A l’occasion des forums Libération qui se tenaient du 25 au 27 Novembre sur Lyon, beaucoup de personnalités sont venues rendre visite aux Gones. Il y avait entre autres, Dominique de Villepin, Stéphane Charbonnier ou encore Marjane Satrapi. Beaucoup de sujets différents devaient être traités : la place des femmes dans les révolutions arabes, la question des frontières, la mondialisation du point de vue Africain, etc. J’ai choisi de me rendre un bon dimanche matin à celui consacrée à la problématique: à quoi bon la déclaration d’un Etat Palestinien ?
Et la personne chargée d’arbitrer ce débat était François Sergent, ancien rédacteur en chef de Libération.
Le débat commença sur cette problématique issue de l’acceptation de l’Autorité Palestinienne au sein de l’UNESCO (Organisation Scientifique, Educationnelle et Culturelle des Nations Unies) fin Octobre 2011.
Bronchtein d’abord nous adresse son vœu de se voir construire un Etat unitaire avec deux nations coexistantes de manière pacifique afin d’éviter de « fortes tensions intemporelles, qui empêcheraient toute paix de s’installer durablement », et afin de continuer ces processus de paix qui avaient commencé à Madrid le 30 Octobre 1991.
Tandis que Ducquesne, lui, va nous demander d’éviter les débat passionnels au profit de l’expression de la raison sur ce sujet palestinien. Il définit la question de la Palestine comme étant une « question désenchantée ». Ce dernier demandera la naissance de trois Etats, qu’il intitulera le « modèle 3.0 », avec une Cisjordanie rattachée à la Jordanie, une Bande de Gaza acquérant une nationalité Egyptienne, et une Israel indépendante afin de faire naitre une relation d’équilibre entre ces trois territoires séparés. En effet, la Palestine ne revêt officiellement aucune force et ne peut pas être définie comme un Etat indépendant (avec une force coercitive, une nation unifiée et un territoire), en effet selon l’ambassadeur « la Palestine n’est clairement pas un Etat, elle a soit le nom de ‘l’Autorité Palestinienne’ soit un nom hébraïque », mais pas de ‘Palestine’ réunifiant les deux nations différentes en un seul territoire.
On voit alors deux personnalités se dessiner.
La première est celle qui préfère faire appel au peuple, et à la liberté de chacun (notamment celle de circuler) et surtout à l’union de ces deux cultures en oubliant les idéologies nationalistes pour permettre également un changement de directive économique qui serait basée sur l’éducation, la santé, etc. Il s’appuie alors sur l’exemple la Guerre en Afghanistan « qui coute 40 000 $ par seconde pour chaque américain, alors que si cet argent avait été investi pour d’autres budget comme ceux l’éducation ou de la santé, beaucoup de conflits auraient pu être évités ».
Bronchtein fait alors face à un tempérament totalement opposé qui est celui de Ducquesne qui aura une personnalité plus enclin à l’application du droit, en oubliant tout idéal de paix, en déclarant « qu’il ne faut pas faire dépendre la paix d’une simple humeur ou d’un programme », il n’aura de cesse de défendre les efforts diplomatiques de la France dans le processus de paix tout en demandant la division de ces Etats afin d’éviter tout risque d’Etat unitaire qui empêcherai à l’une ou à l’autre des partis de s’exprimer.
On voit ainsi un débat d’un côté trop idéaliste, avec beaucoup de paroles, de paillettes et de rêves et d’un autre côté un pessimisme fort illustré par la notion d’impossibilité d’une union entre ces deux peuples malgré des alliances fortes avec l’Europe ou les Etats Unis. Cela s’avère intéressant d’avoir deux points de vues totalement opposés sur un même sujet obligeant alors les deux partis à donner de arguments fondés et des études probantes.
Mais lorsqu’il s’agit de faire face à la réalité, avec notamment la question se rapportant aux actions de juillet 2011 entreprises par l’association « Bienvenue en Palestine » qui avaient totalement échoué (les personnes membres de l’association ont été mises sur liste noire, impossible pour certains de se déplacer, et des gardes à vue ont été prononcées lorsqu’elles ne transportaient aucunes armes si ce n’est le vœu d’aller directement en Palestine sans avoir à trouver une fausse excuse comme celle du pèlerinage), les deux personnalités évitent les questions, il n’y a plus de démagogie possible ou de discussions sur des projets hypothétiques de paix ou de souhaits idéologiques ou encore économiques.
On voit alors que ce sujet, même dans le cadre d’un débat citoyen est encore à prendre avec des pincettes, et que certains faits sont encore oubliés comme par exemple l’annulation des dons américains consacré à l’UNESCO qui condamnera inéluctablement cette organisation internationale en empêchant ainsi toute action.