HARCELEMENT DE RUE : Des témoignages récurrents depuis le confinement.

Sifflements, regards insistants, voire remarques sexistes… À Lyon, les victimes du harcèlement de rue subissent plus que d’habitude.

Image représentative du harcèlement de rue. Crédit : Le Parisien

En France, 8 à 9 femmes sur 10 sont victimes de harcèlement verbal et de demandes insistantes dans les rues. Dans les transports en commun, 100% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle, confirme Camille PANTANO, directrice de l’association Osez le Féminisme 69. 

Le harcèlement de rue au temps du coronavirus

Que l’on soit à Paris, Strasbourg ou à Lyon ce fléau reste très prégnant dans notre société. En cette période de crise sanitaire, le confinement et la situation de certaines employées n’ont pas fait bon ménage. Contraintes d’aller travailler depuis le début de cette pandémie, les caissières, infirmières et aides-soignantes ont dû faire face à un harcèlement de rue plus fréquent que d’habitude. La ville de Lyon a connu « une nouvelle vague de témoignages », plaide Camille PANTANO. En effet, « les harceleurs étaient en mode impunité » durant le confinement et « les femmes qui continuaient de sortir pour travailler étaient devenues des proies faciles. »  Parmi les victimes de ce fléau, on retrouve également les prostitués. D’après les associations qui les viennent en aide, « les femmes obliger de se prostituer ont reçu plus d’agressions que d’habitude. » Ce laxisme est provoqué par l’absence de personnes dehors pouvant intervenir pour les empêcher d’agir.

Au déconfinement la situation ne s’est pas amélioré. La gérante d’Osez le Féminisme 69 a même constaté « qu’il y a plus de délinquance et d’incivilité à Lyon.» Selon cette responsable d’association, cette hausse s’explique par le fait que « les hommes ont été confinés pendant 2 mois et demi.» Cela n’est pas sans conséquences car il y a des répercussions sur la gent féminine.

Des actions pour sensibiliser

Malgré la libération de la parole des femmes et la mise en place de la loi Schiappa contre les violences sexuelles et sexistes en 2018, force est de constater que le chemin à faire est encore long. Cependant, les initiatives et les campagnes de sensibilisation ne cessent de fleurir dans l’agglomération lyonnaise. Gabrielle a créé la page Instagram @ici.69 pour faire une cartographie de l’insécurité féminine lyonnaise. Elle accroche des affiches dans les rues où des actes d’agression se sont déroulés. Le but étant de montrer que le harcèlement de rue est un problème répandu dans toute la ville et ses alentours. Cette année, Filactions a mis en place des outils qui permettent aux victimes et aux témoins des agressions faites aux femmes peuvent trouver des conseils et des astuces. Après avoir fait une campagne sur le harcèlement de rue destinée aux usagers des transports en commun, l’association Osez le féminisme 69 prévoit à son tour de mener un nouveau projet de sensibilisation en partenariat avec des bars lyonnais volontaires. Ils comptent « travailler avec des bars pour les sensibiliser et les inciter à ne plus laisser faire certains hommes lorsque les employés du bar sont témoins de comportement dégradant envers les femmes. » 

À travers ces différentes actions, ces militantes espèrent changer les mentalités et créer des lieux sûrs où les femmes pourront circuler librement. 

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