La précarité des jeunes s’est aggravée lors de la crise sanitaire. La Métropole de Lyon a donc décidé d’accélérer la mise en place du revenu solidarité jeune (RSJ). Le projet a été adopté au conseil de la Métropole le 15 mars 2021 et s’est déployé, depuis le 4 mai, dans la couronne de Lyon.
Le revenu solidarité jeune (RSJ), initié par le parti écologique, a démarré le 4 mai dernier. Le but étant de soutenir les jeunes qui ne bénéficient d’aucune aide. L’insertion sociale et professionnelle des jeunes et l’aide au logement font aussi parti du programme. Cependant, il y a quelques conditions d’éligibilité :
- Avoir entre 18 et 24 ans.
- Être français ou étranger en situation régulière.
- Résider sur le territoire de la Métropole de Lyon depuis au moins 6 mois.
- Être sorti du système éducatif.
- Ne rentrer dans aucun autre dispositif déjà existant (RSA, garantie jeunes, etc.)
- Avoir de faibles ressources d’activité ou ne pas en avoir du tout (moins de 400€ par mois).
- Ne bénéficier d’aucun soutien financier (d’un parent ou d’un tiers).
Une aide mensuelle de 400€ pour 2 000 jeunes sera établie pendant deux ans maximum. Pour ce faire, la Métropole de Lyon, présidée par Bruno Bernard, a débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros. Le projet est soutenue par 10 missions locales et sept associations. « Les missions et associations locales sont les premières portes d’entrée, car il y a déjà pas mal de personnes concernées par le projet, qui sont déjà accompagnées par ces missions et associations locales », livre Anaïs Mercier, attaché de presse de la Métropole.
« Ça devenait urgent de faire quelque chose »
Le projet était déjà une promesse de campagne avant l’apparition de la crise sanitaire. « Il y avait déjà, même avant la crise sanitaire, des problèmes et des situations dramatiques chez les jeunes et déjà de sérieux problèmes de précarité », selon Séverine Hémain, vice-présidente de la Métropole sur les Politiques d’Insertion et la lutte contre la Pauvreté. Les écologistes ont mandaté l’agence d’urbanisme de Lyon pour faire une étude afin de connaître la situation sur la précarité à Lyon. Ils se sont aperçu « que ça devenait urgent de faire quelque chose », d’après la vice-présidente. En effet, environ 1/5 des 22,6% de la population des jeunes de la Métropole, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le dispositif du RSJ a commencé le 4 mai et a déjà été bien accueilli. « On a eu de bons retours, qui permettront de modifier ce dispositif », explique Séverine Hémain. L’objectif maintenant est d’en améliorer la communication : « ce serait intéressant d’avoir une communication dans les transports en commun, car c’est un endroit de partage, notamment des jeunes », propose la vice-présidente.
La place des jeunes
Le RSJ a été proposé au gouvernement par Bruno Bernard, car la précarité des jeunes est à l’échelle nationale. Mais la demande a été refusée « car ils estiment que les jeunes ont déjà la garantie jeune et qu’il y a déjà tout un panel avec 1 jeune 1 solution », révèle Séverine Hémain. Seulement, tous les jeunes ne sont pas éligibles à ces aides pour différentes raisons. L’idée avec le revenu solidarité jeune, « c’est que chacun et chacune puisse trouver sa place dans des conditions dignes », exprime la vice-présidente. Le but est « de les accompagner vers l’autonomie, pour qu’ils puissent justement trouver leur place dans la société, dans notre société, dans leur société ».
Mais la Métropole de Lyon ne s’arrête pas là, d’autres projets sont déjà en cours. Le dispositif « 10 000 vélos » sera bientôt mis en place. La volonté est de pouvoir mettre à disposition des vélos en prêt gratuit, pour les jeunes et les personnes en réinsertion. Cela permettrait de « se déplacer facilement dans la Métropole, surtout avec l’évolution du nombre de pistes cyclables dans Lyon », ajoute Séverine Hémain. Ils ont aussi la volonté de développer le côté culturel au niveau de la Métropole car « c’est une porte d’entrée pour toucher les gens et leur permettre également de s’insérer dans la société ».
Carmen Buecher