Le Parti socialiste relance la taxe Zucman dans un budget 2026 sous tension

La taxe Zucman, nommée d’après l’économiste Gabriel Zucman, propose un impôt plancher sur les très hauts patrimoines pour « rétablir l’égalité devant l’impôt ». Initialement, le projet visait un taux de 2 % sur les fortunes supérieures à 100 millions d’euros.


Après son rejet par le Sénat en juin 2025, le Parti socialiste a relancé une version allégée : un rendement visé d’environ 15 milliards d’euros selon le PS, tout en restant ouverts à un « écrin différent » que celui de Zucman lui-même. Le PS inscrit cette mesure dans ses revendications pour le budget 2026, la positionnant comme une condition de son soutien ou d’un compromis budgétaire. La nouvelle version viserait les patrimoines dépassant les 10 millions d’euros, avec un taux d’imposition fixé à 3 %.
Elle épargnerait toutefois les entreprises familiales et innovantes, jugées essentielles pour l’économie nationale. D’après les estimations du Parti socialiste, cette mesure pourrait générer entre 5 et 7 milliards d’euros de recettes.

Une proposition qui divise

Au sein de la gauche, la proposition de la taxe Zucman suscite des divisions profondes. Bien que le Parti socialiste (PS), La France insoumise (LFI), les Écologistes et le Parti communiste français (PCF) soutiennent l’idée d’un impôt minimum sur les très hauts patrimoines, des divergences apparaissent quant à sa mise en œuvre. Certains estiment que la version allégée proposée par le PS est insuffisante pour répondre aux enjeux de justice fiscale. D’autres, comme LFI, considèrent cette version comme un compromis trop faible.  Sur le plateau du Grand Jury sur RTL, Mathilde Panot, députée LFI a ainsi fustigé samedi dernier l’invention d’une « taxe Zucman homéopathique, diluée au point qu’elle ne servira plus à rien ».

Au sein de la droite, les réactions à la taxe Zucman sont partagées. Le Rassemblement national (RN) rejette fermement la version proposée, estimant qu’elle pénaliserait les entrepreneurs et risquerait de nuire à l’investissement. Marine Le Pen, a déclaré sur France Inter le 15/10/2025 qu’elle « votera évidemment contre » cette proposition.  En revanche, certains membres des Républicains (LR) expriment des préoccupations similaires, soulignant les risques d’impact négatif sur l’économie.

Où en est le Projet de loi de finances 2026 (PLF 2026) ?

Le budget 2026 est désormais au cœur des débats. Plusieurs mesures de fond ont été annoncées voire adoptées en commission. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé le 14 octobre 2025, la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. Cette décision, confirmée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, implique le gel de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et 9 mois, ainsi que le maintien de la durée de cotisation à 170 trimestres jusqu’en janvier 2028. Cette mesure, qui devrait coûter 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027. Toutefois, cette suspension suscite des critiques concernant son financement, jugé inéquitable, notamment par les syndicats et les oppositions politiques.  

Sécurité sociale : déficit et mesures d’équilibre

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 vise à réduire le déficit à 17,5 milliards d’euros, avec un objectif d’équilibre en 2029. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit des économies sur les branches vieillesse et maladie, notamment par le gel des pensions de retraite et la non-revalorisation des prestations sociales en 2026.

APL : suppression pour les étudiants étrangers non boursiers

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la suppression des Aides personnalisées au logement (APL) pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers. Cette mesure, confirmée par le gouvernement, concerne environ 300 000 étudiants et vise à réaliser des économies budgétaires. Toutefois, elle est vivement critiquée par les associations étudiantes et de défense des droits humains, qui dénoncent une discrimination et un risque d’aggravation de la précarité pour ces étudiants, souvent déjà en situation difficile.

Article signée par Hydaya Qadwimi

Etienne Aazzab

Etienne a contribué depuis 2 ans dans le journal satirique FOUTOU’ART. Il a intégré l’équipe du « clic 2014 » : Collectif local d’informations citoyennes à partir de novembre 2013. Il rejoint le Lyon Bondy Blog à partir de janvier 2014. Twitter : @AazzabEtienne Ses sujets de prédilection : #Politique #Société #Sport

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