Le Jardin partagé comme outil de mobilisation en zone rurale et urbaine

Retour sur l’atelier 1 du forum de l’éducation populaire, avec les associations Nexes et Vivre ensemble.

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« Interaction », « échange », et « fabrication de réflexions collectives » ; voici les maîtres mots de ce premier atelier du forum de l’éduction populaire.

Il ne s’agit pas de parler de tomates et de se mêler des salades des autres, nous sommes bien au cœur d’un problème sociétal qui touche malheureusement beaucoup de grandes mégalopoles.

Nexes : la réappropriation citoyenne de l’espace urbain

 

A peine arrivés, nous voici déjà confrontés aux problèmes de l’espace, de l’aménagement urbain et du jardin collectif Barcelonais. Julie, représentante de l’association « Nexes », nous explique que la restructuration urbaine a amené sa ville à détruire de nombreux immeubles. Malheureusement, la crise et l’inflation des prix des loyers ont favorisé la mise à l’écart d’une tranche de la population, mais aussi la réutilisation des « solar » en tant qu’espace d’échange, en tant que jardin collectif. Ces espaces verts sont un lieu de reconnexion mais aussi de transfert de compétences.

Mais tout n’est pas vert dans ces jardins, bien au contraire… Julie précise que le problème de ces espaces est dû au « turn-over » constant et qu’il faut pouvoir régler ce problème de stabilité afin de donner une certaine pérennité à ces jardins urbains collectifs.

Vivre ensemble : « Le jardin des possibles » et du renouveau

Cette question de l’échange, de la socialisation n’est pas propre à l’Espagne. Cette cause se retrouve en France, et plus précisément en Savoie, à travers l’association « Vivre ensemble ».

A la différence de Nexes et de ses jardins « temporaires », Vivre ensemble bénéficie de terrains municipaux. Autant dire que le problème de visibilité n’est pas traité de la même façon.

A l’instar de notre association espagnole, Vivre ensemble est une association actuellement soutenue, non seulement par la communauté, mais aussi par le politique. Par ailleurs, sa structure se caractérise par la mise en place de trois comités de concertations : le comité de pilotage (mairie, commune), le comité technique et le comité des jardiniers.

Des espaces de partage diversifiés

Ces deux projets, qui développent une thématique similaire axée sur des jardins partagés, agissent en pratiquant de façon très différente. Leurs objectifs et leurs temporalités sont même totalement inversés. Tandis que Vivre ensemble « travaille en réseau pour alimenter le jardin », Nexes « pense global pour agir local ».

Nexes s’appuie sur des projets émergeants et diversifiés, déjà existants. Elle tente de les dynamiser et de les mutualiser afin de les aider à se développer. Elle agit donc afin de susciter des reactions et d’inciter les gens à prendre part au projet ou à le pérenniser.

Le statut des deux structures est opposé, tout comme leur rayon d’action. Vivre ensemble est rurale et institutionnalisée. Nexes agit au niveau urbain et crée une réappropriation de l’espace par la récupération de lieux publics en friche. Il s’agit des « Solars ». Ces fameux espaces déconstruits forment des vides au sein de la ville de Barcelone. Les habitants, par leur mode de vie très axé sur l’extérieur, en viennent souvent à les transformer en lieux de vie, en espaces de verdure diversifiés. Mais l’ensemble de ces initiatives n’est pas coordonné. Le gouvernement propose une mise à disposition aléatoire par système de loterie afin de faire profiter de ses espaces aux retraités. De nombreux habitants, des jeunes ou des chômeurs notamment, disposent des lieux pour créer du lien social tout en partageant de façon équitable le potager afin que chacun puisse être indépendant.

Les jardins s’ouvrent ailleurs 

D’autres initiatives de ce genre fleurissent aussi dans notre ville de Lyon. Du côté institutionnel, l’association Salad’arité vient de créer un jardin partagé au sein de l’espace universitaire sur le campus de Lyon 2 Porte des Alpes ; et dont l’inauguration aura lieu mardi 16 avril à 18h. Côté projet alternatif, l’Université populaire autogérée le Château dans le Ciel a créé des ateliers jardins et cuisines afin de développer des repas partagés bio et indépendants. Tout comme les Solars de Nexes, il s’agissait d’un espace squatté afin que les citoyens se le réapproprient. De nouveaux jardins de ce genre fleuriront bientôt avec la venue du printemps dans le mois à venir. Tenez-vous informés via www.lyon-alternatif.fr.

Le 16 mai, en lien avec l’association passe jardin, se dérouleront également les assises régionales des jardins partagés au sein même de l’espace du Conseil Régional où s’est tenu ce forum sur l’éducation populaire. Pour vous informer ou vous inscrire, veuillez passer par le site de la région ou bien allez directement sur www.lepassejardins.fr

Simon Morvan

Lydia Di Rosa

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

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