Grève à HomeServe : « Il y aura un avant et un après »

Après 7 jours de grève, les salariés de HomeServe Gerland continuent leur mouvement afin de dénoncer l’accord NAO 2022 signé par l’organisation syndicale majoritaire. 

Les grévistes de HomeServe, une entreprise d’assistance et de petits travaux au domicile, dénoncent l’accord signé à la suite des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) qui se sont déroulées sans la consultation des salariés. Cet accord a seulement été signé par le syndicat majoritaire, la CFDT, la CGT et la CFTC ayant refusé cette signature. 

Ainsi, dans un contexte où l’inflation « dérape » et où l’entreprise serait au pic de ses bénéfices, les grévistes, composé principalement des services avec les « bas salaires » demandent une augmentation de 7% sur les salaires afin de suivre celle-ci.  

Des revendications sans résonance :  « si vous ne voulez pas m’écouter, vous partez »

Les accords NAO ont conclu une augmentation de 23€ sur les salaires, considérée insuffisante par rapport aux bénéfices de l’entreprise. De ce fait, les délégués syndicaux, Amir Benaziza et Mheidi Mahmouti, revendiquent différentes mesures dont : le versement d’une prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat, la mise en place d’un treizième mois, douze jours de télétravail pour tous… 

Mais malgré la mobilisation, ces revendications restent silencieuses pour la direction. Depuis le premier jour, trois réunions ont eu lieu, mais sans aboutissement concret. Un gréviste nous explique : « la première fois ils sont descendus (…) en nous disant qu’il y aura rien (…) la deuxième on nous a dit si vous ne voulez pas m’écouter, vous partez ».

Un gréviste expliquant le dénouement des réunions avec la direction. 

La création d’un après 

L’entreprise étant majoritairement composée de cadres, ceux-ci n’accompagnent pas les grévistes. Selon Mheidi Mahmouti, cette absence de solidarité de la part des cadres contribue à la création d’un clivage profond qui marquera les relations entre les salariés : « Il y a un clivage qui s’est instauré, entre ceux qui l’a font et ceux qui l’a font pas, ça c’est manifeste et je pense qu’il y aura un avant et un après le mouvement ». 

Le pessimisme semble alors gagner du terrain quant à l’organisation de cet « après mouvement ». En effet, les discussions qui n’aboutissent pas, la perte d’argent dû aux jours de grèves contribuent à une baisse de moral générale chez les grévistes. Ceux-ci se sentent démotivés, humiliés, mais surtout méprisés : « on est méprisés… mais comme jamais ! »

Malgré ces obstacles, les grévistes restent soudés, la solidarité et l’écoute sont au coeur de leur organisation. Les délégués syndicaux sont conscients que certains ne peuvent pas poursuivre la grève, pour des raisons financières notamment (depuis le départ, les salariés comptabilisent environ 500€ de pertes sur leur salaire) : « on a des familles, des gens qui ont des enfants, donc le septième jour ça commence à faire mal financièrement et psychologiquement ». Par conséquent, les décisions sont prises collectivement, la solidarité et l’écoute restant le mot d’ordre. 

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