Gaza Freedom March : des marcheurs lyonnais témoignent

Fin décembre 2009, la Gaza Freedom March réunissait, au Caire, des centaines de marcheurs. Leur objectif ? Se rendre dans la bande de Gaza pour soutenir les gazaouis, alerter le monde sur leurs conditions de vie et apporter une aide matérielle. De retour d’Egypte, sans avoir finalement pu entrer dans Gaza, des marcheurs lyonnais ont livré à Rafika leur témoignage.

 Le 27 décembre dernier, rendez-vous est pris au Caire pour près de 1400 marcheurs, venus des quatre coins du monde. Ces derniers doivent se rendre à  Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, pour tenter par la suite d’aller à la rencontre des Gazaouis.  Mais les bus réservés n’arriveront jamais et la nouvelle tombe comme un coup de massue : les autorités égyptiennes interdisent la Gaza Freedom March. «  Le gouvernement égyptien savait pourtant depuis septembre que nous allions venir. Il  possédait même la liste des marcheurs ainsi que des hôtels où nous allions dormir. » explique Lila, marcheuse lyonnaise et membre de l’association Europalestine.

La réaction des marcheurs français est alors immédiate.  « Nous avons décidé d’occuper la rue de l’ambassade de France en organisant un sit-in pour réclamer nos bus. L’ambassade  se situant dans une très grande avenue du centre du Caire, la circulation s’est vite retrouvée bloquée. La police anti-émeute est alors arrivée avec un interprète ».

Une grande mobilisation

Des dizaines de policiers encerclent les marcheurs qui se replient sur le trottoir de l’ambassade.  Les 1400 marcheurs n’étant pas autorisés à entrer dans Gaza,  Code Pink, l’association américaine qui a lancé l’appel cet été, tente alors de négocier avec le gouvernement.  Une centaine de personnes est finalement autorisée à entrer. « Les Gazaouis l’ont très mal pris. Ils ont en assez de recevoir des délégations qui rendent visite et qui s’en vont. », note, avec une pointe d’amertume, Lila. Pour Afifa Zenati, membre su Collectif 69, cela reste tout de même positif: « N’oublions pas que les actions menées ont eu un grand écho dans les médias, en particulier dans le monde arabe. Trois cents Français qui campent devant l’ambassade pendant six jours, en plein centre du Caire, ça attire l’attention ! »

Des actions inédites

Le revers rencontré par les marcheurs n’a pas entamé leur  motivation. « Certains ont décidé de monter sur la pyramide de Gyseh avec un drapeau palestinien caché sous leurs vêtements. C’était très risqué. Au début, ils se sont même trompés et l’ont mis à l’envers  comme on le voit sur la photo.» rapporte Lila. Parmi les autres actions menées, les marcheuses me font part d’une manifestation devant l’ambassade d’Israël, d’un marathon dans les rues du Caire ainsi que d’une marche depuis le Musée national, lieu hautement touristique. « Au départ, il n’y avait pas de contact avec la société civile. Mais comme beaucoup parmi les français parlaient arabe, la communication s’est alors très vite établie avec les Egyptiens qui nous ont réellement soutenus.» ajoute Afifa Zenati.

Encerclés par des barrières

Houda Afsouni, travailleuse sociale à Villeurbanne et engagée en tant que simple citoyenne, se souvient, quant à elle,  des conditions de vie particulières des marcheurs français : « Nous étions encerclés par des barrières et cela 24 heures sur 24 pendant six jours avec autour de nous près de 500 policiers. C’était parfois très dur, physiquement et mentalement. Nous dormions par terre sur un trottoir. Les toilettes de l’ambassade étaient le seul endroit où trois cents personnes se lavaient. Mais au bout de trois jours, il fallait montrer ses papiers pour entrer. C’était dur de ne pas craquer ».

 

Auteur : Rafika Bendermel

*Voir article : La Marche de Gaza s’organise aux quatre coins du monde.

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