par Mesdemoiselles et mesdames, cet article s’adresse à vous ! Si vous vous demandez quelle est la meilleure réaction à avoir face à une agression, voilà la réponse…
« Non mais tu crois que le jour où tu te feras voler ton sac à main, le type va te laisser aller te mettre en jogging ?! ». Trop tard. Pour mon premier cours de self defense (et ma première réelle activité sportive de l’année), je tenais à sortir du placard mon plus beau costume de sportive. Comprenez des vieilles baskets blanches premier prix, un bas de pyjama violet et un vieux sweet à capuche. La classe, en somme !
Face à nous (4 « faibles » femmes des villes), Cyril et Jérémy. Ces deux pro du self defense, à la posture impeccable, comptaient bien faire de nous des femmes plus aguerries. Attention, ne vous méprenez pas : un cours d’initiation au self defense n’est pas un remake du film « A armes égales» et vous ne ressortirez pas de là avec la technique de combat de Chuck Norris. « L’objectif est d’acquérir quelques réflexes de base et d’apprendre à anticiper les agressions ».
Le cours commence doucement. Premier apprentissage : l’usage du spray à poivre. Ca a l’air facile comme ça mais… « Les femmes pensent souvent qu’en achetant un spray, elle règleront tout leur problème. » Eh oui, un spray, c’est bien (et légal en plus, du moins en France) mais savoir s’en servir au bon moment, c’est mieux. Conseil de notre prof (garde du corps au quotidien !) : si le contexte s’avère dangereux, commencez à sortir votre spray et tenez le fermement dans votre main. Pensez aussi à sprayer à une certaine distance. Une fois le coup parti, mettez-vous vite de côté sans tourner le dos à l’agresseur. « Et ensuite ? » – Réponse sans détours des pro : « Fuyez ! ». Logique. On ne va pas rester planter là à demander à notre voleur de sac s’il a besoin d’un mouchoir.
Si comme la plupart des Lyonnaises, vous n’avez pas de gaz lacrymo dans votre pochette de soirée, il vous reste encore une arme hautement dissuasive : le stylo. « Ca, ça peut faire beaucoup de dégat ». Je confirme. La pointe d’un stylo bic enfoncée dans le thorax ou le visage, c’est pas ce qu’il y a de plus agréable. Le groupe d’élèves sages et quelque peu impressionnés que nous sommes passe désormais à la pratique. En quelques minutes, nous devenons des as du maniement de crayon à papier.
« Oui mais Cyril, si on n’a pas de stylo, comment on fait ? ». « La seule limite est votre imagination ». J’essaie donc de passer en revue les différents objets qui accompagnent mon quotidien. Bingo ! Il y a mon portable, mon parapluie, mes clés… Ouf, et moi qui croyais que sans fusil d’assaut, je n’étais qu’une proie innocente.
Pour conclure le cours en beauté, Cyril et Jérémy nous initient au combat à main nue. Là aussi, mesdames, ne vous sous-estimez pas ! La base de tout ? Destabiliser son adversaire. Pour y parvenir, plusieurs astuces :
– Hurlez (plutôt « Au feu » qu’ « Au secours »)
– Frappez-lui le visage en appuyant sur ses yeux (main ouverte)
– Si vous avez des ongles, vous pouvez aussi lui griffer le visage en passant
– Cherchant à protéger son visage, l’agresseur baissera sa garde sur le milieu de son corps. C’est le bon moment pour lui asséner un bon coup de genou dans le ventre, les jambes ou les parties sensibles.
– Fuyez !
En sortant de ces deux heures de cours, plus réveillée que jamais, j’ai l’intime conviction que mon cerveau n’oubliera pas de sitôt les conseils du coach Cyril ! Reste à savoir si mes réflexes ne me feront pas défaut le jour où j’en aurai le plus besoin.
Note : Cyril est spécialiste de protection rapprochée et moniteur chez ACDS. Son site : www.acds-fr.org/
Pascale Lagahe
