“Faire mieux pour Lyon” : Anaïs Belouassa Cherifi lance la campagne LFI

Jeudi 6 novembre, à 18h30, la salle IN-STED, dans le troisième arrondissement de Lyon, affichait complet. Devant les portes, une file d’attente s’allongeait pour assister au meeting de lancement de la liste “Faire mieux pour Lyon”, menée par Anaïs Belouassa Cherifi, candidate de La France insoumise (LFI). À ses côtés : Clémence Guetté, députée du Val-de-Marne et figure nationale du mouvement.

Un lancement officiel sous tension

Ce meeting marque le coup d’envoi officiel de la campagne LFI pour les municipales lyonnaises. À cinq mois du scrutin, les premières intentions de vote donnent un net avantage à Jean-Michel Aulas (Cœur lyonnais) avec 47 %, suivi du maire sortant Grégory Doucet (23 %), puis d’Anaïs Belouassa Cherifi (15 %), selon un sondage OpinionWay pour Mag2Lyon.

Venue spécialement de Paris, Clémence Guetté a quitté les débats budgétaires de l’Assemblée nationale pour soutenir la tête de liste insoumise. La salle, pleine, a dû refuser du monde : près de 200 places occupées, et plusieurs dizaines de personnes restées à l’extérieur ont dû se contenter de suivre la retransmission en direct.

“Nous n’avons rien à voir avec les magouilles à l’assemblée et la politique macroniste”

Drapeaux clairsemés, poster et ambiance militante. Sur scène, les Jeunes Insoumis assurent la présentation de la soirée, tandis que des associations comme Locataires ensemble et le Collectif 69 Palestine prennent la parole en soutien.

Clémence Guetté prend la parole. La figure de La France insoumise est applaudie et acclamée avant même d’avoir commencé. Après de longs remerciements à tous les acteurs et soutiens de cette campagne, la députée de la 2ᵉ circonscription du Val-de-Marne s’attaque tout de suite à l’opposition. “On a l’impression que tout vaut tout”, clame-t-elle à propos des accords politiques entre la macronie et le Parti socialiste. “Nous n’avons rien à voir avec les magouilles de l’Assemblée nationale et le régime macroniste.” Le ton est donné : LFI se présente comme opposant frontal aux propositions du gouvernement actuel. Les critiques s’enchaînent sur les mesures concernant les découvert bancaire ou le refus de la taxe Zucman. “La macronie ne combat jamais la pauvreté, elle combat les pauvres.” La députée annonce de nouveaux dépôts de motions de censure avant la fin des débats sur le budget national.

Avant de conclure sur le local, la députée évoque la mesure phare du programme insoumis : la création de restaurants municipaux, lieux de solidarité et de mixité sociale. LFI souhaite réunifier Lyon. Clémence Guetté insiste sur un peuple “brisé par des partis qui veulent le diviser”. “Lyon sera une ville qui protège ses habitants et habitantes des racistes et des groupuscules d’extrême droite.”

“Lyon sera une ville antiraciste, antifasciste et féministe”

Acclamée à son tour, Anaïs Belouassa Cherifi monte à la tribune.“Je crois en Lyon”, lance-t-elle en ouverture. “Lyon sera la ville du dialogue.” La députée du Rhône annonce plusieurs mesures emblématiques : la création d’un référendum d’initiative citoyenne (pour toute pétition atteignant les 20 000 signatures) et  la possibilité d’une révocation d’élu par référendum révocatoire. “Nous nous engageons à respecter le résultat de ce futur référendum.”

La députée insoumise du Rhône, répond également aux dernières moqueries du Parti socialiste, qui avait qualifié de mesure “Miss France” la réquisition de tous les logements vacants de la ville. Pour Clémence Guetté, “ce n’est pas une mesure Miss France, c’est une mesure de rupture proposée par Anaïs”. Alors que 270 enfants vivent encore dans les rues de Lyon, la candidate à la mairie promet la création d’un observatoire sur le mal-logement et la spéculation immobilière.“Se loger et se nourrir ne doit pas être un luxe : c’est le sol de la République.”

Les mesures sur la santé, la jeunesse et l’écologie s’enchaînent et Mme Belouassa Cherifi affirme : “À Lyon, personne ne doit être seul face à la haine et à la violence.” Pour concrétiser cet engagement, elle souhaite mettre en place un lieu, physique (et mobile), pour accompagner les victimes de sexisme, de racisme et de LGBTphobie. Mais aussi avec la possibilité, pour la ville de Lyon, de se porter partie civile devant la justice aux côtés des victimes.

Une candidature “collective” face à une gauche divisée

Sous les applaudissements, toute la liste LFI monte sur scène. La Marseillaise et L’Internationale résonnent, quelques poings sont levés. Parmi les candidats : Florestan Groult (1er arrondissement), Albert Lévy (3e), Lise Paille (6e) et Laurent Legendre (8e).Ce lancement intervient deux jours seulement après celui de Grégory Doucet. Le maire actuel de Lyon a officialisé une “union de la gauche républicaine et socialiste”, comprenant le Parti socialiste, le Parti communiste, L’Après, Debout, Génération.s, Place publique et Voix commune, sans inclure LFI. Quand on interroge la tête de file du parti insoumis sur la manière dont elle compte éviter une fragmentation de la gauche dès le premier tour, celle-ci répond que la fracture “n’existe pas tant qu’il y a des propositions”. “Pour faire mieux, il faut proposer”, dit-elle simplement, en citant son slogan. “Se coucher ou se cacher derrière d’autres forces politiques n’est pas l’objectif. Ce n’est pas proposer.”


Celle qui a choisi de reprendre le slogan de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2022 conclut : “Précisément, on va faire mieux.” 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *