Ce mercredi, à l’occasion de la dernière semaine de « Villeurbanne, capitale de la culture » les médiathèques villeurbannaises se sont mises en grève. Une mobilisation inter-syndicale pour dénoncer le manque de personnel dans les différentes structures de la ville.
Pour montrer leur mécontentement, les médiathèques villeurbannaises se sont mises en grève ce mercredi. Ils étaient une vingtaine réunis devant La Maison du livre, de l’image et du son pour affirmer leurs revendications. Une mobilisation qui prend place à l’approche de la fin de « Villeurbanne, capitale de la culture », mais également lors de l’arbitrage des budgets actuellement en cours.
Entre augmentation de la charge de travail et un public toujours plus conséquent, les agents des médiathèques ne peuvent pas pleinement assurer leurs rôles et sont parfois contraints d’en assumer plusieurs. « Au Tonkin, comme sur d’autres sites, on manque de personnel. On n’a pas de service d’accueil, on doit donc faire le standard, l’accueil, les inscriptions. De plus, on a un service en étages, il faut par conséquent du personnel pour surveiller », rapporte Amélie Durand, agente à la médiathèque du Tonkin. À ces nombreuses tâches s’ajoutent celles plus traditionnelles telles que l’accueil des classes, l’animation d’ateliers pédagogiques, la mise en place d’évènements culturels, etc. Une surcharge de travail difficile à assumer : « on a une masse de travail qui augmente tous les ans, car on essaye de faire plus et la population ne cesse de s’agrandir à Villeurbanne. Cependant, cela n’a pas été compensé en nombre de postes », précise Amélie Durand.
Aujourd’hui les demandes de création d’emplois sont portées par quatre établissements (médiathèque du Tonkin, Le Rize, les bibliobus et La Maison du livre, de l’image et du son). Pour Benoit Roux, agent de médiathèque et représentant du personnel à la CGT, leur demande n’est pas phénoménale : « De façons très concrète, il faudrait créer entre trois et quatre postes. Ce qu’on demande, ce sont des agents pour un service public de proximité, pour l’accueil du public. ».
En juin dernier, une grève avait déjà été effectuée à l’occasion de la fête de la musique. En réponse, l’administration et les élus locaux avaient établi différentes propositions. Si certaines portées sur des aspects techniques ont su contenter certaines revendications, les syndicats considèrent qu’elles restent pour la plupart « très timorées ». De manière générale, ils regrettent des suggestions « bien en dessous des demandes formulées lors des assemblées générales du personnel ». Enfin, ils regrettent un manque de volonté politique « en termes de création de postes il n’y a rien d’assuré. On nous renvoie toujours à des décisions qui sont censées arriver bientôt. On nous explique qu’on ne crée pas des postes du jour au lendemain, comme si on ne le savait pas ! En revanche, promettre des postes et avoir de vraies décisions politiques et une vraie volonté c’est possible ! Ils ne l’ont toujours pas fait jusqu’ici. », explique Thierry Dusausoit, agent à la Maison du livre, de l’image et du son et membre du syndicat SUD.
Un manque de considération pour « les portes d’entrées de la culture »
Les agents des médiathèques dénoncent également ce qu’ils considèrent comme un manque de considération de la part des pouvoirs publics. Ainsi qu’une méconnaissance de leur rôle et des missions qu’ils assurent. Entraînant un mal être général au sein de la profession. « L’exemple le plus flagrant, ça a été le troisième confinement. La ministre de la Culture, madame Roselyne Bachelot, a annoncé la réouverture des médiathèques alors qu’on n’avait pas fermé. On a une ministre de la Culture qui ne savait pas si on était ouvert ou non. {…} C’est assez flagrant de l’image des médiathèques sur notre territoire. », détaille Benoit Roux.
Un manque de considération insensé, selon les agents de médiathèque. Ils tiennent à rappeler que les médiathèques sont « les portes d’entrées de la culture ». Ces établissements culturels font parties des très rares lieux de culture totalement gratuits et ouverts à toutes et tous, rappel Thierry Dusausoit. « Les médiathèques sont des établissements où n’importe qui peut entrer sans qu’on ne lui demande rien. Tout y est gratuit, les animations sont gratuites, l’inscription ne l’est pas pour l’instant, mais on devrait y arriver. {…} C’est un des rares lieux où on peut avoir accès à la culture dans son ensemble, que ce soit la littérature, le cinéma, la musique, les sciences, etc, on trouve de tout dans une médiathèque. Je pense que s’il y a un lieu à défendre au niveau de la culture, c’est celui-là. Je ne dis pas que les autres il ne faut pas les défendre, mais en tout cas le lieu accessible à toute la population, c’est celui-ci ! ».
Léo Ballery
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