« Je suis partie au Brésil avec 300 euros en poche ! « 

Chloé, jeune Lyonnaise de 23 ans, a décidé de s’ouvrir l’esprit en partant dans la banlieue de Salvador de Bahia au Brésil. Alesson a recueilli ses impressions, loin des clichés habituels sur le plus grand pays d’Amérique latine. Interview.

Elle voulait partir ailleurs pour découvrir ce qu’il y a au-delà de la France, au-delà de l’Océan Altantique. Dans ses valises, elle amène son envie de changer d’idées, d’esprit et surtout le courage de quitter sa famille sans connaître personne dans le pays qu’elle va rejoindre. Contrairement à d’autres millions de Français qui sont déjà allés au pays du Carnaval, Chloé n’avait que 300 euros en poche et un but : connaître le Brésil.

Après six mois d’indécisions et de galères, elle décide d’aller à Salvador de Bahia, plus précisément dans sa principale banlieue. Au contraire de ce que vous pouvez imaginer, elle n’est pas du tout allée dans une favela, mais dans un quartier où les conditions de vie ne sont pas aussi différentes que ça. J’ai discuté avec cette jeune lyonnaise de 23 ans par téléphone.

Pourquoi le Brésil ? Pensais-tu y  trouver quelque chose de différent, mis à part les stéréotypes de beaucoup d’étrangers ?

Pour son histoire, ses paysages et aussi parce que je suis très attirée par l’Amérique latine.Pour moi, le Brésil présentait la possibilité de trouver un lieu suffisamment différent de l’Europe de par son passé, sa localisation, son climat, toute sorte de paramètres qui me permettraient de sortir de mes habitudes et de mes convictions.
Le Brésil est très populaire en France et véhicule une image très contrastée entre fête et violence des favelas. On s’attend à trouver des femmes pulpeuses en mini bikini, des joueurs de foot, des capoeiristes, des danseuses de samba, des gamins accros au crack, un gun à la ceinture et des indiens tous nus..
De mon côté,  j’ai découvert le quotidien de gens simples qui ne cherchent qu’à fuir le carnaval et ses excès.

Comment tu te débrouilles là-bas ?
Je me débrouille tant bien que mal avec un portugais qui était limité à mon arrivée, et bien insuffisant pour suivre les conversations animées qui se déroulaient autour de moi, mais qui s’enrichie de jour en jour d’un vocabulaire plus populaire et d’un rythme plus bahiannais. J’ai la chance d’avoir été accompagnée dans mes déplacements pour la connaissance des lieux mais aussi le fonctionnement urbain. Le fait d’être hébergée dans les familles ou chez les amis facilite aussi la tâche.

Quel est ton regard sur l’environment où tu vis (dans la banlieue) ? Et celui que l’on porte sur toi ?
L’endroit où j’habite est particulier car il est excentré et populaire. La population n’est donc pas habituée à voir passer des étrangers et ça se ressent. On me regarde un peu comme une extra terrestre égarée.
Mais ce qui me plait le plus ici est le naturel avec lequel je suis accueillie, la gentillesse dont on fait preuve à mon égart, toute cette simplicité et cette spontanéité dans les rapports humains qui manquent souvent en Europe et particulièrement en France. J’aime la chaleur des personnes qui peuplent mon quotidien en banlieue, les sourires et les signes de main derrière les grilles des terrasses. Je crois que ma présence amuse beaucoup et mes maladresses aussi. Je n’ai pas ressenti d’hostilité jusqu’à présent, juste de la curiosité.

Venir au Brésil, est-ce une façon de fuir la France ?
Non. J’aime la France pour le confort de vie qu’elle offre sur beaucoup de points et si j’ai autour de moi autant de personnes fabuleuses auxquelles je tiens, c’est bien que les Français ont pleins de qualité, plus que certains pourraient le faire entendre.Ce que je n’aime pas, c’est la dérive actuelle qui amène les gens à se conduire en de parfaits individualistes prétentieux, égoistes et craintifs pour leur petit confort personnel.

Alesson Souza

La rédaction

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