes en France, comme Mulhouse : « C’est un collectif d’étudiants d’abord de Lyon, mais les élèves de Mulhouse nous ont rejoints. C’est d’ailleurs eux qui ont fait grand bruit en lançant leur tribune, récoltant plus de 35 000 signatures. Il y a quelques semaines on s’est allié avec eux dans le but d’entraîner d’autres villes à faire la même chose pour que plein de pétitions se créent dans la France entière et qu’on puisse reprendre les cours en présentiel », élucide Laurine. La pétition est gérée par une cinquantaine d’organisateurs étudiants de Lille, Strasbourg, Paris, Mulhouse, Annecy et Lyon. « On est extrêmement motivés et animés par nos convictions », appuie-t-elle. Preuve de la massification du mouvement, les étudiants de Sciences Po Paris devraient également rejoindre leurs rangs dans les prochains jours.
Un collectif d’étudiants déterminés à reprendre les cours en présentiel en prévoyant de mener différentes actions dans les prochains jours, pour dénoncer les mesures du gouvernement. Le collectif fait également part de revendications sur le long terme : “On aimerait la création d’un chef d’antenne pour des consultations gratuites chez les personnels de santé notamment les psychologues, et d’une augmentation du budget dédié à l’enseignement supérieur et l’éducation qui ne fait que baisser.”