Le 9 juin, à la suite des élections européennes, le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.
Depuis sa réélection en 2022, le Président Macron et son gouvernement ont été contraints de former des alliances de circonstance pour poursuivre la politique réformiste initiée en 2017. Avec seulement une majorité relative de 250 députés en 2022, les votes à l’Assemblée nationale nécessitent des alliances temporaires. La décision de dissoudre l’Assemblée a surpris le peuple français et la majorité au pouvoir. Pendant une semaine, les discussions sur les alliances politiques se sont intensifiées pour élaborer la meilleure stratégie afin de déloger le parti présidentiel en place depuis 2017.
Une élection express
Quatre groupes distincts se sont formés pour les élections qui se tiendront ce dimanche 30 juin : le nouveau Front populaire (allant de la social-démocratie jusqu’au NPA) avec le retour de certaines figures du PS comme François Hollande. Renaissance, le parti présidentiel, se présente comme à son habitude avec le Modem. Les LR s’allieront à leurs partenaires naturels, les Centristes et Nouvelle Énergie, voire Horizons d’Édouard Philippe. Le Rassemblement national, quant à lui, cherche à déstabiliser de l’intérieur deux partis, les LR et Reconquête, pour reprendre du terrain, notamment avec Marion Maréchal Le Pen. Ce parti d’extrême-droite tente par ces manœuvres de devenir le principal rassembleur à droite, un objectif qu’Éric Zemmour (Reconquête) avait déjà poursuivi en 2022.
Interview Cécile Michel (Nouveau Front Populaire)
Interview Marc Lavoye (Renaissance)
Le torchon brûle entre les LR et leur président
Ce n’est pas la première fois que des tensions éclatent entre le RN et les LR. Deux exemples marquants du passé : en 1983, Jacques Chirac soutient la candidature de Jean-Pierre Stirbois (FN) à la mairie de Dreux. Déjà à l’époque, les critiques fusent de toutes parts, tant de la droite que de la gauche. En 1998, lors de l’élection régionale en Rhône-Alpes, Bruno Gollnisch avait exprimé son soutien à Charles Millon, ce qui avait conduit à l’invalidation de l’élection, bénéficiant ainsi à Anne-Marie Comparini.
Alors que tout le monde s’attendait à une alliance entre les LR et Renaissance, Éric Ciotti a surpris tout le monde. En effet, le président des LR a déclaré son soutien au couple Bardella-Le Pen, dans l’espoir de rassurer son électorat et de se rapprocher de la mairie de Nice en 2026. Luttant sur tous les fronts pour maintenir sa présidence au sein des LR, le député niçois utilise tous les arguments juridiques pour conserver sa position. Tous les responsables LR lui ont exprimé leur sympathie en ce début de semaine, bien que certains parlent de pactiser avec le diable. Toutefois, il reste un allié pour le second tour, avec François-Xavier Bellamy appelant à voter RN pour faire barrage au Nouveau Front Populaire
Interview Grégory Sansoz (Les Républicains)
Une bataille politique qui pourrait mettre à mal la France, un pays en quête depuis 2007 de l’Homme providentiel capable de la conduire vers un nouveau rayonnement, que ce soit sur le plan stratégique ou diplomatique, en attendant l’arrivée des JO fin juillet.