Hélène Geoffroy, candidate investie par le Parti Socialiste, présente la liste “Ensemble avec Hélène Geoffroy, pour réussir Vaulx-En-Velin” aux élections municipales de mars 2020. Le Lyon Bondy Blog l’a interviewé.
Et vous pensez que dans 6 ans le tramway sera présent à Vaulx ?
Oui, il sera présent à Vaulx dans 6 ans, cela fait partie des choses faisables, les études l’ont démontré, et si je mets ma casquette professionnelle, vous savez que je suis de formation enseignant-chercheur en mécanique des structures. J’apprenais cela aux étudiants, à calculer les ouvrages, donc je vous confirme que c’est faisable, dans des prix que le Sytral peut abonder. Après si évidemment, la majorité métropolitaine décide de développer le transport que sur l’Ouest lyonnais, elle déciderait de supprimer l’endroit où se développe la métropole. L’Est lyonnais historiquement c’est les salariés, c’est où sont les usines qui ne peuvent pas s’installer sur Lyon/Villeurbanne, elles installent des maisons pour les salariés. L’histoire de Vaulx-Sud ce sont les usines textiles, nous avons les grosses entreprises BTP, tout ce monde s’installe à l’Est. Donc nous avons des entreprises. Et puis quand Lyon et Villeurbanne sont devenus trop chers pour acheter c’est chez nous que sont venus les salariés. L’Ouest lyonnais est trop cher pour un primo-accédant, il y a eu un moment entre 2008 et 2014, nous avons été vus sur les schémas de développement, comme une forme de réserve foncière. Avec une accélération des constructions, dans tout l’Est, à Vaulx, mais aussi Décines, Meyzieu, Bron. J’ai dit nous freinons, dans le nouveau plan local d’urbanisme et d’habitat qui a été voté. Nous divisons par deux le rythme de construction. Construire sans faire les écoles, les gymnases, assurer la tranquillité, la sécurité publique c’est se préparer des dysfonctionnements majeurs en terme urbain. Nous souhaitons le maitriser pour accueillir les habitants dans de bonnes conditions et pour cela il faut le transport. Parce qu’après il faut que les salariés se déplacent sinon nous aurons des embouteillages. Il y a une autre ligne importante, c’est la A8 le long du BUE, qu’il faudra faire. Permettant de relier Vaulx-en-Velin, Décines, Bron, Vénissieux, Feyzin, Saint-Fons, pour éviter de passer par Lyon. Nous voulons que des morceaux soient commencés. L’idée est de faire une partie du Sud, à partir de Saint-Fons, Feyzin, Vénissieux que nous commençons. Que les études soient faites pour le boucler, peut-être qu’un mandat ne suffira pas, mais au moins le lancer.
Avec la construction de lignes de tramways, cela ne va pas augmenter les prix des loyers ?
Il y a des endroits sur Vaulx où ils sont à 1000 euros le mètre carré, cela dépend d’où on parle, nous sommes en dessous du prix moyen du mètre carré, nous sommes en train de nous transformer en ville riche. Nous sommes sur un principe simple, il faut pouvoir avoir des villes où nous avons des équilibres, une ville où il y avait près de 70 pour cent de logements sociaux, est une ville pour laquelle cela veut dire que toutes celles autour ont décidé qu’elles n’accueillaient aucune personne en situation de précarité. Vous savez, j’ai été Secrétaire d’État à la ville donc j’ai eu l’occasion de suivre les politiques liées à la loi SARU, c’est-à-dire 5les villes qui doivent faire au moins 25 pour cent de logements sociaux. Il y a un certain nombre de villes qui ont préféré payer des amendes pour ne pas faire de logements sociaux, y compris dans notre agglomération. Des lois successives ont permis de changer ça car désormais le préfet prend la main et fait construire d’office des logements sociaux. Aujourd’hui la question n’est pas de se dire si nous allons nous transformer en ville riche, nous sommes à 56 pour cent de logements sociaux, mon objectif c’est d’être à 50 pour cent. Ce qui est très haut, parce que vous devez offrir des perspectives, ce qu’il se passe c’est que les habitants de Vaulx quand ils veulent quitter un logement social parce que leur situation évolue, ils veulent aller à l’extérieur. Pendant très longtemps, les habitants qui reviennent ayant achetés au Carré de Soie, ce sont souvent d’anciens vaudais qui se sont dit enfin je trouve un produit, un parcours résidentiel qui me corresponde. Les vaudais en situation de précarité, ce que je souhaite c’est qu’ils vivent la transformation de Vaulx en quelque chose de plus positif, donc quand nous lançons la réhabilitation de 2000 logements sociaux, ce ne sont pas seulement les logements neufs qui auront le droit aux belles choses. Ceux qui sont là depuis toujours au Mas du Taureau, qui ont vécu toutes les crises du Mas, ils ont le droit d’avoir aussi des logements dignes et de beaux immeubles, et ils vivront dans un quartier dans lequel nous vivons ensemble. Parce que je fais de l’activité économique pour éviter une ville dortoir, un champ universitaire et des étudiants, du logement social, de l’accession à la propriété, du logement pas social. Des commerces et des écoles refaites, une médiathèque, cela veut dire que nous construisons les conditions du vivre ensemble, c’est ne pas se dire faisons de Vaulx une spécialité de toutes les difficultés sociales. Dans cet équilibre que je souhaite avoir, c’est cesser de voir Vaulx comme la ville réceptacle de toutes les difficultés, qui fait que les gens nous regardent de loin, parfois avec un peu de commisération, beaucoup de paternalisme, cela m’est insupportable. Pour réussir la métropole, il faut que toutes les villes jouent le jeu, toutes les villes doivent accueillir des personnes en logement social, des gens en situation d’hébergement, des réfugiés. Sinon nous faisons des territoires à plusieurs vitesses et ceux qui empâtassent ce sont les jeunes de Vaulx-en-Velin. Donc il faut que nous pensions à eux aussi et il faut que nous renvoyions une image d’une ville dans laquelle tout le monde vit bien ensemble. Cela aidera tout le monde, y compris les plus jeunes du territoire.
Votre idée c’est aussi d’avoir un regard sur la hausse des prix à Vaulx-en-Velin pour que ça n’explose pas ?
Cela n’explosera pas à Vaulx-en-Velin dans le moment où nous sommes. Là j’en suis au point où j’essaye de faire en sorte d’améliorer les conditions d’attractivité de la ville pour faire que ceux qui ont achetés il y a quelque temps, ceux propriétaires depuis longtemps, qui ont vieillis aujourd’hui, et dont c’est le seul bien. Ne se retrouve pas coincé, sans patrimoine, à transmettre parce que leurs biens aujourd’hui est très sous-évalué. J’ai des gens qui se demandent s’ils vont arriver avec ce qu’ils ont payés toutes leurs vies à transmettre quelque chose à leurs enfants, entre le moment où ils ont acheté et maintenant. C’était il y a 30 ans et malgré tout, il n’y a aucun rapport avec le sujet, certains ont peur d’être dans une assignation à résidence, et c’est là qu’est mon travail. C’est l’équipe précédente qui a lancé l’explosion de la promotion immobilière, que j’ai moi régulée. Nous étions à mille logements construits par an, quand je suis arrivée j’ai stoppé des projets, j’ai plusieurs millions d’euros dépensés pour mettre un frein à ces derniers, normalement c’est l’inverse. Parce que je savais que si je les laissais aller jusqu’au bout, je donnais les conditions d’un futur dysfonctionnement urbain. Il y a certains endroits où j’ai arrêté, parce que l’équipe précédente avait laissé prospérer de la construction sur un mode anarchique. C’est-à-dire que c’est les promoteurs qui construisaient, 600 logements, ils le faisaient tranquille, tout seuls, sans aucune consigne, alors ce n’est pas possible. J’ai tout remis au clair, avec le plan d’urbanisme et d’habitat, nous avons dit les endroits où nous pouvions construire, les endroits où nous gardions les pavillons, les endroits où nous gardions du patrimoine. Je trouve anormal que nous fassions comme si Vaulx était une terre sans histoire et que nous faisions table rase du passé, nous avons du patrimoine, il y a des endroits où j’ai des fermes que je veux conserver, d’autres des formes de pavillon. L’architecture ouvrière du Sud qui est caractéristique du patrimoine du 19e siècle, nous aussi nous avons un vieux Vaulx, comme il y a un Vieux-Lyon et j’ai fait en sorte qu’il soit inscrit au PLUH pour que quand des gens veulent construire une ferme nous lui laissions un caractère de ferme vaudaise. Si vous voulez ce mandat-là, aura permis au contraire de remettre de la régulation là où il n’y en avait plus, en divisant par deux le volume des constructions. Ce qui a permis d’être enfin règle.
Dans ces emprises foncières, vous avez prévu des espaces verts ?
Dans le nouveau PUH nous avons augmenté le rapport entre espace vert et construction, il faut désormais plus d’espaces verts quand nous construisons. Nous avons aussi rétrocédé des terres en terres agricoles, plus de 30 hectares ont été rétrocédés en terres agricoles, espaces naturels puisque nous nous avons des maraichers. Nous avons un nombre d’hectares un des plus importants de la métropole, ce qui veut dire qu’en termes de transition écologique, d’approvisionnement : avec les maraichers nous contribuons à l’agriculture péri urbaine, même urbaine, notre sujet aujourd’hui c’est la question de la transmission, les maraichers vieillissent, il n’y a pas toujours les enfants qui reprennent. La métropole vient avec nous, et la ville de Décines travaille à accompagner la transition, et donc à accompagner ce projet.
Allez-vous travailler avec les agriculteurs pour nourrir les vaudais, notamment dans les cantines ?
C’est le sujet, nous avons refait au début du mandat un marché de la restauration scolaire car l’équipe précédente avait fermé la cuisine centrale. Nous avions fait avec les parents d’élèves une concertation concernant achat de produits bios, les circuits courts, acheter le pain de la cantine aux boulangers de la ville. Et les choses progressent, nous avons augmenté la capacité du bio et le prestataire travaille sur des circuits courts, ce n’est pas nous qui faisons directs, mais c’est inscrit au cahier des charges. Cela permet de travailler sur le tri des déchets, la quantité que nous consommons. Nous voyons déjà une nette amélioration dans la quantité du service fourni dans les cantines.
Un problème existe à Vaulx-en-Velin en termes de santé ? Avec notamment les médecins qui refusent de s’installer ?
Nous ne pouvons pas être considérés comme désert médical car nous avons beaucoup de médecins dans les alentours proches. Mais le sujet est double à Vaulx-en-Velin avec un manque de spécialistes, lié pour partie qu’une partie des spécialistes en France font des dépassements d’honoraires et ne peuvent assumer des patients qui manquent de moyens, ne pouvant pas payer plus que ce qui est remboursé. Sur les généralistes nous sommes sur une population de médecin qui commençait à venir. Nous avons signé l’année dernière un contrat avec l’agence régionale de santé, dont c’est le but : empêcher les déserts médicaux. Ce qui pourrait devenir préoccupant, c’est si les médecins qui arrivent à l’âge de la retraite ne sont pas remplacés. D’où l’idée pour nous d’installer des maisons de santé. Des professionnels de santé sont venus nous voir, ils voulaient s’intégrer au projet. Au Sud, nous avons déjà prévu un RDC avec une maison de santé. Les médecins et professionnels de santé, nous voulons une association » les soins primaires de Vaulx-en-Velin », où il y a des médecins, des kinés, des infirmières. Il serait mieux placé pour échanger avec d’autres professionnels de santé. Nous pouvons faciliter l’accès aux locaux, demander des subventions. Nous avons inscrit un axe sur la santé mentale, la psychiatrie est en difficulté en France, trouver des spécialistes c’est très compliqué, des délais d’attente sur les CNP très important aussi. Nous voulons également faire venir des spécialistes. Je ne doute pas qu’ils viendront.
Comment on fait pour améliorer l’attractivité de la ville ?
Quand on est maire, il faut qu’on puisse expliquer à chacun que l’on a un projet, une vision pour la ville. Il faut embarquer les gens en montrant des perspectives sur lesquels je peux m’appuyer, c’est une ville verte, il y a le Grand Parc, l’eau que nous buvons dans la métropole est puisée à Vaulx. Nous sommes à proximité de la gare et de l’aéroport, nous avons les routes, nous sommes proches de Lyon.
Quand vous exposez tout cela au monde économique ce sont des choses qui parlent très concrètement, je me souviens quand nous réfléchissions au renouvellement urbain du Mas, moi je voulais que nous mettions de l’activité économique, je ne voulais pas refaire un Mas où il n’y a encore que du logement. Nous avons fait une étude, ceux qui l’ont faite n’étaient pas de Vaulx, quand ils ont fait l’étude ils nous ont dit vous avez le potentiel pour mettre 25 000 m2 d’activité économique et vous remplirez sans problème, en réalité ce qui fait l’attractivité d’une ville c’est aussi son environnement. Il y a la transformation urbaine massive qui est faite, comme le Carré de Soie. Les transports sont présents également.
J’aborde cette élection avec gravité et je dis aux habitants il faut faire des choix, les peser, peu importe ce que nous ferons, cela n’ira pas toujours. J’alerte aussi en disant qu’il n’y a pas de déterminisme, d’obligation, il faut se donner les moyens de suivre les chemins que nous voulons emprunter. Si nous ne maintenons pas cette même énergie, si nous ne sommes pas dans un suivi passionné et précis de l’ensemble de ces sujets, les financements repartent, les ambitions s’étiolent et ceux que vous avez convaincus s’en vont. Le tramway par exemple il a fallu 40 ans pour qu’il soit remis à l’agenda, mais pendant le mandat il ne faut rien lâcher. Il y a des sujets sur lesquels il faut que nous progressions, par exemple sur la question de la sécurité c’est un sujet de préoccupation claire des habitants, j’ai quintuplé les policiers municipaux sur le centre-ville. Justement parce que j’ai une partie des habitants les plus fragiles de la ville. Il faut la remettre, c’était une erreur quand Sarkozy l’a supprimé, la période des attentats les ont orientés vers d’autres ambitions. Aujourd’hui nous sommes à peine revenus au niveau quand Nicolas Sarkozy a commencé à diminuer, et donc quand Sarkozy a commencé à augmenter les phénomènes pour pallier ce que nous connaissons, tel que les attentats. Sur ce mandat l’actuel gouvernement continue à augmenter les effectifs, mais la police est beaucoup mobilisée sur le maintien de l’ordre. Depuis deux ans il y a les gilets jaunes, des manifestations diverses. Ce qui fait que la police passe beaucoup de temps à Paris. Nous avons renforcé notre coordination avec la police nationale, nous avons signé une convention en termes de coproduction de sécurité. Je sens une envie de réussite à Vaulx-en-Velin, je le vois avec les parents qui mettent énormément d’énergie dans la réussite de leurs enfants. Ils sont venus pour offrir un meilleur avenir à leurs enfants, c’est pour ça que je mets tant d’énergie, que les enfants puissent avoir des symboles qui viennent de la ville, qu’il y a de la tranquillité sur l’espace public. Les gens y ont le droit, c’est pour ça que j’ai assumé ce qui a été fait au début comme un positionnement qui semblait à certains curieux en étant parti socialiste.
Vous avez des négociations avec l’État pour réimplanter des services publics à Vaulx ?
Nan, autant la police nationale je le comprends, avec les temps de recrutement, mais sur les services publics nous avons commencé sur ce qui est en rapport avec le renouvellement urbain, l’État m’écoute. Quand j’étais secrétaire d’État j’avais obtenu que l’État participe aux financements publics, il est revenu en disant nous allons faire des équipements publics, écoles, équipements sportifs, maisons de santé. Et moi grâce à l’État j’ai maintenu la poste au Mas du Taureau. Nous avons 4 bureaux de poste, j’essaye de les maintenir, mais ce n’est pas facile. Si la poste s’en allait du Mas, il n’y avait plus de distributeur au Mas du Taureau. Quand les commerçants sont venus me voir par rapport à ça, ils étaient très inquiets.
Vous avez la double casquette dans ces élections, Maire de Vaulx-en-Velin et conseillère métropolitaine, comment faire pour changer l’image de Vaulx au sein de la métropole ?
Je suis vice-présidente de la métropole, tête de liste sur Rhône Amont, avec l’idée de peser. Nous savons que le développement de la métropole se fait en partie chez nous, parce que nous avons le foncier, donc nous avons un moyen de débat pour réussir un développement équilibré, c’est un enjeu pour moi très fort, d’attractivité, de développement des transports, des collèges, aussi des sujets sur le vieillissement, celui des aidants. Nous avons à la fois des logements sociaux pour les personnes qui vieillissent, avant d’être placées. Comment accompagner ? Ce sont des sujets de vie quotidienne que nous n’imaginons pas quand nous sommes à la métropole avec des compétences plutôt économiques. Nous avons créé un conseil des seniors, il nous a beaucoup accompagnés dans la réflexion. Les loisirs, les sports, les capacités d’en avoir. Nous avons aussi des seniors qui ont travaillé avec l’école d’architecture de Lyon, ils voulaient faire un kiosque à musique. Ils ont travaillé avec plusieurs étudiants, 5 groupes ont mis en rivalité leurs projets, nous connaitrons le gagnant pendant le prochain mandat, je me suis dit nous tenons quelque chose en termes d’échange et de partage.
Est-ce que vous pensez à l’implantation d’EHPAD ?
C’est déjà prévu, nous avons acheté le terrain, 3 ans d’attente avant que l’EHPAD sorte de terre. À peu près 80 lits, et c’est un pôle gérontologique, pour accompagner des pathologies telles qu’Alzheimer.